Principe de perfectibilité

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Greem
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Re: Principe de perfectibilité

#101

Message par Greem » 23 avr. 2016, 23:10

Cogite Stibon a écrit :Je n'ai rien compris à ce bout là.
Qu'est-ce que tu ne comprends pas ?
Cogite Stibon a écrit :Je ne comprends pas ton exemple.
C'est une coquille, je voulais parler du géocentrisme, pas de l'héliocentrisme.
Cogite Stibon a écrit :Je ne dis pas que la science n'a pas besoin de logique, je dis qu'on juge de la perfection d'une théorie à la qualité de ses prédictions.
On juge la qualité d'une théorie à sa capacité à résister aux critiques et aux tentatives de réfutation.
Faire des prédictions n'est qu'un moyen, pas une fin en soi.
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#102

Message par ABC » 24 avr. 2016, 10:21

Greem a écrit :On juge la qualité d'une théorie à sa capacité à résister aux critiques et aux tentatives de réfutation.
Faire des prédictions n'est qu'un moyen, pas une fin en soi.
Pour ma part, je pense l'inverse. Le but d'une théorie c'est de faire des prédictions.

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#103

Message par curieux » 24 avr. 2016, 11:25

Greem a écrit :On juge la qualité d'une théorie à sa capacité à résister aux critiques et aux tentatives de réfutation.
Bonjour

Pour moi c'est trop vague, pour le commun des mortels qui dit ça, grande est sa tentation de confondre théorie avec rhétorique, ou preuves avec témoignages.
Pour qu'une théorie soit scientifique, la moindre des choses est qu'elle respecte la méthode scientifique, un objectif important est de savoir faire des prévisions vérifiables sinon ce n'est qu'une hypothèse. Tous les problèmes, à mon sens, viennent de la tendance à ne considérer qu'une version simplifiée de la méthode scientifique.
Elle aussi a sérieusement évoluée : http://undsci.berkeley.edu/article/scienceflowchart
Le rôle de la physique mathématique est de bien poser les questions, ce n'est que l'expérience qui peut les résoudre. [Henri Poincaré]

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#104

Message par Greem » 24 avr. 2016, 13:05

ABC a écrit :Pour ma part, je pense l'inverse. Le but d'une théorie c'est de faire des prédictions.
Le but d'une théorie est de proposer un model explicatif rigoureux et fiable du monde observable. Une prédiction, ça permet de confirmer ou d'infirmer une théorie, mais ça ne la prouve pas définitivement.
Si faire des prédictions était suffisant, la voyance serait considéré comme une science.
curieux a écrit :Pour qu'une théorie soit scientifique, la moindre des choses est qu'elle respecte la méthode scientifique
Oui mais dire ça c'est faire une tautologie. Je préfère dire qu'on sait qu'une théorie est scientifique quand on a d'abord vérifier qu'elle n'était pas fausse, sinon, elle reste au stade d'hypothèse.
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#105

Message par Dash » 24 avr. 2016, 17:16

Greem a écrit :Si faire des prédictions était suffisant, la voyance serait considéré comme une science..
Greem, tu fais le « bête ». On parle nécessairement de prédictions qui se vérifient rigoureusement, scientifiquement! Pas de ce qui peut, a posteriori, être attribué à une phrase qui s’appliquait de toute façon à tout et n’importe qui (genre : « vous allez rencontrer quelqu’un » d’oh! :ouch: ).
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#106

Message par Wooden Ali » 24 avr. 2016, 18:51

A partir du moment où une théorie ne peut donner des prédictions exactes, elle ne vaut plus tripette. Quand on est obligé de la modifier, l'amender pour qu'elle colle à des faits nouveaux, elle est proche de l'obsolescence. Deux exemples sont le modèle de Ptolémée et le modèle planétaire de l'atome. De moins en moins explicatifs et plus du tout prédictifs, recouverts de rustines, ils ont été abandonnés.
Faire des prédictions exactes et fiables est le noyau dur de la méthode scientifique. Quand il y a réfutation d'une théorie, c'est en général la réfutation de ses prédictions qui est cruciale. C'est là qu'on peut prendre une théorie en défaut.
Réfuter un modèle parce qu'il n'est pas conforme à des faits déjà connus ou des erreurs de logique est trivial : un détecteur de conneries bien réglé est suffisant.
... confirmer ou d'infirmer une théorie, mais ça ne la prouve pas définitivement.
Greem, depuis le temps, tu devrais savoir qu'une théorie scientifique n'est jamais définitive. L'extension des connaissances et de la technologie les rend caduques les unes après les autres.
Sans prédictions fiables, aucune théorie ne peut être validée. Et ce n'est pas la beauté et l'élégance de ses explications qui pourront le faire.
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#107

Message par ABC » 24 avr. 2016, 20:00

Wooden Ali a écrit :A partir du moment où une théorie ne peut donner des prédictions exactes, elle ne vaut plus tripette. Quand on est obligé de la modifier, l'amender pour qu'elle colle à des faits nouveaux, elle est proche de l'obsolescence. Deux exemples sont le modèle de Ptolémée et le modèle planétaire de l'atome. De moins en moins explicatifs et plus du tout prédictifs, recouverts de rustines, ils ont été abandonnés.
Faire des prédictions exactes et fiables est le noyau dur de la méthode scientifique. Quand il y a réfutation d'une théorie, c'est en général la réfutation de ses prédictions qui est cruciale. C'est là qu'on peut prendre une théorie en défaut. Réfuter un modèle parce qu'il n'est pas conforme à des faits déjà connus ou des erreurs de logique est trivial : un détecteur de conneries bien réglé est suffisant.
... confirmer ou d'infirmer une théorie, mais ça ne la prouve pas définitivement.
Greem, depuis le temps, tu devrais savoir qu'une théorie scientifique n'est jamais définitive. L'extension des connaissances et de la technologie les rend caduques les unes après les autres. Sans prédictions fiables, aucune théorie ne peut être validée. Et ce n'est pas la beauté et l'élégance de ses explications qui pourront le faire.

Complètement en phase avec votre point de vue et avec les exemples qui l'illustrent.

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#108

Message par Greem » 24 avr. 2016, 22:07

Dash a écrit :On parle nécessairement de prédictions qui se vérifient rigoureusement, scientifiquement!
Tu me donnes raison sans le vouloir puisque si tu te sens obligé de préciser "rigoureusement" et "scientifiquement" c'est bien parce que faire des prédictions n'est pas suffisant, en soi. Il faut aussi procéder de manière logique et parcimonieuse afin de minimiser les erreurs (rappelons qu'à la base je parle de la "perfectibilité" de la science pour la distinguer des pseudo-sciences et que Cogite m'a demandé si je distinguais cette "perfectibilité" de la prédictibilité d'une théorie).
Wooden Ali a écrit :Sans prédictions fiables, aucune théorie ne peut être validée.
J'ai jamais dit le contraire, mais encore faut-il s'assurer que nos observations et nos interprétations ne soient pas biaisées - ou du moins, le moins biaisées possible - sinon tu peux prédire tout ce que tu veux, ta théorie ne vaudra pas tripette non-plus.
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#109

Message par Dash » 25 avr. 2016, 09:09

Greem a écrit :...mais encore faut-il s'assurer que nos observations et nos interprétations ne soient pas biaisées - ou du moins, le moins biaisées possible - sinon tu peux prédire tout ce que tu veux, ta théorie ne vaudra pas tripette non-plus.
C’est bizarre, plus la discussion avance, moins je te reconnais Greem. Tu fais exprès de te faire l’avocat du diable? Ou tu consommes des médocs ces temps-ci? :mrgreen:

En fait, comme souvent entre « sceptiques », le désaccord ici me semble surtout concerner la sémantique (ou certaines implications contextuelles). :?

Quand certains parlent de méthode scientifique et de ses principaux aspects que sont la réfutabilité, la fécondité, la prédictibilité, l’adéquation aux faits, etc., ben, il me semble qu’il est plus qu’évident que pour pouvoir appliquer adéquatement ces derniers, cela inclus implicitement le fait de connaitre comment faire afin de pouvoir s’assurer que les observations et les interprétations ne soient pas biaisées (ou le moins, possible), non?

:hausse:

...tout comme ça implique aussi le fait d'avoir appris à lire et compter convenablement! :roll: :grimace:

L’on tourne un peu en rond àma. C’est un débat sans fin de type « l’oeuf ou la poule? » : qu’est-ce qui vient plus avant que l’autre dans tout ce qui constitue l’ensemble de la méthode. :?

:dingue:
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Re: Principe de perfectibilité

#110

Message par Greem » 25 avr. 2016, 11:20

Dash a écrit :En fait, comme souvent entre « sceptiques », le désaccord ici me semble surtout concerner la sémantique (ou certaines implications contextuelles).
Non, le problème c'est que Cogite s'obstine à m'adresser la parole comme si je cherchais à dénigrer la méthode scientifique, ce qui n'est pas le cas. La différence, c'est que je ne considère pas la méthodologie scientifique comme une révélation divine infaillible et immuable, mais comme une construction humaine, et qu'en celà, je la considère comme relative dans le temps et à nos capacités, ce qui m'amène donc à m'interroger sur le pourquoi la méthode est telle qu'on la connait aujourd'hui, et pas autrement ? Qu'est-ce qui constitue sa base et qui la distinguerait des pseudo-sciences ?
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#111

Message par Dash » 25 avr. 2016, 12:51

Greem a écrit :Qu'est-ce qui constitue sa base et qui la distinguerait des pseudo-sciences ?
J’comprends sauf que...

Perso, en y pensant bien, j’vois même pas comment l’on peut opposer ou comparer la méthode de l’une et de l’autre puisqu’en fait ce qui caractérise les pseudo-sciences, c’est justement de ne pas vraiment avoir de méthode! :?

Perso, pour ce que j’en constate depuis toujours, les pseudo-sciences ne procèdent pas différemment de tout individu lambda qui a des croyances basées sur des raisonnements simplistes, des confirmations a posteriori, des biais de sélection, qui confond des corrélations avec des causes, et qui commet des sophismes dans ses propres raisonnements, etc. Bref, ce que l'humanité a fait pendant des milliers d'années!

Autrement dit, il n’y a même pas vraiment de pseudo-sciences comme telles. Ce que l’on nomme « pseudo-sciences » ne sont que les croyances qui se sont les plus répandues en tant que « mème » et dont certains individus s’emparent pour créer des livres, des mouvements ou des entreprises lucratives. Même à mon époque zozo, je n’ai jamais vu, mis à part de la rhétorique, ne serait-ce que l’ombre d’un chapitre décrivant une méthode organisée d’acquisition de connaissances en « pseudo-science ». La seule chose qui traite du sujet, c’est : « ça me viens d’en haut », « ça m’est inspiré par "metragamatraya" », « je le vois dans mes visions », « c’est du channeling », etc. L’on est loin d’une « méthode ». :roll:

T’as déjà vu une « université de la pseudo-science » ou un livre qui expose les principes et les méthodologies à appliquer quand on veut pratiquer la pseudo-science de façon sérieuse? :lol: Tu piges? ;) Ça n’existe même pas en tant que tel!

Ce qui fait qu’en réalité l’on en revient à la case départ puisque la seule chose qu’on peut opposer à la science, c’est juste, par contraste, tout ce qui n’en est pas ==> notre façon de procéder à tous au quotidien, en utilisant des heuristiques de jugement, des inférences inductives et déductives, mais sans rigueur, etc.

Donc, ce qui distingue cette « façon de procéder » et ses « fruits » biaisés ==> qui sont des croyances (qu’elles soient personnelles ou qu’elles deviennent par réplication, récupération et popularité, des « pseudo-sciences »), c’est juste qu’elles n’ont pas été filtrées par le « filtre » de la méthodologie scientifique (qui, entre autres, contient ce que tu soulignes à propos de la logique, etc).

Tu vas juste te retrouver à réinventer la roue et à refaire l'histoire en tentant d'expliquer pourquoi on progresse à la vitesse grande V depuis qu'on applique la méthode scientifique.

Autrement dit, la seule chose que tu peux opposer ou comparer à la science et à ses moyens d’acquisition de connaissances, c’est tous les autres moyens moins efficients que nous utilisons tous plus ou moins au quotidien par manque de rigueur, de savoir-faire et, surtout, de temps. Une pseudo-science n’est rien d’autre qu’une collection de croyance organisée dans un livre, un site web ou sortant de la bouche d’une personne pour justifier un système de croyance. Mais ses « adeptes » ne s’intéressent pas aux méthodes d’acquisition de connaissances, ils ne sont que « victimes » de ce dont nous sommes tous victimes au quotidien. La seule différence, c’est que ce n’est pas tout le monde qui décide d’écrire un livre rassemblant l’ensemble de ses opinions et croyances pour justifier ses hypothèses et sa vision à propos de sa « weltanschauung » (conception du monde).

Donc tu devrais reformuler :

Qu’est-ce qui constitue sa base et qui la distingue des méthodes différentes façons, non organisées méthodologiquement, d’acquisition de connaissances que l’on utilisait avant (et même encore au quotidien par plusieurs pour diverses raisons)?

Ce qui revient exactement à ce que l'étude de l'histoire des sciences et de l'épistémologie fait très bien, non?

Note : j'suis conscient qu'il semble que je confonds pseudo-science, religion et système de pensée, mais au-delà de la forme, les processus sont identiques : tous n'appliquent pas de méthode rigoureuse d'acquisition de leurs connaissances. Soit ils avouent qu'elles proviennent de « plus haut », soit ils se contentent de rhétorique ou de métaphysique, soit ils pensent qu'il suffit d'observer, d'induire et de déduire simplement et naturellement, comme on le fait tous les jours. Aucun ne propose de méthode organisée. Quand ils le prétendent, comme pour l'homéopathie P. Ex., je ne crois pas une seconde que ceux qui sont véritablement concernés et qui empochent le pactole y croient vraiment. C'est différent, ils font croire qu'ils utilisent une méthode rigoureuse. Mais dans ce cas, on tombe dans l'escroquerie et je ne vois pas l'utilité de faire une comparaison.
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Re: Principe de perfectibilité

#112

Message par Greem » 25 avr. 2016, 20:30

Dash a écrit :T’as déjà vu une « université de la pseudo-science » ou un livre qui expose les principes et les méthodologies à appliquer quand on veut pratiquer la pseudo-science de façon sérieuse?
Bah ouai, c'est le lot de pratiquement toutes les pseudo-médecines qui te proposent un corpus théorique et technique de leur discipline, et c'était même avant ça, le lot de pas mal de philosophes qui se sont essayés à la dialectique et qui finiront par accoucher de la science telle qu'on la connait aujourd'hui. D'ailleurs, la méthode scientifique est loin d'être aussi formelle que tu as à l'air de le croire, et je doute qu'on puisse la décrire sous forme d'un algorithme unique valable pour toutes les disciplines, sauf à faire dans les grandes lignes genre "observation --> théorisation --> démonstration".
Dash a écrit :L’on est loin d’une « méthode ». :roll:
À mon avis, tu t'es pris les pieds dans un raisonnement circulaire qui t'empêche de prendre du recul sur la question. Un raisonnement qui serait à peu près celui-ci :
C'est pas une méthode parce que c'est pas scientifique / C'est pas scientifique parce que c'est pas une méthode.
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Re: Principe de perfectibilité

#113

Message par ABC » 25 avr. 2016, 22:17

Greem a écrit :je ne considère pas la méthodologie scientifique comme une révélation divine infaillible et immuable, mais comme une construction humaine, et qu'en celà, je la considère comme relative dans le temps et à nos capacités. Pourquoi la méthode est telle qu'on la connait aujourd'hui, et pas autrement ?

Parce que les prédictions qu'elle permet de faire respectent le principe de reproductibilité dans le temps et par différents observateurs. Cette reproductibilité lui confère une grande efficacité prédictive :
  • pour anticiper des effets (et éventuellement s'en prémunir ou en tirer parti) découlant d'une connaissance de leurs causes
  • pour préparer des causes donnant lieu, sur notre environnement, à des effets conformes à ceux attendus (selon des constats partagés).
La pierre angulaire de notre science d'aujourd'hui (et de sa fille, la technologie), c'est l'intersubjectivité ainsi que la reproductibilité dans le temps, dans l'espace (et lors d'un changement de référentiel inertiel) des prédictions découlant d'une hypothèse que l'on souhaite valider. Cette reproductibilité est une conséquence implicite des lois de conservation de l'énergie, de l'impulsion et du moment cinétique (ainsi que du principe de relativité du mouvement) et du caractère intersubjectif des résultats d'observation :
  • Les lois de conservation découlent de l'invariance des lois de la physique vis à vis des translations spatio-temporelles et des rotations spatiales (et des rotations spatio-temporelles, invariance dont découle le "principe" de relativité du mouvement)
    .
  • L'intersubjectivité de nos observations (le fait que si, en ouvrant la boîte, le chat de Schrödinger est vu mort par un observateur il sera vu mort aussi par tout autre observateur avec lequel il peut communiquer sur cette observation) découle, quant-à-elle, du fait que nous partageons la même notion d'entropie dite pertinente (si bien que, lorsque nous décodons l'information enregistrée dans l'environnement d'un appareil de mesure, nous sommes d'accord sur le résultat d'observation... Enfin, avant toute prise de substance illicite ou licite mais à consommer avec modération :a2:).
Greem a écrit :Qu'est-ce qui constitue sa base et qui la distinguerait des pseudo-sciences ?

Le refus de considérer comme valide une hypothèse nouvelle (car précédemment inconnue, antérieurement supposée fausse ou encore considérée comme métaphysique (1)) avant qu'elle ne soit :
  • vérifiée, revérifiée et re-revérifiée par observation,
  • par différentes personnes considérées, par la communauté scientifique, comme compétentes dans le domaine relatif à cette hypothèse,
  • selon des protocoles expérimentaux jugés valides par des scientifiques, eux-mêmes jugés légitimes (par la communauté scientifique) pour exprimer un avis pertinent et fiable quant à la validité de ces protocoles.
(1) Cf. le point de vue positiviste de Mach concernant l'hypothèse atomique envisagée par Boltzmann à une époque où l'hypothèse atomique présentait un caractère incomplètement scientifique (cette hypothèse n'était que très indirectement réfutable via les prédictions du modèle cinétique des gaz de Boltzmann, d'autant plus que ni Zermelo, ni Loschmidt n'accordaient leur confiance au théorème H de Boltzmann). L'hypothèse atomique est devenue réellement scientifique, c'est à dire réfutable et confirmée par l'observation, grâce à l'étude du mouvement brownien par Einstein. Bref, le rasoir d'Occam est un outil très efficace pour éviter de perdre du temps sur des fausses pistes. Malgré ce, il lui arrive parfois (bien que rarement en fait) de couper le blé en herbe.

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Re: Principe de perfectibilité

#114

Message par Greem » 26 avr. 2016, 06:46

Je suis désolé de faire mon relou, mais... 'suis pas d'accord ^^'

Alors oui, ce que tu décris là, c'est la science telle qu'elle est pratiqué la plupart du temps, mais ça ne définit pas, selon moi, la science. Pas de façon ontologique, en tout cas. Mettons que tu t'appelles Mark Watney et que par un malencontreux enchainement des circonstances, tu te retrouves seul sur Mars (je conseil le bouquin d'ailleurs, les dialogues font très artificiels mais le reste est beaucoup plus fun et dynamique que le film, et ça se lit facilement malgré son côté "hard science"). En de telles circonstances, tu ne pourras compter que sur toi-même et tes connaissances acquises pour produire des hypothèses qui te permettrons, peut-être, de sauver ta peau. Pas de communauté scientifique, pas de publication, pas d'intersubjectivité, rien, et pas de reproductibilité possible non-plus puisque tu dois économiser ton oxygène et qu'à la moindre erreur tu finis en nature morte quelque part sur Acidalia Planitia.
Bref, tu comprends l'idée ? En de telles circonstances, tu es sérieusement limité, techniquement et humainement parlant. Pour autant, n'est-il pas possible de faire de la science, dans la mesure ou l'on essaie d'être le plus rigoureux possible avec les moyens à notre disposition ? Dirais-tu que Mark Watney fais de la pseudo-science, là haut, avec ses pomme-de-terres et son réacteur nucléaire en guise de chauffe-pied ?

Sur terre, nous sommes beaucoup moins limités, mais on doit quand même se heurter à toutes sortes de contraintes, qu'elles soient simplement logiques, humaines ou techniques, comme c'était le cas pour Mark Watney. En science sociale, ces contraintes sont telles qu'il faut s'accommoder d'une certaine "mollesse" contrairement aux sciences dites "dures" mais ce qui fait selon moi qu'une approche est scientifique ou non, c'est justement cette propension à s'accommoder des limites pour être le plus rigoureux possible, quitte à se perfectionner à mesure que ses limites reculent.

Les pseudo-sciences, elles, sont stagnantes. Elles s'accommodent non pas des limites pratiques ou logiques, mais de leur biais ou de leurs approximations sans jamais chercher à les corriger. Elles font fît des critiques et des connaissances acquises par la communauté scientifique comme un gamin débile qui s'obstinerait à vouloir ingérer ses excréments, malgré les remontrances de ses parents.

C'est cette différence, plus qu'un quelconque canon méthodologique, qui distingue selon moi la nature de l'un et l'autre.
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Re: Principe de perfectibilité

#115

Message par Dash » 26 avr. 2016, 07:14

Greem a écrit : Bah ouai, c'est le lot de pratiquement toutes les pseudo-médecines qui te proposent un corpus théorique et technique de leur discipline....
Oui, mais pas concernant leur méthodologie d'aquisition de connaissance. Trouve moi un exemple stp. Un lien.
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Re: Principe de perfectibilité

#116

Message par Dash » 26 avr. 2016, 07:21

Greem a écrit :...tu te retrouves seul sur Mars...
Oui et non. Quand il s'agit de survie (extrême comme dans ton exemple), j'ai comme l'impression que même les zozos deviennent subitement bcp moin zozo. Et tout seul, c'est différent! Pas sûr que ton exemple soit approrié. :?
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Re: Principe de perfectibilité

#117

Message par Dash » 26 avr. 2016, 08:38

Autres chose... La reproductibilité et l'évaluation par des pairs faisant partie intégrante de la methode, seul sur une autre planete, on ne peut pas appliquer correctement la méthode. Tout seul, pas évident d'éviter certains biais aussi...
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Re: Principe de perfectibilité

#118

Message par Wooden Ali » 26 avr. 2016, 09:05

Salut Greem,
Oui, on peut pratiquer la méthode scientifique tout seul. Faire un modèle, le tester est à la portée d'un individu. Le problème est que ce modèle sera limité par les moyens pouvant être mis en œuvre par cet individu. Ce qu'il peut pratiquer n'est pas très éloigné de la méthode aussi quotidienne que matérialiste qu'on utilise quand on veut obtenir un résultat concret.

Le caractère social de la Science lui donne plusieurs caractéristiques qui en décuplent l'efficacité. A savoir :
- le nombre d'individus capables de proposer un modèle. Plusieurs cerveaux valent mieux qu'un.
- Les moyens mutualisés et la technologie qui en découle pour les tester. Ils n'ont aucune commune mesure avec ceux d'un individu isolé.
- la rivalité consubstantielle entre tout groupe humain qui exclue (en principe !) toute complaisance envers un modèle bancal. Un individu aura très souvent tendance à défendre sa théorie en chargeant la barque positivement au lieu de chercher à la réfuter. C'est humain !
- l'objectivité* consécutive à cet aspect qui supprime un bon nombre de biais potentiels.
Bah ouai, c'est le lot de pratiquement toutes les pseudo-médecines qui te proposent un corpus théorique et technique de leur discipline..
..
Mauvais exemple ! Elles donnent surtout une base théorique à quelque chose dont ils n'ont pas prouvé l'existence. Ce qui leur dénie ipso facto toute prétention à s'assimiler à une démarche scientifique. Elle ne sont jamais capables d'avérer leurs prédictions (toujours elles). "Je vais guérir votre cancer avec une décoction de persil bio", ils le clament mais ne le prouvent jamais.

*Tant qu'on aura pas rencontré de martiens ou d'arcturiens, on n'a pas, amha, besoin de remplacer ce terme par intersubjectivité
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Re: Principe de perfectibilité

#119

Message par Emanuelle » 26 avr. 2016, 09:51

Wooden Ali a écrit : *Tant qu'on aura pas rencontré de martiens ou d'arcturiens, on n'a pas, amha, besoin de remplacer ce terme par intersubjectivité
Cela ne me semble pas juste.
L'intersubjectivité signifie que la science modélise notre relation aux "objets", que les propriétés que nous leur attribuons ne leur sont pas intrinsèques mais dépendent, sont relatives à notre grille de lecture, elle-même relative à nos sens à un premier niveau et à nos capacités cognitives à un deuxième niveau.
Ceci est passé inaperçu jusqu'à la révolution quantique.
"L'ignorance mène à la peur, la peur mène à la haine, la haine conduit à la violence... Voilà l'équation". Averroès
« Il est absolument possible qu’au-delà de ce que perçoivent nos sens se cachent des mondes insoupçonnés. » Einstein

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Re: Principe de perfectibilité

#120

Message par Cogite Stibon » 26 avr. 2016, 13:43

Hello Greem

Le bout que je ne comprends pas, c'est quand tu parles du principe de parcimonie.

Tu dis également :
Greem a écrit :C'est une coquille, je voulais parler du géocentrisme, pas de l'héliocentrisme.
Je n'avais pas bu ta coquille, et je l'ai reprise à mon compte dans ma réponse .
Le modèle héliocentrique géocentrique de Ptolémée, avec ces épicycles, a été complété et amélioré au cours des siècles pour continuer à coller aux observations, jusqu'au moment où il devenait tellement compliqué et imbriqué (je crois qu'on était arrivé à 7 niveaux d'épicycles emboités, mais je ne retrouve plus la source), que le modèle de Kepler s'est imposé.
Donc, en gros, le modèle géocentrique était explicatif et prédictif, mais, les observations s'améliorant, il a cessé d'être prédictif et a été d'abord amélioré (ajour d'épicycles emboités), puis remplacé.
Greem a écrit :
Cogite Stibon a écrit :Je ne dis pas que la science n'a pas besoin de logique, je dis qu'on juge de la perfection d'une théorie à la qualité de ses prédictions.
On juge la qualité d'une théorie à sa capacité à résister aux critiques et aux tentatives de réfutation.
Faire des prédictions n'est qu'un moyen, pas une fin en soi.
C'est là le cœur de notre désaccord, je crois.
Pour les échantillons statistiques, comme dans d'autres domaines, il n'y a pas que la taille qui compte.
Raisonner a l'instinct sur des problemes de probabilites, c'est le desastre assuré. (Spin Up)
Une graphe sans échelle, c'est bon pour la poubelle

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Dash
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Re: Principe de perfectibilité

#121

Message par Dash » 26 avr. 2016, 16:03

@Greem

Voici 2 extraits concernant la naissance de l'homéopathie :
extrait du site [url=http://www.pseudo-medecines.org/page-homeopathie-3605370.html]pseudo-medecines.org[/url] a écrit :« Apprenant qu’une décoction d’écorce de quinquina est censée guérir le paludisme, il teste sur lui-même les effets de ce produit. Il ressent alors des troubles qu’il assimile aux symptômes de la maladie. C’est une révélation ! Il en tire la règle de base de l'homéopathie : " Similia similibus curantur ", les semblables sont guéris par les semblables. »

[...]

« Afin d’éviter les ennuis provoqués par l’ingestion de produits souvent dangereux utilisés sous forme brute, Hahnemann procède à leur dilution. Ce principe, né de la nécessité, sera justifié et théorisé après coup. »
Autrement dit, le mec a tiré une une loi à partir d'un raisonnement simpliste et n'a pas même pas jugé bon d'effectuer des tests pour valider/invalider son idée. Sinon, ensuite, il brode une « théorie » pour tout justifier. :roll:

Comme je le disais, quand on lit l'histoire du « développement » d'une pseudo-science, l'on observe absolument aucune méthode. Moi, ce que j'observe, c'est que toutes les pseudo-sciences naissent d'une idée (en fait, d'un désir) et d'un raisonnement simpliste qui relèvent de la pensée magique. Ensuite, suffit de « théoriser » pour tout justifier. C'est de la même graine que de se dire que le lieu et le moment de la naissance doit influer sur le caractère des individus. Ou qu'entretenir des pensées négatives cause des maladies (selon le type de pensée). Ou de voir du sens dans les coïncidences et les synchronicités, etc. Les pseudo-sciences naissent de la pensée magique et de raisonnements simplistes.

La seule chose qui différencie une croyance personnelle d'une pseudo-science, c'est que cette dernière le devient quand quelqu'un développe et « raffine » une « théorie » à partir d'une croyance pour en faire une version plus élaborée d'apparence « professionnelle », à la manière d'une véritable théorie scientifique. Mais il n'est jamais question de méthodologie d'acquisition de connaissance. Il ne s'agit à la base que d'une croyance et de justifications à postériori. La différence ne se situe que dans le fait de rassembler l'ensemble des idées simplistes et justifications (que tous les zozos se font par eux-mêmes de toute façon) et de les réorganiser de façon « cohérente », dans un livre.

Trouve n’importe quelle croyance plus ou moins répandue et connue, mais dont personne ne l’a encore exploité pour en faire une théorie explicative dans un livre et tu pourras en faire une pseudo science si tu brodes longuement dessus de façon organisée. C’est juste ça une « pseudo-science » par rapport à une croyance. Il n’est jamais question de méthodologie.
Penser savoir est une chose, savoir penser en est une autre !

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Wooden Ali
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Re: Principe de perfectibilité

#122

Message par Wooden Ali » 26 avr. 2016, 17:05

Emmanuelle a écrit : Cela ne me semble pas juste.
L'intersubjectivité signifie que la science modélise notre relation aux "objets", que les propriétés que nous leur attribuons ne leur sont pas intrinsèques mais dépendent, sont relatives à notre grille de lecture, elle-même relative à nos sens à un premier niveau et à nos capacités cognitives à un deuxième niveau.
Que les propriétés des objets de notre attention ne soient pas intrinsèques, tout le monde s'en fout ! La Science est une construction humaine. Elle est faite par l'Homme et pour l'Homme qui ne dispose d'ailleurs que de ces capacités pour la juger. Elle n'est jamais une quête de la VéritéTM et de l'Absolu. Ces notions lui sont étrangères : elle n'en a nul besoin. Donc tant que nous seront les seuls à la juger, le mot "objectif" conviendra parfaitement.
On doit noter aussi que ces limitations, la Science s'applique à les faire reculer sans cesse. Les progrès de la connaissance permettent d'étendre nos sens et nos capacités cognitives dans de très importantes proportions. Si bien que ces fameuses limitations deviennent de moins en moins visibles et que ce que la Science produit n'a plus grand-chose à voir avec les idiosyncrasies de notre espèce.
Ceci est passé inaperçu jusqu'à la révolution quantique.
Il m'eut étonné que l'on ne passe pas par la case quantique !
Son succès montre surtout que cette fameuse grille de lecture est éminemment flexible, adaptable et extensible et qu'elle peut même se détacher complètement de nos sens quand on aborde un domaine où il n'ont rien à nous dire. Les mathématiques deviennent alors la principale source de modèles.
La MQ est surtout une révolution pour les nouillageux et les journalistes. Pour ceux qui l'utilisent, ce n'est qu'un instrument bien adapté à l'étude du domaine pour lequel il a été conçu. Comme n'importe quel autre modèle en vigueur ...
Les faits ne pénètrent pas dans le monde où vivent nos croyances. Marcel Proust

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Re: Principe de perfectibilité

#123

Message par ABC » 26 avr. 2016, 20:49

Wooden Ali a écrit :*Tant qu'on aura pas rencontré de martiens ou d'arcturiens, on n'a pas, amha, besoin de remplacer ce terme par intersubjectivité

Si nous rencontrions des martiens c'est à dire, assez vraisemblablement (dans le meilleur des cas) des microorganismes, l'intersubjectivité avec ces microorganismes (même aptitude à distinguer le chaud et du froid, le sucré du salé, l'acidité d'un milieu...) serait très vraisemblablement encore valide.

L'interaction de microorganismes (1) avec leur milieu environnant peut-être corrélée aux propriétés que nous attribuons à ce milieu (prouvant que le recueil et traitement de l'information par ces microorganismes repose sur la même notion d'entropie que celle qui nous est applicable).

L'objectivité d'une propriété physique, ce serait une propriété qui existerait indépendamment de la notion d'observation et de la notion d'entropie qui s'y rapporte implicitement ("toute observation entraine", nous dit Bohr, "une irréversibilité de principe", c'est à dire une création d'entropie base de la notion d'intersubjectivité).

On ne sait pas (à mon sens) définir scientifiquement la notion d'objectivité. Cette notion correspond à un a priori philosophique assez tentant. Il nous est soufflé par notre intuition, celle qui se construit sur la base de notre expérience vécue.

C'est (à titre d'exemple) le même type d'a priori philosophique qui rend si difficile l'acceptation du caractère relatif de la simultanéité ayant cours en Relativité Restreinte et nous pousse à considérer que (dans l'expérience d'Alain Aspect) quand Alice fait une mesure de polarisation sur son photon, l'état de polarisation du photon de Bob est instantanément modifié au sens d'une simultanéité objective supposée.

Après, par goût, on peut trouver que la notion d'intersubjectivité est sans intérêt (si je dois décider de prendre ou pas un parapluie demain matin, ou qui je dois inviter ou pas à mon anniversaire, cette notion d'intersubjectivité ne me sera effectivement pas d'une grande utilité). Les goûts et les couleurs...

(1) du moins les microorganismes que nous connaissons. Mais pourquoi ne pas admettre l'hypothèse la plus vraisemblable, celle selon laquelle l'émergence de la vie est une conséquence naturelle des lois de la physique quand les éléments chimiques et les conditions environnementales de son émergence sont réunies (auquel cas on peut s'attendre à observer certaines propriétés communes) ?

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Re: Principe de perfectibilité

#124

Message par Emanuelle » 26 avr. 2016, 21:31

Wooden Ali a écrit : Que les propriétés des objets de notre attention ne soient pas intrinsèques, tout le monde s'en fout !
Sans parler dans ce cas d'intersubjectivité, l'histoire de la masse et du boson de Higgs montre qu'on ne s'en fout pas du tout.
Wooden Ali a écrit : Elle n'est jamais une quête de la VéritéTM et de l'Absolu.
L'intersubjectivité et les relativités qui en découlent protègent justement des faux absolus. En cela cette notion me semble très importante.
"L'ignorance mène à la peur, la peur mène à la haine, la haine conduit à la violence... Voilà l'équation". Averroès
« Il est absolument possible qu’au-delà de ce que perçoivent nos sens se cachent des mondes insoupçonnés. » Einstein

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Re: Principe de perfectibilité

#125

Message par MaisBienSur » 27 avr. 2016, 10:29

Dash a écrit :C'est de la même graine que de se dire que le lieu et le moment de la naissance doit influer sur le caractère des individus.
Si il y en bien qui ont des caractères bien différents, c'est les jumeaux ! Nés le même jour au même endroit (normalement !) 8=)
Et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier d'alu.

Avant, j'étais indécis, maintenant je n'en suis plus très sûr...

Les marmottes qui pissent au lit passent un sale hiver (Philippe Vuillemin)

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