Hello,
J'ai pas lu les bouquins de Guilluy, je me suis basé sur l'article et l'interview qui était en lien. Ça fait sans doute que j'ai une vision parcellaire je l'admet.
Pour la reponse je reprendrai à partir des éléments fournis dans l'article que tu as donné en référence.
Perso ça me dérange quand on range toute une population dans une seule case a partir de leur seul habitat.
Quand l'habitat c'est la France périphérique :
Guilluy ... regroupe dans sa France périphérique les villes petites et moyennes, les territoires ruraux et le «périurbain subi»,
C'est à mon avis trop grand comme "espace d'analyse".
Pensez aux gens qui vous entoure, leur personnalité, leurs aspirations, les dynamiques qu'ils subissent ou mettent en route.
Moi je vois une énorme diversité en ville ou à la campagne.
Alors oui, les gens rencontrent des contraintes, sociales, économiques, et sont soumis à des problèmes qui les dépassent complètement. Je ne nie pas les soucis de mes contemporains, comme je ne nie pas leurs angoisses, mais j'essaye de faire attention à leur spécificité.
uno a écrit :
Non c'est plus vaste, il parle du fait que les populations en question préfèrent fuir les centre pour ne pas subir l'immigration car l'immigration de population culturellement très distinctes à bien des conséquences en terme de cohabitation, racisme certes, mais également le simple fait de ne pas vouloir se sentir étranger dans son propre pays. C'est le cas lorsqu'un quartier s'islamise par le force de la démographie, que la seule boucherie du coin est Hallal et que l'on est clairement une minorité culturelle et ethnique quand bien dans son pays d'origine. C'est un phénomène social qu'on ne peut pas nier. Et oui lorsqu'on est une minorité dans pareille contexte on subit le racisme de son contexte social particulier.
Effectivement Guilluy met l'accent sur la peur d'être étranger sur son propre territoire comme explication de la dynamique qui fait que les gens se replient en périphérie.
(C'est difficile pour moi de discuter cette partie.
Cette vision m'est étrangère. J'entend que ça angoisse certains, mais perso je ne me souviens pas l'avoir ressenti )
Sur ce sujet, à la fin l'article reprend les critiques faites à Guilluy et indique :
Le fondement du vote FN est, dans la grille de Guilluy, un contexte d’insécurité sociale, dans lequel «les habitants deviennent très réactifs à l’évolution démographique de leur commune, notamment à la question des flux migratoires». A Brignoles comme en Seine-et-Marne, «insécurité sociale objective» et «échec de la cohabitation avec les populations immigrées» se rejoignent.
Sur ce point, si les sondages sur l’immigration et les motivations des électeurs du FN révèlent sans ambiguïté un rejet de celle-ci, il est plus difficile de savoir dans quelle mesure cette présence immigrée est elle-même la cause des variations de ce vote. Les travaux du doctorant en sciences politiques Joël Gombin, par exemple, mettent plutôt en avant l’importance des inégalités économiques, variable qui prédit mieux le niveau du vote FN. Dans sa thèse, il observe une relation négative entre présence immigrée au niveau départemental et vote FN. De manière générale, précise-t-il dans une note postée sur son blog, «jusqu’à présent, il faut bien le dire, la littérature internationale n’a guère pu trancher entre ces deux (ensembles de theorie )
uno a écrit :Non là c'est toi qui caricature sa pensée. Déjà il ne dépeint pas ces populations comme des ploucs et des beaufs il reproche même aux politique de les considérer ainsi parce qu'effectivement ceux-ci se tournent souvent vers le Front National.
Peut être n'est ce qu'une interprétation caricaturale de ma part. Dans l'article il y avait le lien vers une interview de Guilluy.
Disons que j'ai trouvé qu'il avait une défense "maladroite".
Je cite
Question :Que pensez-vous des analyses expertes du vote FN qui défilent depuis dimanche?
Réponse On finit toujours pas la même conclusion: ces gens sont trop stupides. On décrit ces gens comme s’ils n’étaient jamais allés à la ville du coin. On peut habiter dans un village d’Alsace et être allé à Strasbourg, ou avoir un cousin qui y vit, c’est de l’ordre du possible!
Pour échapper à la stupidité il suffit d'aller dans la première grande ville du coin ou d'avoir un cousin qui y vit ? Celle la elle m'a prise au dépourvu

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La mobilité et la capacité d'analyse ça peut exister même en milieu populaire!
Ça peut (conditionnel, possible mais pas certain?) Même en milieu populaire (parce qu'appartenir au milieu populaire c'est un obstacle?)
C'est peut être aussi une manière pas trop heureuse de s'exprimer, je ne sais pas, peut être aussi le journaliste qui a mal retrancris.
Je laisse l'entièreté de là réponse. Il parle de l'ensemble de la population française ne vivant pas dans les grandes métropoles.
Pour les gens, le rural ce sont des paysans et des retraités, alors que ce sont d’abord des actifs ouvriers et employés.
On est encore dans la condescendance, comme quand on dit «Ben c’est parce qu’ils regardent trop TF1». Après il ne faut pas écarter le racisme, on ne peut pas le nier. Mais il faut quand même réfléchir à ce que sont les flux migratoires et ce que ça suggère comme instabilité culturelle.
Idem sur la question des préoccupations lors de l’élection présidentielle. Même quand on est ouvrier, on peut penser à deux trucs à la fois. Comme vouloir bouffer, se loger, nourrir ses enfants mais comme on a un cerveau, on peut aussi avoir un avis sur l’immigration. Or les flux migratoires ont un impact sur la vie des gens, surtout s’ils sont dans une vision où ils peuvent devenir minoritaires.
Et je complète avec ce petit bout
Sans être l'apanage du petit blanc, cette «relocalisation», «l’attachement à un capital d’autochtonie, à des valeurs traditionnelles» seraient en fait des traits communs à tous les membres des classes populaires: l’angoisse face à la mondialisation économique, les réserves vis-à-vis du projet de société porté par la gauche, la demande d’autorité sont des traits communs aux ouvriers toutes origines confondues..
Moi je comprend ils ne sont pas cons les gens puisqu'ils analysent bien le problème de l'immigration , mais bon ils sont quand même un peu limité. (Rajout, je parle bien de ce que je comprend de la position de Guilluy, et pas de ma position personnelle dans cette phrase)
uno a écrit :Le truc c'est qu'il souligne une dynamique social que certains ne semblent pas vouloir voir ou mésestime, or la montée du populisme si elle pousse certaine personnes à reconnaitre la réalité de pareil phénomène, elle pousse d'autres à ne pas changer leur discours et à crier à la menace de l'extrême droite sans vraiment comprendre la réalité sociale qui expliquer le succès des partis populistes.
Son analyse a un sens pour certains points, certaines personnes, certains territoires c'est la généralisation qui me fait tousser. Il n'y a pas qu'une dynamique sociale en jeu dans notre société. Pour le vote FN comme pour les populations qui composent la France périphérique.
uno a écrit :
Je n'ose même pas imaginer quelle arrière goût tu lui trouve mais ne te gène pas exprime ton opinion.
Je l'ai deja dit, manque de nuances et réponse unicausale...
( Edit pour un ajout, il était tard quand j'ai posté, j'espère n'avoir pas été trop embrouillée )
"Lourd est le parpaing de la réalité sur la tartelette aux fraises de nos illusions." Boulet