DanB a écrit :Et c'est quoi une transaction réelle vs pas réelle?
En fait, le terme est mal choisit, ce que je veux dire, c'est que l'échange de valeurs financières (titre, dérivée, achat de dette....) dépasse de beaucoup l'échange physique de bien.
Je donnais l'exemple de l'or, où on échange bien plus de titre d'or papier qu'il n'y a d'or physique.
Ce serait plus juste de parler d'échange de bien et d'échange de titre, même si titre est trop restreint pour englober tous les produits financiers.
Et ça dérange quoi le volume de transactions? Si une voiture donnée change 5 fois de propriétaires vs la même voiture qui n'est achetée qu'une fois, ça change quoi? Comme le manufacturier de la voiture achète de sous-contractants qui achètent de sous-contractants, doit-on les inclure? Et ça change quoi?
Dans ce cas, ça n'est pas un problème, mais là, je ne parlais pas d'échange multiple de bien, mais du problème que pose les effets de levier ou les ventes de titre à découvert quand ces derniers forment une bulle et qu'elle éclate. Ca concerne d'avantage les emprunts et les dérivés des dettes que les échanges de bien matériel.
A la base, c'est un mécanisme similaire au principe du bank-run, à savoir qu'il n'y a pas assez d'argent pour rembourser, sauf que ça se complique considérablement parce qu'on a inventé un tas de véhicule financier pour faciliter la vente et qu'on ne sait plus très bien qui est censé remboursé et à qui.
C'est à ce niveau là que je dis que ça peut être un problème.
Ma maison, je l'ai achetée avec une transaction chez un notaire et avec un banque, c'est réel ou pas? Si qqun achète ma maison, qu'est-ce qui fait que c'est une transaction réelle ou pas?
Encore une fois, il ne s'agit pas d'achat de bien. On serait plus proche de la question de l'hypothèque. Si vous mettez une hypothèque sur votre maison pour garantir un prêt et que vous renouveler l'expérience plusieurs fois et que vous ne rembourser aucun prêt, vous vous retrouvez avec plusieurs emprunteur qui veulent simultanément votre maison et il y a une perte quelque part.
Evidement, dans la vie de tout les jours, les banques n'accepterait sans doute pas une telle situation, mais elles ont accepté des situations similaires quand il s'est agit de vendre des titres de dette via des véhicules financiers complexe censé garantir quand même le risque.
J'ai l'impression que le concept et vague et sa problématique encore plus!
Non, au contraire, c'est juste que certains comme visiblement Gilles, caricature le problème en faisant de "la finance", une entité unidimensionnelle et presque maléfique et en mélangeant plusieurs notions. Alors que la question des effets de leviers sur les dettes est une problématique concrète.
Ce qui est floue, par contre, c'est qui détient quoi, sous quelle forme et quelle conséquence aurait un retournement de la situation. C'était d'ailleurs la grande inquiétude quand il y a eu restructuration de la dette grecque, parce qu'on ne savait pas bien de combien était les dérivés sur cette dette et les assurances contre défaut, qui bénéficiait aussi d'effet de levier.
Au final, il s'est avéré qu'on avait surestimé la question, et c'est bien ça le soucis, c'est que dans tout ce brouillard, on ne peut jamais être sûr de ce qui va se passer si une dette n'est pas honoré alors même que le montant des dettes un peu partout rend hypothétique ce remboursement et qu'on continue à en créer et à créer des dérivés dessus, voir à en vendre à découvert.
C'est un peu comme si on avait une possibilité de bankrun à grande échelle, mais sans savoir qui sont les clients et combien ils sont.
Pourtant, les taux sont bas, l'inflation est basse, etc. Alors est-ce un problème d'émettre des liquidités si, manifestement, l'économie pour la supporter est là.
On pourrait sans doute discuter les conséquences de l'émission de liquidités, notamment sur l'envolé de la valeur des titres en bourse et sur les divers problèmes qu'ont eu les devises émergentes, mais mes connaissances ne vont sans doute pas jusque là et je ne suis pas encore tout à fait convaincu des différents point de vue que j'ai lu sur le sujet.
Pour ce qui est d'émettre des liquidités, ce n'est pas en soit le problème, c'est juste que ça ne règle rien, si ce n'est le manque de liquidité. En gros, on a eu une bulle qui a gonflée à cause de la liquidité passée, cette dernière a donc disparu, grippant les échanges, les banques centrales se sont donc substitué, mais on a toujours pas résolue le fait que cette liquidité alimente des bulles.
La question, c'est, si une nouvelle bulle se forme (et certains ont l'air de le penser, mais bon, d'autres non, alors je reste sur ma réserve) et qu'elle éclate à nouveau, quelles conséquences pour les banques centrales et si elles ne peuvent pas surenchérir, qui fournira la liquidité cette fois et est-ce que ça gonflera encore une bulle ?
This is our faith and this is what distinguishes us from those who do not share our faith.
(John Flemming, Évêque irlandais, 3ème dan de tautologie, ceinture noire de truisme, champion des lapalissades anti-avortement.)