Pepejul a écrit :Imiter quelqu'un ne crée pas un lien biologique ni génétique.... donc ça ne répond pas à ma question....
Il faut savoir que la conversion au judaïsme a longtemps été libre, c'est-à-dire qu'il n'y avait pas autant de contrainte que maintenant (judaïté par la mère, par exemple). Un individu quelque soit son origine durant l'Antiquité pouvait se convertir au judaïsme. Un exemple est l'histoire des
communautés juives:
L'histoire des Juifs en Inde recouvre celle de trois communautés juives historiques totalisant six mille membres (1997), chacune dans une aire géographique très déterminée : la communauté de Cochin dans le Sud du sous-continent, les Bene Israël dans les environs de Bombay et la communauté Baghdadi (« ceux de Bagdad ») aux alentours de Calcutta et de Bombay. La communauté de Cochin est elle-même divisée en deux groupes : les « Juifs noirs », plus anciens, et les « Juifs blancs », d'origine plus récente.
Les Juifs noirs de Cochin et les Bene Israël sont les deux communautés les plus anciennes, et bien que les documents sur leur histoire soient très ténus, leur installation sur la côte ouest de l'Inde en suivant les routes commerciales depuis le Moyen-Orient remonte probablement au Ier millénaire de l'ère chrétienne. Au cours de leur histoire et jusqu'au XVIIIe siècle, ces deux communautés sont restées séparées, sans contact l'une avec l'autre. Les contacts avec le reste du monde juif furent également ténus, plus encore pour les Bene Israël de Bombay que pour les Juifs de Cochin, qui conservèrent quelques liens avec l'extérieur. Les Juifs blancs de Cochin et les Juifs Baghdadi ont une origine plus récente, liée à l'expansion occidentale dans la région : XVIe et XVIIe siècles pour les « Juifs blancs » de Cochin, d'origine moyen-orientale et européenne, et début du XIXe siècle pour les Baghdadi, d'origine moyen-orientale. Ces deux groupes conservèrent toujours d'importants contacts avec le reste du monde juif.
Le caractère non prosélyte de la mentalité traditionnelle indienne a permis une structuration de ces communautés en castes endogames, sans persécution manifeste. L'indianisation des cultures et des apparences physiques est corrélée avec l'ancienneté des communautés et leur isolement : très forte pour les Juifs noirs de Cochin et les Bene Israël de Bombay, partielle pour les Juifs blancs de Cochin (qui ont cependant adopté la langue locale) et très faible pour les Baghdadi, partagés entre une culture d'origine moyen-orientale et une anglicisation devenue très forte au cours du XIXe siècle. L'influence indienne peut se lire dans la forte réticence des différents groupes juifs indiens à se marier entre eux, l'endogamie, conformément à la règle indienne régissant les jāti, restant la règle.
L'irruption de la colonisation occidentale dans la région, d'abord portugaise et néerlandaise, puis britannique, a entrainé des mouvements de population (en particulier l'arrivée des « Juifs blancs » de Cochin et des Baghdadi). Elle a entrainé également des interactions croissantes avec les pouvoirs coloniaux, particulièrement avec le raj britannique. Il en est découlé une occidentalisation parfois très forte, ainsi qu'une révolution considérable dans les modes de vie des communautés. Après l'indépendance de l'Inde (en 1947) et celle d'Israël (en 1948), et malgré l'absence de tensions spécifiques avec le nouvel État indépendant (sauf au Pakistan), la majorité des Juifs des Indes ont émigré vers Israël dans les années 1950 et 1960.
Outre les membres juifs des divers corps diplomatiques, il existe également deux autres groupes se réclamant aujourd'hui du Judaïsme : les Bnei Menashe, de langue Mizo, vivant à Manipur et dans le Mizoram. Ils se sont proclamés juifs dans les années 1950, et disent descendre de la tribu de Manassé. Les Bene Ephraïm (ou Juifs Telugu), sont un petit groupe parlant le Telugu, dont l'observance du judaïsme date de 1981.
La communauté du Kérala
Il existait, jusqu'à leur émigration vers Israël, trois groupes juifs vivant à Cochin, organisés dans un système de castes endogames inspirées du modèle indien. L'une de ces castes, les « Juifs blancs » ou paradesi (« étrangers »), s'est installée dans la région au XVIe siècle, venue de la péninsule Ibérique et du Moyen-Orient. Les deux autres groupes, ou « Juifs noirs », sont présents sur la côte de Malabar depuis le premier millénaire de l'ère chrétienne, et se sont totalement indianisés, tant en termes d'apparence physique que de culture.
Légendes des origines
Les origines lointaines des Juifs de Cochin sont mal connues, et ont donné naissance à diverses légendes, les Juifs de Cochin eux-mêmes en ayant présenté des variantes quelque peu différentes selon les époques.
Le compte-rendu de Moses Pereira de Paiva
En 1685, Moses Pereira de Paiva, un membre d'une délégation de Juifs d'Amsterdam, recueille les traditions des « juifs blancs » sur leurs origines. D'après celles-ci, 70 à 80 Juifs auraient, depuis Majorque, immigré pour une raison non précisée dans le Malabar en 370 de l'ère chrétienne. En 379, le roi Cheran Perumal aurait donné à leur chef Joseph Rabban la ville de Cranganore en possession perpétuelle. Le groupe aurait été rejoint en 499 par un grand nombre d'autres Juifs à l'origine imprécise, les deux groupes formant l'origine des « Juifs blancs » du Malabar. Les « Juifs noirs », sensiblement plus nombreux, descendraient de 25 esclaves achetés sur place, convertis puis libérés par leurs maîtres. Cette tradition est manifestement une invention tardive, les premiers « Juifs blancs » étant arrivés au XVIe siècle. Joseph Rabban a bien existé, puisque son nom apparait sur un document du Xe siècle, mais c'est d'une part un personnage bien plus tardif que le IVe siècle indiqué à de Paiva, et Rabban est d'autre part plus un ancêtre des « Juifs noirs » que des Paradesi. Quelques « Juifs noirs », dont des descendants revendiqués de rabban, semblent cependant avoir été intégrés aux « Juifs blancs » au XVIe siècle, et les Paradesi des époques postérieures peuvent donc, même partiellement, se revendiquer de sa descendance.
Ce mythe fondateur montre sans doute la volonté de la petite communauté Paradesi (25 familles de « Juifs blancs » contre 465 familles de « Juifs noirs » recensés par de Paiva) tout autant d'affirmer sa légitimité dans le pays par sa supposée ancienneté, que sa domination sur les deux castes des malabari (comme les nomme de Paiva), renvoyées à une origine servile.
La judaïté par le mère est une règle qui était renforcée après la destruction du Temple en 70. Mais les communautés juives qui ne pouvaient pas aller à Jérusalem pour la Pâques ont gardé une tradition propre au cours des siècles.