LA FOI, REMEDE MIRACLE CONTRE L'ANXIETE :
"Cela ressemble à un paradoxe : croire en Dieu augmente... l'espérance de vie sur Terre ! Telle est l'inattendue conclusion de travaux qui, depuis une petite dizaine d'années, montrent que les individus qui croient en l'existence d'une entité divine accroissent leur longévité. Et de façon considérable, qui plus est ! En 2002, le professeur de psychiatrie David B. Larson, de l'université Duke, en Caroline du Nord (Etats-Unis), est en effet parvenu à estimer que les croyants vivaient en moyenne 29% plus longtemps que les non-croyants. Fruit de la synthèse de 42 études médicales menées entre 1977 et 1999 et concernant pas moins de 126 000 personnes, ce chiffre, par son ampleur, pose dès lors une question : en quoi le fait de croire a-t-il une influence sur notre espérance de vie ? La réponse tient en un mot : anxiolytique. Car si les religions ont une vertu, c'est bien celle d'être un remède contre l'angoisse, ce qui ne saurait être funeste pour la santé...
Un remède contre l'anxiété ? Les attentats de 2001 contre le World Trade Center ont été l'occasion d'en apporter une exemplaire confirmation. Dans les mois qui ont suivi ce fatidique 11 septembre, les autorités sanitaires américaines ont en effet fait état d'une nette augmentation de l'anxiété au sein de la population ; or, dans le même temps, nombre d'Américains décidaient de se livrer à des pratiques religieuses qui, jusqu'ici les indifféraient...
UN DISCOURS RECONFORTANT
Plus net encore : des psychologues de l'université de Washington ont révélé début 2005 les résultats d'une étude menée à l'époque sur 453 étudiants de toutes confessions. D'où il ressort que ceux ayant eu recours à des comportements religieux tels que la prière pour gérer le traumatisme sont parvenus à calmer leur angoisse beaucoup plus efficacement que les autres. Un résultat qui concorde avec des études menées dans de tout autres contextes.
En 2002, par exemple, le psychologue Victor G. Cicirelli, de l'université Purdue, dans l'Indiana (Etats-Unis), soumettait un groupe de 388 personnes, cette fois âgées de 60 à 100 ans, au Multidimensional Fear Death Scale, un test psychologique souvent utilisé par les gérontologues pour mesurer le niveau d'anxiété de leurs patients face à la mort. Verdict : les sujets croyants présentaient un niveau d'angoisse inférieur à celui des individus non-croyants.
C'est donc une certitude scientifique : la croyance en Dieu permet de réduire l'angoisse. Pourquoi ? Parce que les religions apportent précisément des réponses aux interrogations les plus profondes de l'homme. Sens de la vie, question des origines, angoisse de la mort... Peu importe le nom du Dieu qu'elles élisent, la genèse qu'elles décrivent ou la nature du paradis qu'elles promettent, toutes produisent un discours qui, chacun à sa manière, apporte une réponse à ce qui étreint l'homme lorsqu'il songe à sa condition. Une réponse au sein de laquelle chacun peut dès lors trouver refuge, pourvu d'adopter durant sa vie un comportement conforme aux lois édictées par la religion concernée.
UNE "ILLUSION DE CONTROLE"
Autrement dit, lorsqu'on croit en Dieu, il devient tout à coup possible d'agir là où le sentiment de sa propre finitude terrassait. De quoi réduire considérablement toute anxiété ! Or ce phénomène s'inscrit en réalité dans un cadre plus vaste que les chercheurs en psychologie sociale connaissent bien pour l'avoir mis en évidence dés les années 70.
A savoir que "lorsqu'un individu est exposé à une situation où des évènements négatifs hors de son contrôle peuvent survenir à tout moment, il utilise un stratagème appelé "illusion de contrôle"", explique Olivier Desrichard, du laboratoire de psychologie sociale des universités de Savoie (Chambéry-France) et Pierre Mendès-France (Grenoble-France).
"Ce mécanisme consiste à se persuader qu'il dispose d'un pouvoir sur son environnement, susceptible de lui permettre d'éviter d'être exposé à cet évènement négatif".
MEME LA PHYSIOLOGIE S'Y MET
Que cherche à éviter l'être humain par cette pirouette cognitive ? Rien moins qu'un état physiologique désastreux. Et pour cause :
"Etre exposé à long terme à une situation dangereuse sur laquelle on sait pertinemment que l'on ne peut pas agir, comme une catastrophe naturelle, une maladie ou une guerre, déclenche un état appelé "inhibition de l'action", lequel est extrêmement traumatisant pour l'organiqme", explique le biologiste Georges Chapouthier, directeur de recherche au sein de l'équipe CNRS "vulnérabilité, adaptation et psychopathologie" (université de Paris VI et Paris VII). Dans tel cas, en effet,
"l'organisme bascule dans un état physiologique dit d'alerte : des hormones telles que l'adrénaline et des corticoïdes [dont le célèbre cortisol, souvent appelé "hormone du stress"] sont sécrétées, tandis que le rythme cardiaque s'accélère et que la pression artérielle augmente. Durant les premières heures cette réaction est bénéfique, puisqu'elle "réveilleé littéralement l'organisme afin de lui permettre d'agir au mieux pour assurer sa survie. Mais si cet état d'alerte se maintient, les choses se dégradent rapidement. Avec, à la clé, des pathologies comme des ulcères de l'estomac, voire, peut-être, des cancers".
On le voit, même notre physiologie nous pousse donc à rechercher tous les moyens possibles d'échapper à l'angoisse...
Reste que si la foi apaise nombre de nos angoisses métaphysiques, elle possède encore un autre atout : celui de permettre au croyant de faire partie d'une communauté religieuse. Car être intégré dans un groupe social sécurise et, donc, réduit l'anxiété."
N.R. SCIENCE ET VIE N°1005 AOUT 2005
Ainsi, donc, comme le précise cet article,
MONA 40 avait raison lorsqu'elle précisait que la majorité des personnes en situation désespérée, telle qu'elle l'énonçait en début de ce post, se mettrait à croire en Dieu.
Et, visiblement, il y a 2 avantages à être un zozo, comme le précise encore cet article : la réduction de l'anxiété et l'allongement de l'espérance de vie

"L'être vivant ne doit pas se considérer comme une matière animée par de l'énergie : c'est de l'énergie préexistante à la matière qui oriente la matière vers le processus de la vie."
Erwin Schrödinger