miraye a écrit : 05 nov. 2018, 22:57
Peut être pouvez vous m'expliquer mieux ce que je ressent comme un paradoxe dans votre raisonnement.
Pourquoi mettre sur un piédestal l'art de la méditation que vous décrivez comme l'art d'expulser les pensées, si les dites pensées sont la base de notre vie ?
(Pour moi, nos pensées remplissent nos petites têtes, mais je ne suis pas certaine qu'elles soient à la base de ce que nous sommes. Je les voit plutôt comme un reflet de nos émotions et une justification à posteriori de nos comportements.)
Car pas de pensées, pas de tracas émotionnels. Le vide, la paix intérieure. La conscience est pleine de sensations et vide de pensées. Vlà ce que recherche les bouddhistes (mais ils recherchent encore plus eux). Pas de bonheur, pas de plaisir. De la paix. Une neutralité de l'expérience. Non pas qu'il y ait pas d'émotions agréables et désagréables mais elles plus sont qu'atténuées.
Et vlà ce que recherche les psys qui font des TCC de 3° vague.
Le modèle enseigné par un courant des TCC c'est: d'abord les pensées => puis émotions => puis comportements.
Le kwak se situe entre les pensées et les émotions : certains pensent ça [les pensées => puis émotions] avec une retroaction des émotions sur la pensée. Mais puisque tout file en boucle depuis le développement du SNC (système nerveux) in utero, l'oeuf ou la poule, en quelque sorte.
Donc nous, notre moi n'est pas les pensées, ça d'accord. Mais elles nous émeuvent donc il faut agir dessus si l'on veut apaiser ses émotions.
En ça la méditation, la relaxation, le contrôle respiratoire et l'hypnose (sophrologie aussi) sont de puissants outils.
Dans mon activité professionnelle, je m'attarde davantage à modifier les pensées qu'à les mettre à distance. Mais on peut faire les deux, c'est mieux.
L'état de non-penser est extrêmement difficile à atteindre. Mon cerveau fusant toujours à 100 000 milles à l'heure depuis tout petit, j'ai besoin de longues séances au début pour calmer le mental. Mais les derniers temps 15 min. suffisaient. Après l'état de vide mental total (où l'attention est portée sur les perceptions corporelles et non plus sur le mental) j'ai du le percevoir quelques fractions de secondes...
Mais les pratiquants assidus arrivent à plusieurs minutes et ainsi de suite.
Mais l'esprit n'est pas vide ou plein, il y a un continuum et quand on pratique les méthode MBSR
TM 
on s'en rend bien compte.
Je suis même arrivé une fois à entendre les bruits (qui sont les plus tordants viscéralement parlant, mes gamins qui hurlent!!!) difficiles et ne plus ressentir l'émotion pénible associée. Un collègue psycho' hypnothérapeute m'a dit qu'en fait j'étais, par la méditation, entré en état hypnotique assez profond. C'est comme l'hypnose analgésique, on sent les sensations mais y a pas douleur. C'est une expérience particulière mais j'ai déjà ressenti ça avec un anesthésiant local chimique.