Minsfatt_9 a écrit : 14 juil. 2022, 23:34
J'aimerais bien pouvoir changer le titre de cette discussion que j'ai lancée, mais je crois qu'il est trop tard. Le changement aurait été le suivant : "Verdict ridicule dans un procès pour agression sexuelle".
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Minsfatt_9 a écrit : 14 juil. 2022, 23:34
Les raisons pourquoi plusieurs victimes hésitent à porter plainte pour des gestes d'inconduites sexuelles, c'est parce que l'on a souvent tendance à minimiser la gravité des gestes commis (poignage de fesses ou de seins, par exemple). Une autre raison serait que les victimes auraient peur que leur agresseur récidive contre elles après avoir purger une trop courte peine de prison.
Ce sont des cas beaucoup plus sévères que tu abordes là. Il ne faut pas confondre un pétard avec la bombe atomique.
Minsfatt_9 a écrit : 14 juil. 2022, 23:34
Mais il y a encore autre chose : dans ce genre de procès, c'est souvent la parole de la victime contre la parole de leur agresseur. La victime peut avoir peur de commettre la plus bénigne des maladresses lors de son témoignage, ce qui pourrait la discréditer pour le restant de ses jours aux yeux de la loi.
Hummmm...
Si la victime tarde trop à porter plainte, oui! C'est le cas de tous les crimes contre la personne commis sans témoin (voies de fait dans les lieux sans témoins, par exemple). Autrement, il y a aujourd'hui toute une ribambelle de preuves médicales et circonstancielles qui peuvent être déposées. La "trousse médico-légale" pour agression sexuelle, par exemple, est disponible dans toutes les urgences du pays et constitue une preuve très forte lors de procès.
La trousse médico-légale, une preuve forte dans un procès pour agression sexuelle
Minsfatt_9 a écrit : 14 juil. 2022, 23:34
Mais il y encore une autre raison : la terrible peur de l'Arrêt Jordan. Il y a eu un très bon reportage là-dessus à la télé de Radio-Canada la saison dernière fait par Alain Gravel.
Les crimes graves contre la personne sont traités en premier justement pour échapper à ce danger qui, par ailleurs, concerne tous les cas criminels (
et pas juste les agression sexuelles). Observe d'ailleurs que Houle a subi son procès pour la précédente agression.
Minsfatt_9 a écrit : 14 juil. 2022, 23:34
Je souhaite bonne chance à Mme Vickie Vachon lors de son prochain témoignage. Elle va en avoir de besoin.
Tu reviens encore sur l'affaire Vachon. OK! Revenons-y.
J'en ai déjà témoigné sur le forum, j'ai essuyé plusieurs dizaines d'agressions sexuelles dans ma vie. Je te passe les agressions multiples pendant mon enfance de la part d'hommes et de femmes pédophiles. Les agresseurs et agresseures sont morts ou impossibles à retracer. Je te passe aussi les tripotages plus récents de mon entraîneuse de cardio plein air dont le contexte est trop équivoque pour porter plainte. Mais, à l'âge adulte, entre 1990 et 1999, j'ai travaillé comme psychologue dans un hôpital des Laurentides. Je me suis fait poigner les fesses
une bonne dizaines de fois par les infirmières avec qui je travaillais (
pas toujours la même). J'ai aussi eu droit à une grande claque sur les fesses d'une cadre des ressources humaines, justement celle responsable des cas de harcèlement sexuel dans l'établissement... J'ai finalement subi une caresse sur la cuisse non sollicitée dans mon automobile. En regard du Code criminel, je suis victime d'agressions sexuelles et en regard de la nouvelle culture, je suis un "survivant" de ces agressions. Devrais-je passer à la télévision pour exposer mes traumatismes et dénoncer mes agresseures, écrire leurs noms sur une page facebook de dénonciation genre "Dénonce ta truie"?
Je ne veux pas minimiser le traumatisme des victimes d'agressions graves dont les séquelles peuvent être sévères et durables, mais je veux te souligner que toutes les inconduites sexuelles n'ont pas la même gravité, les mêmes conséquences.
Le témoignage de Vachon à la télévision m'a indigné, mais ne m'a pas bouleversé. Je crois son récit, mais je ne suis pas du tout sûr qu'elle soit profondément traumatisée. As-tu vu le reportage? Selon toi, était-ce le témoignage déconfit d'une survivante d'agression sexuelle ou l'anecdote de voyage d'une femme adulte qui a rencontré un rustre à qui elle a donné un coup de pied mérité dans les tibias?
Minsfatt_9 a écrit : 14 juil. 2022, 23:34
Ça disait dans une des références que même notre ministre québécois de la Justice n'était pas d'accord avec le verdict du juge Matthieu Poliquin. Si vous trouvez que je suis hystérique, je ne suis pas tout seul à l'être, faut croire...
Un politicien qui, en réaction à l'indignation populaire (
relayée par les journaux et les médias sociaux), affiche publiquement un émoi qui va dans le sens du vent ... Faut-il t'expliquer pourquoi ça n'a rien de très convaincant?
Non, tu n'es pas le seul à faire une crise d'humeur. Il est même là le problème. La foule s'emporte et tu avances avec elle. Mais, la vindicte populaire n'est pas une preuve. Non, Monsieur! Y faire référence, c'est simplement un sophisme:
Argumentum ad populum
« Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. » George Orwell