Totolaristo a écrit : 23 sept. 2020, 19:06... Mais peut être somme nous une exception. Peut être se passe-t-il quelque chose au sein de notre corps qui s’affranchit des lois de la physique comme on les connaît. Mais ça me paraît plus qu’improbable.
Il n’est pas question de
bypasser les lois de la physique, sauf que tu soulèves un point important en disant que nous sommes une exception parce qu’il est important d’effectuer une distinction entre ce qui vit de ce qui ne vit pas!
La vie en elle-même porte une « volition » (
nommons ça comme ça : survivre, réplication~reproduction, etc.) que ne possède pas ce qui ne vit pas. C’est un fait concret! C’est cette différence fondamentale, entre ce qui vit et ce qui ne vit pas, qui permet de relier tout un tas de notions conceptuelles à des organismes complexes, telle que : besoins, intérêts, désirs, vouloir, analyser, déduire, inférer, évaluer, juger, discriminer ==> choisir!
Tous ces « processus » auxquels réfèrent tous ces mots ne concernent pas ce qui ne vit pas! Donc, déjà, peu importe les mots et les defs, il y a quelque chose qui diffère entre ce qui ne vit pas et ce qui vit. La vie est une émergence en elle-même. Et puisque la science ne sait toujours pas expliquer (
relier) cette émergence à partir du non-vivant, il y a donc un « chaînon manquant* » qui ne relit pas le propre de la vie à la « grande chaîne du déterminisme » de tout ce qui ne vit pas. Je ne prétends à rien de magique, mais puisqu’on ne peut l’expliquer ni le relier, déjà, on devrait faire preuve de prudence avant de tout qualifier comme étant soumis au déterminisme universel.
*
Je rappelle qu’on ne sait pas encore reproduire en labo ni expliquer toute les étapes (de « la soupe chimique primordiale ») desquels, vers la fin, se serait développé des polymères et des composés plus complexes conduisant finalement à « la vie », comme les théories de l’abiogenèse le supposent. Ce ne sont que des hypothèses, intéressantes certes, mais qui n’ont pas encore été reproduite et démontré dans leur intégralité.
Ensuite (
comme je l’ai déjà expliqué dans d’anciens pavés), tout choix implique un « socle », une « motivation discriminatoire » afin d’être un choix. Et il se trouve que seul ce qui vit peut avoir une telle motivation, un tel « socle ». Ce qui ne vit pas n’a pas de besoins, ne désire et ne veut rien (
même pas de réplication~reproduction). Mais ce qui vit, oui, même si ces motivations résultent de causes antérieures. Donc, déjà, par simple contraste, il y a une différence fondamentale entre ce qui ne vit pas et ce qui est vivant : le dernier à un objectif, un « dessein», un besoin et donc des intérêts et des désirs (
si ce n’est que réplication~reproduction au départ, avant complexification). Et c’est ça qui forme la « volition discriminante » que ne possède pas la matière non vivante. Bien sûr, cette « volition originelle » (
vivre, survivre, reproduction) n’est pas un choix puisqu’elle s’impose d’elle-même étant ce qui distingue le non-vivant du vivant, mais c’est à partir de ce point « déterminé » (
par un phénomène émergent ne pouvant être relié au non-vivant et donc au déterminisme universel) que débute toute liberté
relative qui se définit alors que de par la possibilité ou non de satisfaire ce qui définit (
créer nos besoins) la vie : survivre (
ce qui se multiplie par complexification en d’innombrables autres intérêts et besoins dans un contexte où la survie n’occupe plus 100% du temps de certains organismes complexe et évolué comme le notre)!
Nous observons donc 2 aspects distincts dans tout ça :
1- le fait que la vie est une émergence qui, même si elle nous semble résulter de complexifications successives de combinaisons chimiques du non vivant (
abiogenèse), ne peut être démontrée, encore de nos jours.
Déjà là l’on peut prétendre, sans être du tout irrationnel, que le lien avec le déterminisme universel n’est pas du tout évident et certain, mais ce n’est même pas important àmha, à cause de ce qui suit.
2- le fait que même si nous savions (
supposons, admettons) que la vie ne résulte pas du non-vivant (
supposons une « magie ») et/ou qu’elle n’est pas soumise au « déterminisme engendré par le Big Bang », ça n’annihilerait aucunement pour autant les (
nos) raisonnements qui attribueront toute motivation à des causes antérieures (
voir pourquoi plus bas) de toute façon!
Et c’est pourquoi j’ai toujours dit que le premier point n’est même pas capital pour tout échange et débat qui concerne la notion de « choisir » (
le « LA » au sens non dualiste~religieux), car, d’une façon ou d’une autre, un choix sans aucune motivation n’est plus un choix, mais qu’un « mouvement strictement déterminé » comme l’est soumise toute matière « inerte » non vivante.
Un choix (
pas au sens dualiste et/ou religieux, mais au sens logico-conceptuel) implique impérativement 3 conditions afin de ne pas être un contresens :
- l’organisme vivant qui discrimine (
bref un sujet),
- une « motivation~volition » (
besoins, intérêts, désirs, etc.),
- la capacité de procéder à cette discrimination (
analyse, compréhension, anticipation, etc.), du moins pour des organismes complexes.
Un choix n’est donc rien de plus qu’un organisme vivant qui a la capacité d’orienter sa propre action selon les propres motivations qui le définissent, ce que ne peut effectuer la matière non vivante.
À partir de là, dire «
ha, mais ce n’est pas vraiment un choix » ne veut absolument rien dire puisque seule cette différence d’interaction, entre ce qui vit et ce qui ne vit pas, caractérise « le signifié » derrière le signifiant « choisir ». Conséquemment, l’on peut le voir comme une espèce d’illusion, en effet, mais seulement par rapport, par opposition à certaines conceptions « mystico-religieuses » qui en faisait quelque chose « de magique » et/ou de représentations intellectuelles sottes (
impliquant un contresens) ne reliant le choix a aucun sujet et/ou aucune motivation, bref, à « rien ». Ce qui est absurde, car comment discriminer sur la base de « rien » ?
C’est pourquoi j’ai souvent proposé l’exemple (
exercice de pensée) d’une divinité toute puissante, complètement coupé de notre monde, qui ne pourrait elle-même pas, selon comment procède notre intellect, choisir quoi que ce soit sans aucune motivation, car ça reviendrait à en faire quelque chose de non vivant. Imaginons une « divinité toute puissante » voulant, P. Ex., punir l’un de ses sujets. Même en supposant qu’elle n’est pas soumise au déterminisme de notre univers, notre raison conclura, inexorablement, que sa punition est soumise à une causalité antérieure puisque son désir de punir est basé sur le fait que le sujet a enfreint les règles et/ou que la divinité n’est « pas d’humeur», est « offensée » etc. Car si nous retirons toute cause antérieure et toute motivation, il n’y a pas de choix possible, même pour une divinité toute puissante, peu importe qu’il y ait du déterminisme universel ou non. C’est pourquoi je dis depuis toujours que c’est avant tout un problème~paradoxe d’ordre intello-conceptuel lié aux processus de l'intellect.
Le déterminisme, peu importe s’il existe ou non, concrètement, dans l’absolu, est avant tout une inéluctabilité intellectuelle irrémédiable (
autrement dit d'ordre philosophique) : la conception selon laquelle tous les événements dépendent d’événements antérieurs! Et même une divinité omnipotente ne pourrait se soustraire à cette inéluctabilité puisque si elle le faisait, ses choix n’en seraient plus et ne deviendraient que des actions sans objectifs, sans desseins...(
ce qui retire tout pouvoir à la divinité) ...ce que nécessite comme condition un choix!
Et c’est comme ça parce que l’esprit (
la raison~l'intellect) ne peut rien anticiper (
et donc expliquer) sans notion d’espace et de temps. Le déterminisme est donc surtout une propriété (
de l’univers/l'intellect) qui se définit de l’interaction de l’intellect avec tout (
l'univers observable) ce qu’il traite (
autrement dit, le seul « marteau » que nous pouvons exploiter pour anticiper, expliquer ce qui se produit, d'où pourquoi le « seul clou » que nous pouvons cogner est un « clou déterministe »).
À partir de là, afin de distinguer les hypothèses (
anticipations, explications) des faits concrets, l’on fait de la science afin de distinguer les causes des corrélations, les corrélations illusoires et le biais rétrospectifs des réels liens de causalité (
nous permettant de reproduire, de créer des sciences). Et ça fonctionne pour tout ce qui est relativement délimité et restreint (
déterministe locale). Mais pour ce qui est du déterminisme universel~absolu, ça ne peut pas se vérifier, c’est donc un postulat irréfutable qu’on accepte comme vrai (
moi aussi, je n’ai pas le choix ne pouvant raisonner qu’avec un intellect et des conceptions d'espace et de temps) uniquement qu’à cause de l’idée que l’extrême complexité est irréductible en pratique. Mais ça ne demeure qu’un principe que l’on demande d’admettre comme vrai sans aucune démonstration. C’est un postulat, un axiome, mais c’est irréfutable en pratique.
Donc la charge de la preuve ?
Jusqu’à preuve du contraire, un organisme vivant complexe comme un humain est en mesure de procéder de façon à obtenir, par anticipation, tel ou tel résultat en fonction, bien sûr, de ses motivations profondes (
lui servant à discriminer, afin de sélectionner comment procéder). L’on peut considérer ces dernières motivations comme étant déterminés, mais le simple fait qu'un organisme vivant puisse « tendre vers », contrairement à tout ce qui ne vit pas (
et qui n’a donc aucune motivation, aucune volition), lui octroi un pouvoir (
être-avoir-faire) que ne possède pas ce qui ne vit pas. C’est la possibilité/impossibilité — dans l'interaction — de tendre vers ce qui le motive (
à être-avoir-faire) qui créer, par contraste, de la liberté et de la contrainte. Et dans l’interaction, en pratique, c’est loin d’être illusoire! Ce ne l’est qu’intellectuellement, en tant que paradoxe, parce qu’il nous est impossible d’attribuer quoi que ce soit à aucune cause antérieure puisque ce n’est que par ce « procédé réductionniste » (
ne pouvant que manipuler espace et temps) que l’intelligence est en mesure d’établir des liens et rapports afin d’expliquer quoi que ce soit.