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Message
par Gatti » 16 mars 2005, 17:41
Je lui avait demandé de ne pas s e mêler a ce pipelet mais c'est plus fort que lui; il ne sait rien de cette histoire mais il vient maintenant nous dire que c'est de la fiction. Dans ce cas voici les détails et les noms des témoins.
Quand on voit autant de mauvaise foi et autant d'entêtement a vouloir reduire l'affaire Pantel à néant dans sa tête , il y a de quoi se demander comment un gars aussi têtu peut-il exister.
Voici donc ce qu'il prend pour de la fiction avec des témoins en chair et en os
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EXTRAIT DU TOME 1 "les visiteurs de l'espace temps" de JCP
Conformément à ce qui avait été prévu, le magasin auquel nous avions acheté la cuisinière électrique et la machine à laver vient de nous déléguer un technicien pour le branchement de cette dernière. L'homme doit avoir une quarantaine d'années et s'emploie à établir l'arrivée d'eau de dessous l'évier au lave-linge, placé sous une enfilade de meubles muraux dans lesquels nous entreposons la vaisselle. Tout se passe normalement si l'on excepte les échanges verbaux que nous exerçons depuis le début de l'après-midi avec Frida, Verove et Zilder. L'ouvrier qui s'affaire auprès de notre appareil ménager ne peut manquer d'entendre et de constater que les voix qui nous parlent évoluent dans l'espace, sans qu'on puisse en situer le support ! Il a déjà été étonné de voir se poser sur un tabouret, tel un tapis volant surgi d'un conte des Mille et Une Nuits, le petit drap mortuaire que nous a rapporté Monsieur Auzié. Par souci de convivialité, nous avons offert à boire à notre plombier de service, manifestement peu à l'aise dans ce contexte assez particulier, où nous essayons cependant, de conserver une attitude des plus détachées par rapport au dialogue qui se poursuit avec nos "étranges visiteurs".
L'homme a terminé son travail et il me fait signer un papier qui atteste de la mise en service qu'il vient d'effectuer, me demandant simultanément de m'acquitter du prix de cette installation. Je lui expose alors l'argument comme quoi il nous avait été signifié que l'installation était gratuite : mention explicitement imprimée au bas de la facture qui nous avait été remise lors de l'achat. Il apparaît rapidement que nous sommes en total désaccord sur ce point, le ton monte et le technicien nous met en demeure de payer, faute de quoi, il se verrait contraint, sur-le-champ, de tout remettre en l'état qui avait précédé son intervention. Ce que je l'engage à faire, puisque nous estimons, à juste titre, être victimes soit d'un plombier indélicat, soit d'avoir été abusés par le directeur du magasin chez lequel je m'apprête à me rendre, avec lui, sitôt le démontage de son installation accompli. Alors que je suis en train de me vêtir et que l'ouvrier va procéder au débranchement de notre lave-linge, Verove et ses acolytes se mettent à houspiller le pauvre homme qui, à cette heure, se demande bien ce qu'il est venu faire dans cette galère !
Le malheureux technicien n'aura pas la possibilité de défaire son ouvrage : alors qu'il s'est accroupi, sa trousse d'outillage à ses côtés, il se voit soulevé du sol et s'en va marteler du sommet de son crâne la file de meubles de rangement précédemment évoquée. A plusieurs reprises, il retombe à genoux, sur le carrelage de la cuisine. Aux chocs violents perpétrés contre sa base, la lignée de placards muraux manque de se décrocher du mur sur lequel elle est fixée. A l'intérieur du meuble, on devine, au bruit perçu, que la vaisselle est en train de s'éparpiller; toutefois, aucune des portes de l'enfilade ne s'ouvre, évitant ainsi que plats, assiettes, verres et autres ustensiles se répandent sur le sol, à l'instar du plombier, complètement étendu auprès de la machine à laver qui demeurera branchée. Le "combat" a pris fin, nous avons aidé l'homme à se remettre sur ses pieds, pieds qui d'ailleurs sont nus, ses chaussures ayant peut-être rejoint celles de Lucette. Il est complètement effaré et son corps se trouve pris d'un tremblement ; dans un sanglot, il me supplie presque de venir tenter d'expliquer cela à son patron !
André Dellova, qui vient d'arriver sur ces entrefaites, le soutient tant bien que mal, tandis que le malheureux, au bord de la crise de nerfs, se déhanche et se tortille. En fait, il se démène pour tenter d'esquiver le drap mortuaire qui s'est mis à tournoyer autour de lui : ce pas de danse improvisé n'est pas sans rappeler l'aspect folklorique de la manipulation de la "muleta", lors des corridas ! Fort heureusement, là, il n'y aura pas d'estocade !.. Avec le calme qui reprend peu à peu ses droits, nous l'invitons à boire pour l'aider à se remettre de ses émotions. André, avec sa complaisance coutumière, lui propose de porter sa caisse à outils et de nous rendre sur l'heure au magasin où il n'est pas impossible que ses souliers réapparaissent, l'homme hésitant de toute évidence à s'y rendre déchaussé.
De notre domicile au magasin, il y a un petit peu plus de dix minutes de marche que nous effectuons dans une ambiance de colonie de vacances, les voix de Zilder, Frida ou Virgins résonnent à tue-tête, déclenchant notre fou rire à la vue des visages éberlués des gens que nous croisons. Il est bon de constater ici que selon les cas, nous ne sommes pas soustraits de la vue (et encore moins de l'ouïe des autres) : ainsi ce facteur reste variable et soumis à des influences adaptées aux circonstances, nous l'avons constaté lors du "rodéo" en voiture avec Yoann Chris et nous le verrons par la suite, notamment au cours de nos balades nocturnes avec Dakis, Warnier et autres Gardonne.
En attendant, la voix de Virgins, plus tonitruante que jamais, nous invite à observer une certaine prudence alors que nous nous apprêtons à traverser. Dans l'instant qui suit, un adolescent, frôle en mobylette le trottoir que nous allons quitter, poursuivant son chemin à une vitesse tout à fait inappropriée pour rouler en plein centre-ville. Virgins s'écrie alors :
- Le sot ! il va provoquer un accident au prochain carrefour !
Comment prétendre que nous sommes alors surpris d'entendre se succéder crissement de pneus et bruit de choc dans la minute qui suit ? Le temps d'arriver sur les lieux, un attroupement s'est constitué : nous pouvons y voir une voiture arrêtée et, couché devant elle, le jeune homme dont le vélomoteur a été projeté à bonne distance du tamponnement. L'installateur de la machine à laver est subjugué, son regard interrogateur semble dire :
- Mais comment faites-vous tout ça ?
Craignant que la voix de Virgins ne génère un effet de panique dans le magasin, nous demandons, avec beaucoup d'égards, à notre accompagnatrice invisible de ne pas se manifester verbalement dans ledit magasin.
Une exposition assez conséquente de réfrigérateurs, de cuisinières, de machines à laver le linge et la vaisselle occupe la majeure partie de l'importante superficie de l'établissement dans lequel nous faisons une entrée peu discrète : tous les couvercles et toutes les portes des appareils exposés se mettant en action simultanément ! Les employés ayant reconnu leur camarade en la personne du technicien qui nous accompagne, ou plutôt, que nous accompagnons, ont suspendu leurs activités, tandis que le directeur, alerté à son tour par le concert bruyant des portes et des couvercles qui s'ouvrent et se ferment en alternance, s'avance vers nous avec un sourire qu'on devine forcé.
Le ballet métallique s'interrompt spontanément et j'invite l'installateur et son patron à s'exprimer sans ambages, à propos du contrat de vente et de la façon, pour le moins arbitraire, avec laquelle il est mis en application. Au regard que toute l'assistance me jette, je ne mets pas longtemps à m'apercevoir qu'il se passe quelque chose d'insolite. Ceci se confirme dès que le dialogue s'engage et je me rends compte alors qu'aucun son ne sort de notre bouche ! Chacun parle, force gestes à l'appui, mais en silence : nous sommes les acteurs d'une véritable pantomime. Tour à tour, le directeur du magasin, notre malheureux installateur qui désigne l'énorme bosse qui déforme son crâne, Lucette et moi nous exprimons sans qu'il ne ressorte, bien évidemment, rien de concret de la situation. C'est avec un haussement d'épaules, soulignant autant l'impuissance que le dépit, que le patron de l'établissement nous invite à nous séparer, après une conventionnelle poignée de main...
Lorsqu'il nous arrive d'épancher les souvenirs de cette époque, ou même simplement de circuler devant l'emplacement du magasin qui, lui, n'existe plus, et de relater ainsi cette anecdote, nous nous demandons toujours ce qu'il a bien pu advenir de ce pauvre plombier. Le malheureux a dû se heurter à des murs d'incommunicabilité ou sombrer dans les abysses de la folie, à moins, comme je me plais à le croire, qu'il n'ait été reconditionné par "ses" bourreaux pour que s'effacent de sa mémoire toutes traces de cette mésaventure.