Salut Miky,
Tu dis :
Si j'ai mis deux évaluations à chaque fois, c'est pour tenir compte de deux définitions différentes de la réalité, qui sont opposées qui me paraissent toutes deux assez pertinentes.
Faut quand même faire attention de ne pas sombrer dans le bysantinisme. Tu essaies de forcer un signe d'
égalité entre deux
ensembles A et B qui sont constitués d'éléments de natures différentes (disons, des pommes et des oranges). Faut pas viser l'égalité. Au plus tu peux essayer de fitter une sorte d'équivalence plus ou moins floue.
Tes deux ensembles, tu les définis sommairement à Groucho (je donne la version finale, corrigée) :
Miky a écrit :- Définition n°1 : Le réel comme ensemble de dispositions à produire des expériences (+ les expériences en question).
- Définition n°2 : Le réel comme ensemble de toutes les expériences.
Ton premier ensemble semble être un ensemble de
dispositions (c'est drôlement formulé, ton "+" obscurcit plus qu'il n'éclaire) et ton second est un ensemble d'
expériences. Penses tu que la différence qu'il y a entre une disposition et une expérience est plus grande (ou plus petite?) que la différence qu'il y a entre une pomme et une orange? Peux tu égaler un ensemble de pommes et un ensemble d'oranges?
Tu en parles aussi dans ton M'3 :
Miky a écrit :M'3 : Soit A l'ensemble des expériences (sensations, illusions, hallucinations) possibles et qui ont lieu effectivement et soit B l'ensemble des réalités matérielles~physiques~factuelles (qu'elles soient déjà connues ou non) et de leurs propriétés. A = B.
Miky : 99% | Denis : ~0% | Quivoudra : ?
(le rouge est de moi))
Mon ~0% ne vient pas seulement du fait que pour que deux ensembles soient
égaux, il faut que leurs éléments soient les mêmes. Pas des pommes=oranges ou des expériences=réalités.
Aussi, je trouve ta formulation trop longue. Je pense que
"possibles et qui ont lieu effectivement" se raccourcit logiquement en
"qui ont lieu effectivement".
Si j'ai mis ~0%, c'est surtout parce que je pense qu'il y a des machins qui sont dans A sans être dans B et des machins qui sont dans B sans être dans A. À moins que je t'aie mal compris sur A, sur B ou sur les deux.
Je pense que, selon ta définition de A, les hallucinations qui ont réellement déjà été hallucinées (comme celle d'un centaure vivant) font partie de ton ensemble A. Or, je pense que les centaures vivants n'ont rien de
matériel~physique~factuel et je vois mal où on peut les caser dans B.
À l'inverse, je pense que le prochain astéroïde~comète de plus de 100 000 tonnes (non encore détecté) qui heurtera la terre
existe actuellement (de façon
matérielle~physique~factuelle) et doit donc être inclus dans B. Mais, puisque cet astéroïde n'a jamais produit de sensations, illusions ou hallucinations
qui ont lieu effectivement, il doit être bouté hors de A.
En toute candeur, je te répète que ma métaphore fétiche, pour visualiser ton noeud, c'est celle de la
carte (i.e.
ton (ou "
mon") modèle mental de ce qui existe) et du
pays (i.e. tout ce qui existe). La carte n'est jamais égale au pays. Elle ne fait que le représenter~modéliser plus ou moins fidèlement~éloquemment~intelligiblement. Moi, c'est cette métaphore de la carte et du pays qui me fournit un certain arrimage périphérique des idées. J'admets que dans le pays, il y a un immense (euphémisme)
terra incognita non cartographié. Comment ne pas l'admettre? Ça a toujours été le cas. Ça n'a aucune raison de ne plus l'être précisément aujourd'hui.
Le mieux qu'on puisse faire, c'est de se bricoler une carte le plus possible en adéquation avec le pays et, pour ça, chacun fait avec ses moyens du bord. Tant les chats que les
homo habilis ou les singes avec de gros cerveaux que nous sommes. Et, parmi les hommes, certains ont de bien meilleures cartes que d'autres. Je n'échangerais pas la mienne avec celle d'un bébé naissant, d'un alzheimer terminal, ou d'un créationniste de la terre jeune.
Avec la tienne, faudrait que j'y pense deux fois. Les enjeux me paraissent exorbitants, et les difficultés techniques insurmontables. Misère de misère!
Tu vois un gros mystère dans ce qu'il y a
entre le pays et la carte. Tu cherches des façons (non neurologiques) d'aller de l'un à l'autre. Je te souhaite bonne chance. Autant que je souhaite bonne chance à tous ceux qui se cassent le ciboulot pour dénouer n'importe quel grand mystère. Et ce n'est pas ça qui manque (sans compter les faux mystères). Faut choisir. Le reste est question de goût et là, l'effet phacochère joue à plein.
Moi, raisonner sur la différence qu'il y a entre l'existence réelle et la réalité existante, ce n'est pas trop trop mon bag. Mais si t'aimes ça, vas-y de bon coeur. Je pense que c'est à peu près ça qu'a essayé de te dire Groucho, un tipeu rudement.
Miky a écrit :Faire la moyenne n'a donc pas plus de sens que si, sur cette proposition fictive :
Fictive1 : Les vampires existent réellement.
Miky : ~100% si on parle de la chauve-souris, ~0% si on parle des morts-vivants.
tu faisais la moyenne et disait que je crois à 50% que les vampires existent.
Tu marques un point. Mais la faute est partagée.
L'émetteur~rédacteur de la proposition est fautif d'avoir utilisé un mot à double sens. Mais l'évaluateur est fautif, lui aussi, d'avoir fourni une évaluation double. Il aurait mieux fait de s'abstenir et d'appliquer la
Loi 8 (émettre une proposition portant sur la raison qui l'a empêché d'évaluer). Ça aurait permis de promener la loupe mentale sur ce
"bout lousse" plutôt que régler l'affaire en queue de poisson.
Dans le cas de tes M'1 et M'2, tu es à la fois l'émetteur et le récepteur. Toutes les demi-fautes sont donc tiennes.
Parlant de Redico, on a une belle grosse épine sur ton nouveau M'3. Je n'en fais pas un drame et toi non plus j'en suis certain. Si tu penses qu'elle est détordable, cette épine (dieu du ciel que je déteste les collisions de métaphores! Détordre une épine! Horreur!), je t'invite à sortir l'artillerie lourde. Mais je t'avise que je donnerai à tes mots le sens qui permet le mieux (selon moi) une transposition de ton idée dans le paradigme
"carte~pays". Je le trouve plan, ce paradigme, du moins dans sa partie centrale.
Hors du champ de vision, vers la périphérie tout azimut, j'en suis moins sûr et je laisse lâchement tomber. Faute de torque détordant.
Grosso modo et inversement.

Denis
Les meilleures sorties de route sont celles qui font le moins de tonneaux.