… et moi je m'attend au pire quant à la non réponse (et accessoirement à la sixième extinction des poissons par noyade).Guillaume Vivicorsi a écrit : 04 avr. 2020, 18:56Alors je m'attendais bien à cette question mais il me semble qu'il faudrait la développer ailleurs qu'ici. Je pense que pour répondre, il faudrait déjà définir "mal" et "omniscient" (et "tout puissant"). Ensuite la majuscule n'indique pas la déférence. En philosophie, la majuscule se met sans confusion car on la met pour tous les termes transcendantaux. Ainsi on parle du Bien, du Bon, du Beau sans déférence particulière. Par contre si nous citons un auteur théologien canonisé et philosophe, on ne met pas "saint" en philo. Saint Augustin devient ainsi "Augustin".Dany a écrit : 04 avr. 2020, 17:21J'en ai une (parmi quelques autres).Guillaume a écrit :...si vous avez des questions je veux bien y répondre méthodiquement.
Comment arrives tu à concilier l'omniscience/omnipotence de dieu et sa réputée grande bonté ?
S'il est bien le créateur de tout et en particulier du temps, il a aussi la connaissance et la responsabilité de ses actes dans ce que nous appelons, dans notre ignorance, le futur.
Il sait donc déjà, dès moment de leur création, quelles âmes vont avoir le privilège de vivre pour l'éternité dans sa lumière et quelles autres en seront privées…
Bien entendu, je m'attends à une autre réponse de ta part que celle des croyants naïfs, qui consiste à dire que dieu est tellement gentil qu'il laisse l'entière liberté à ses créatures de devenir "bons" ou bien "pas bons". Et pour faire ça, il obscurcirait bizarrement son omniscience... par la grâce de son omniscience.
Cette "explication" est pour le moins insatisfaisante. Il est évident que dieu a comme un problème avec l'équité en ce qui concerne ses créatures… et aussi avec la logique (enfin ça c'est plutôt le problème de ses serviteurs...).
Peut être est il effectivement très gentil, ce pauvre dieu ? Mais alors il est plutôt limité (plutôt très limité même, je dirais, vu le malheur qui règne partout). Ou bien est il vraiment omniscient ? Et alors... ben, tu devrais te poser la question de savoir devant qui tu te prosternes.
Je ne mets bien sûr aucune majuscule devant dieu, puisque tu auras compris que je n'ai aucune déférence à avoir envers une inexistence...

"mal" :
Ce qui est condamné par la morale, ce qui est susceptible de nuire, de faire souffrir, maladie, souffrance physique,...
"omniscient" :
Qui sait tout ou paraît tout savoir...
omnipotent :
Qui est tout-puissant, dont l'autorité est absolue, sans limite…
Si tu vois d'autres définitions, je suis preneur.
En ce qui concerne la majuscule... et bien si. Dans l'esprit du public, elle indique bien la déférence, le respect et bien sûr la crainte, qu'on doit justement à toute transcendance. Et c'est particulièrement malvenu d'ailleurs, puisque quand on écrit le "Mal", on use bien d'une astuce sémantique tendant à réifier un terme abstrait. Il n'existe rien qui s'appelle le "Mal", dont la figure emblématique, bien pratique en tant que père fouettard pour les religions, est évidemment le Diable. Une belle invention qui s'auto-entretient à coup de sentences du genre " la plus grande astuce du Diable, c'est de faire croire qu'il n'existe pas !".
Et de la même manière, il n'existe rien de transcendant qui s'appellerait le "Bien" ou le "Beau"... ou le "Dieu".