Etienne Beauman a écrit : 14 mars 2018, 20:48
MaisBienSur a écrit : 14 mars 2018, 20:18Mais comment osé croire une personne lambda juste parce qu'elle dit être violée ?
C'est facile, et ça ne coute rien, par la suite si son discours est incohérent ou que des preuves sont amenés on révise son jugement, c'est ce qu'on est censé faire quand on à l’esprit critique, ne pas avoir de position de principe et ajusté notre perception du monde le mieux qu'on peut en fonction des données qu'on en a.
Quand je dis que je m’abstiens de croire/pas coire, c’est tout aussi facile que toi et ça ne me coute rien moi non plus EB.

Et si de nouveaux éléments s’ajoutent pour faire pencher la balance, alors là, et là seulement, je commencerai à réviser mon absence de jugement et à prendre, peut-être, parti. Et je pourrais ajouter, moi aussi, que c’est ce qu’on est censé faire quand on a l’esprit critique.
C’est du pareil au même dans les faits concrets!
Ce qui t’embête surtout, c’est que, selon les uns et les autres, quand certains de nous disent s’abstenir, « douter » et/ou ne pas croire, toi tu y vois la possibilité d’un préjudice envers la personne qui dénonce. Sauf que préjudice (
ou, au contraire, faveurs) il y a uniquement lorsque les termes ne pas croire/douter sont sustenté, sont mû par des sentiments, des impressions, des préjugés qui se traduise par une interaction altérée par ces derniers envers la victime. Du coup la position de principe qui consiste à douter (
dans le sens de s’abstenir de croire ou non, de « douter » au sens sceptique du terme) sert justement à ne pas porter préjudice/faveurs (
et éviter tous les biais correspondants) en fonctions de ce que l’on croit ou non. Et cette absence de prise de position, dans un sens ou dans l’autre, ne nous empêche donc aucunement de supporter ceux qui dénoncent des agresseurs sans leur porté préjudice.
Toi, ta position s’appuie essentiellement sur un préjugé. Pas tant dans son sens péjoratif habituel, mais dans le sens strict d’éléments permettant de porter un jugement provisoire. Et cet élément, pour toi, c’est le 85% d’accusations fondées. Sauf que ça reste une généralisation qui peut être trompeuse (
et, surtout, propice aux biais, àma, dans l'interaction) et que c’est totalement inutile (
voir plus bas). Mais tu résous la question en disant que tu réviseras ton jugement par la suite s’il y a lieu. C’est une façon de faire. Moi je préfère dire que je m’abstiens de croire ou non, mais que je réviserai ensuite. C’est une autre façon de faire. Et, dans tous les cas, ça revient au même à partir du moment où tous apportent attention et considération aux personnes qui en dénoncent d’autres. D’ailleurs, ça ne concerne pas du tout qu’un type d’accusation, c’est valable pour n’importe quelle accusation. Faut les considérer — dès le départ — sans porté préjudice, point!
Concernant le fameux 85%, j’ai déjà souligné que se baser sur ce dernier n’est pas du tout nécessaire si ce n’est parce que nous convenons tous qu’il faut considérer, par défaut, toutes les accusations d’agressions. Dans ces genres de cas — qui sont tous du domaine du possible — le pourcentage d’agressions/accusations fondées ou non n’a aucune espèce d’utilité pratique face à notre façon, à priori, dès le départ, de considérer et d’aborder une personne qui dénonce ou accuse. Parce que du moment qu’il s’agit d’un être humain
VS un autre être humain, il y a tjrs possibilité de mensonges, de biais, de mésinterprétations, d’erreurs, etc., peu importe la cause et la nature de l’accusation. Du coup, ce n’est pas le pourcentage des cas fondés similaires qui importe, mais la véracité, la cohérence, les indices (
pouvant faire office de preuves) qui déterminerons le caractère probabiliste de ce qui est prétendu pour chaque cas, au cas par cas.
Se baser sur le pourcentage des cas fondés est une erreur et tu le démontres bien en disant que si l’on te montrait un pourcentage différent, tu reviserais ta position par défaut :
Etienne Beauman a écrit : si K a des sources crédibles démontrant que près de la moitié des victimes sont des menteuses, je ne pourrai que revoir mon jugement.
Alors quoi? Si demain tu apprenais que 65% des cas d’accusations ne sont pas fondé, tu ne « croiras » plus ceux qui accusent?

Tu vois bien que c’est stupide. L’on voit donc ici le problème que pose l'utilisation des termes « croire/pas croire » — avec ta methode — dans ce contexte : le pourcentage te force à changer de terme pour correspondre au chiffre! CQFD! Alors que dans les faits concrets, je suis convaincu que ça ne changera probablement rien à ta façon de considérer (
et d'interagir avec) ceux qui prétendent avoir été agressés (
enfin, j'espère, sinon c'est encore pire que je ne le pense), ce qui rend tout ce débat sur le choix de termes et de « la méthode à employer » complètement loufoque, absurde et inutile au final. Tu agirais comment si c'était du 52/48? J'veux dire, dans les faits concrets, qu'elle serait la « subtile nuance » observable dans ton attitude concrète face aux « victimes » ? Et à 57/43? 60/40? Et à 99 contre 1 tu fais quoi? Au diable le 1% et tu deviens « convaincu » (
selon toi, pour te caler au %) du fort probable mensonge de tous ceux qui accusent?
Et tu crois que cela n'interférera pas avec ton attitude et ne causera aucun préjudice envers la « victime »?

C'est le problème avec ta méthode : baser ton « jugement par défaut » sur des statistiques de cas similaire, dans
un contexte de justice, ne peut faire autrement que d'altéré ta perception, ton attention et ton rapport face aux potentielles victimes et donc de leur être préjudiciable. Voilà pourquoi il faut se contenter de douter, point (
dans un sen et dans l'autre) dans ces cas qui ne relèvent pas de la science, justement! ...afin de ne pas porter préjudice ne serait-ce qu'à 1% de victimes réelles. CQFD
Ta méthode est ridicule, compliqué et contre-productive pour rien! Elle risque d'activer des biais/préjugés en fonction d'un pourcentage! L'on ne croit déjà pas (
dans le sens de douter, sans être convaincu de rien), présentement, sans preuve, mais nous considérons néanmoins tous ceux qui dénoncent pour leur permettre d'exploiter le système de justice afin qu'ils puissent prouver/démontrer leurs prétentions. Nous n'avons pas à les croire ou non (
et encore moins à être plus ou moins convaincu correspondant au pourcentage de cas avérés dans le passé), seulement à les supporter dans leur démarche parce que c'est un droit! Il n'y a aucun aspect émotionnel qui doit entrer en jeu ici, ni statistique (
qui font office de préjugé, que tu le veuilles ou non!).
L’important n’est donc pas de croire ou non puisque, de toute façon, c’est du domaine du possible et que, selon les types de « litiges », le pourcentage peut varier et qu’il y a tjrs possibilité de tromperie et de mensonge. L’important, dans tous les cas de litiges et/ou d’accusations, c’est justement de ne pas laisser interférer les statistiques (
ainsi que les sentiments et impressions) et de considérer ceux qui accusent et dénoncent — sans préjudice, ni faveurs — parce que c’est un droit fondamental que nous avons choisi en tant que société. Par la suite, c’est la justice qui suit son cours et qui tranche (
et, elle, elle peut peut-être prendre en compte les stats pour orienter son enquête) voilà tout.
En fait, le seul problème qui demeure, c’est l’opinion publique, la culture populaire qui, elle, s’empresse souvent de juger et trancher selon les apparences et divers biais cognitifs (
parfois, seuls le visage ou l’expression de l’accusé ou de celui qui dénonce influencera les jugements, c’est dire!). Mais ça n’a aucun rapport avec ce dont on cause ici. La culture du viol n’est pas tributaire du fait de douter, jusqu’à preuve du contraire (
parce que c’est le système de justice qu’on a choisi, ainsi qu’une « position de principe sceptique ») ceux qui accusent des gens. Ça semble pouvoir se corréler, mais c’est un leurre! La preuve en est que si nous changions de système de justice pour un autre qui considère coupable jusqu’à preuve du contraire, la culture du viol ne disparaîtra pas comme par magie! La culture populaire concernant le sexisme et le machisme, entre autres, c’est bcp plus profond que notre façon d’appréhender toute accusation, prétentions en tant que sceptique et/ou dans le système de justice.