Salut voyageur
J’aurais beaucoup de critique à vous faire sur vos manières, disons, absolument non diplomatique d’intervenir sur ce forum.
Mais je vais vous donner le bénéfice du doute. Quand je suis arrivé sur ce forum, en tant qu’anti darwinien, j’étais un peu comme vous, seul contre tous (seulement contre les zézé cependant) et c’était assez mouvementé. Je n’ai pas envie de faire parti de la meute zozo-zézé auquel vous avez décidé de déclarer la guerre. Je ne crois pas aux surnaturelles, ni à 99% des thèmes zozo. Et je ne suis pas matérialiste, ni athée, ni agnostique comme les zézés.
Pour moi, la première vérité d’existence est la conscience. Et conscience = raison.
Ce qui m’intéresse, comme apprentie philosophe, c’est le monde des idées. Mais pour nourrir ce monde des idées, cela à mon avis prends 5 choses essentielles:
-argumentations solides et logique interne (logique classique)
-originalité du point de vu (pas d’idéologie fermé sur elle-même)
-le moins de rhétorique possible (pas évident en français, cette langue a pratiquement été conçue pour la rhétorique)
-une politesse stricte (heureusement, le français est une des langues les plus diplomatiques)
-une grande disponibilité de l’honnête intellectuelle (capacité de dire j’ignore ou je me suis trompé)
. Je vous mets pour l’instant 1 ou 2/5 selon mes critères personnels... Ce qui fait de vous quelqu’un de peu intéressant à mes yeux. Mais je vous l’accorde, vous n’avez pas encore exposé clairement vos arguments, vous avez donc, de ma part, le bénéfice du doute. Et je souhaite beaucoup vous voir ajouter de la substance dans vos propos.
Ma méthode d’approche de la philosophie est éclectique ; ens maxime possible, autrement dit, j’amalgame ce qui est compatible avec le plus grand nombre de choses que je connais possédant un bon degré de perfection logique. Et je cherche à connaitre le maximum de points de vue différents ; je ne méprise presque rien. Pour moi, ce qui est intéressant, c’est de comprendre la logique interne du point de vue des autres.
Cependant, votre logique mystique ne vous rend pas intéressant pour autant. Vous refusez de développer cette notion. Elle vous permet juste de garder un mystère sur vos propos. Et cela provoque une stimulation artificielle d’intérêts chez les autres. Mais cet intérêt devient vite un agacement pour ceux qui connaissent la chanson.
Si vous ne définissez pas clairement cette notion de logique mystique, vous perdrez tout intérêt à mes yeux. Si la logique classique, c’est 1=1, quel est la logique « mystique » ?
voyageur a écrit : Mais impossible n'est pas français… La mystique est certes mystérieuse, mais ne demeure pas pour autant inaccessible.
En effet, si la définition de mystique était : "ce qui appartient définitivement au domaine de l'incompréhensible", alors je vous accorde qu'il serait inutile d'aller plus loin, et qu'aucune investigation ne vaudrait la peine d'être engagée sur ce sujet. Mais ça n'est pas le cas.
Évidemment ; la connaissance écarte le mystère comme la lumière écarte l’ombre.
Mais diriez-vous que l’ombre peut être éclairée ? Non, car elle est simplement non existante dans la lumière.
À mon sens, ce qui est mystique c’est ce qui est irrationnel, c'est-à-dire toute chose échappant aux mécanismes du raisonnement dans l’actuelle. Toute chose n’ayant aucune identité relative, et aucune raison suffisante imaginable à un moment T. Si on les identifie et qu’on leur donne sens, elle ne son plus mystique.
Donc, lorsque quelqu’un me dit qu’il a des connaissances mystiques la seule chose que j’attends c’est que cette personne a des connaissances non basées sur le raisonnement... elle a donc la permission de dire tout et son contraire, bref n’importe quoi.
voyageur a écrit :
C'est très différent d'avec la science, car celui qui ne connaît rien en électricité peut tout de même s'en servir.
En clair, je n'ai pas besoin d'être scientifique pour utiliser la connaissance scientifique, mais je dois impérativement être mystique si je veux accéder à ses connaissances.
La science, c’est l’art des vérités de fait et la métaphysique c’est l’art des vérités nécessaires. Selon moi, le progrès objectif de la connaissance humaine se mesure en terme de densité technologique (maitrise des vérités de fait matérialiste) et de densité symbolique (maitrise des concepts abstraits comme permettant la communication et la logique élaborée).
voyageur a écrit :
Mais comme la philosophie semble vous intéresser, je vous invite à lire cette page "mystique" fort intéressante.
Merci, ce fut intéressant, cependant, je ne suis pas en accord avec la prémise de la comparaison.
En faite, je ne vois pas ce que Bergson, vient faire dans ce débat. Votre mystique est-elle liée au spiritualisme français ?
À mes yeux parler de Bergson comme le défenseur du mystique, c’est pas très sérieux. Bergeson a tenté de fonder un nouveau rationalisme basé sur son concept étrange d’intuition évolutive. Ce n’est pas un antirationaliste, c’est une sorte d’alter-rationaliste.
En gros la thèse de Bergson dit que la conscience-raison n’est pas toute puissante, et qu’elle est soumise à ce qu’il nomme l’élan vital. Pour Bergson la véritable raison se trouve dans les pulsions intuitives inconscientes et non pas dans la conscience-raison.
Aussi, ayant particulièrement lu l’oeuvre de Russell, même s’il a écrit des centaines de pages sur pourquoi 1=1, il est à mes yeux un piètre défenseure du principe analytique. Plusieurs, dont Wikipédia, croie qu’il est le fondateur de la philosophie analytique, mais il n’en est rien. Cette idée est même presque ridicule, c’est de toute évidence Euclide qui a fondé cette école de pensée mais bon. Russell est un néo-analytique possédant une excellente plume. Il a aussi contribué, dans une certaine mesure, à la pensée cybernétique moderne, mais rien de plus selon moi. Russell est simplement un des très nombreux commentateurs-critique du courant rationaliste continental, mais, dans les faits, son apport en philosophie rationnelle est plutôt mineur. Je dirais que Russell c’est plus un bon polémiste habile, ainsi qu’un excellent moraliste qu’un bon logicien.
Bref, utiliser sa pensée comme exemple pour défendre la logique pure du principe de non-contradiction est déjà une forme d’escroquerie intellectuelle. Russell semble ici servir d’épouvantail (et Bergson aussi).
À mon sens, il aurait été beaucoup plus pertinent de confronter directement la pensée de Frege à Schopenhauer par exemple, pour avoir une véritable confrontation solide logique vs absurde.
Bref, je trouve qu’il n’y a rien de très convaincant dans cette thèse (même s’il y a quelques très bonnes idées). Si vous voulez développer certains points de cette thèse, je vous commenterai avec plaisir. J’aime beaucoup Bergson et Russell.
voyageur a écrit :
Comme je postule que la connaissance mystique est universelle, tu arriveras aux mêmes questions que moi: il y en a 4 en tout.
Je ne sais pas quel sens vous donnez au terme mystique.
Moi je m’intéresse énormément à la métaphysique, mais je considère que la vraie métaphysique n’est au fond, rien d’autre que la logique elle-même. Une logique qui permet de spéculer adéquatement sur la théologie naturelle.
Donc pour moi, les grandes questions métaphysiques sont nombreuses.
Vite comme cela je les résumerais en ordre de priorité ainsi :
-Pourquoi quelques choses plutôt que rien (principe d’existence universel)
-pourquoi cet univers-ci plutôt qu’un autre (principe de sens)
-Pourquoi y’a t’il infinie variété (principe des indiscernables)
-Pourquoi y’a t’il continuité (principes spaciaux-temporels)
-Pourquoi y’a t’il optimisation naturelle(principe du meilleur)
-Pourquoi y’a t’il correspondance dans les substances. (Principe du miroir des substances ; chaque substance individuelle exprime le monde entier d’un certain point de vue)
-Pourquoi y’a t’il nécessite et contingence dans l’existant(principe d’identité et de raison suffisante)
-Pourquoi suis-je subjectivité pensante (principe d’existence individuelle)
-Pourquoi, l’irrationnelle est la condition de la raison, pourquoi le mal est la condition du bien (principe de dualité)
Ensuite viennent les questions qui découlent du principe d’existence individuelle.
Qui suis je? (intuition d’affirmation)
Quel est le sens de la vérité (intuition de logique)
Quel est le sens de la vie ; comment avoir une bonne vie ? (intuition de réflexion)
Quel est le sens de ma vie de l'existence ? (intuition d’action)
Comment atteindre le bonheur (intuition d’espérance)
Que puis-je espérer devant la fatalité et la finitude (intuition spirituelle)