Une possible évolution future du monde sportif:
https://www.linflux.com/monde-societe/s ... einventer/
Extraits...
...La survalorisation de la force, au détriment des autres compétences physiques et de la technique, constitue en définitive la seule justification pour perpétuer le cloisonnement entre les sexes dans le sport. Or, comme nous l’avons vu, tous les sports sont différents et il n’en existe pour ainsi dire aucun qui ne fasse appel qu’à la force. Il existe en revanche une infinité de manières de réinventer le sport dans l’inclusivité et la mixité. Et fort heureusement, la transition est déjà en cours.
Connaissez-vous le korfbal ? Ce sport collectif qui ressemble un peu au basket et fait vibrer les foules aux Pays-Bas ? Vous découvrez peut-être son existence, mais dans son pays d’origine, le korfbal est un sport national, qui se joue aussi bien dans la cour de l’école qu’en championnats du monde. Et il a la particularité d’avoir été conçu – au début du XXe siècle – pour être joué en équipes mixtes composées chacune de 4 hommes et 4 femmes. À quand une équipe de football mixte ? L’idée fait déjà son chemin, tout au moins chez les jeunes sportifs....
Les JO de Tokyo vont eux aussi donner l’exemple en 2020 : avec un objectif de parité en termes de nombre d’athlètes et d’épreuves, des épreuves masculines ont été remplacées par des épreuves féminines, notamment en tir, en boxe et en canoë. Au total, ce seront neuf épreuves mixtes qui seront organisées, soit deux fois plus qu’aux jeux de Rio en 2016. Le tir comportera notamment trois nouvelles épreuves en duo mixte, où hommes et femmes auront droit au même nombre de coups. Au programme également, un relais 4X400m, un relais 4X100m nage ainsi qu’un triathlon et une épreuve de judo en équipes mixtes. Les modalités de mise en œuvre de la mixité diffèrent selon les sports, qu’elle soit complète, en couple ou en double, par équipes ou par addition des résultats hommes et femmes ; ce qui prouve que lorsque la volonté d’établir la mixité et la parité est là, des solutions émergent, laissant entrevoir des possibilités de mixité pour tous les sports.
« 64% des français regarderaient davantage le sport féminin s’il était plus diffusé » affirmait Carole Rochet en 2014 dans son article Stop au sexisme dans le sport. Elle souligne aussi l’invisibilité des sportives dans les médias, en dépit de la demande du public : « selon une étude du Conseil supérieur de l’audiovisuel, les compétitions sportives féminines n’ont représenté que 7 % du volume horaire des retransmissions télé en 2012 ». Cette question est primordiale, car le développement de la visibilité du sport féminin, allant de pair avec une meilleure rémunération des sportives, permettra à celles-ci de s’investir pleinement dans leur carrière : à l’heure actuelle, les sportives sont très peu nombreuses à vivre de leur activité...
La mixité sportive ne peut être considérée comme une question de second plan, car pour être égaux, hommes et femmes doivent avoir la possibilité de jouer sur le même terrain. Le sport est un puissant reflet de la société dans laquelle nous vivons. Faire avancer l’égalité des genres dans le sport, c’est faire avancer l’égalité dans la société tout entière.
De nouvelles disciplines comme la breakdance ou le skate peuvent donner le ton. Les filles sont capables de surpasser les garçons.
Ultra-trail du Mont-Blanc... 170 km non-stop, 10000 m de dénivelé positif. Des muscles et de la sueur.
Les femmes étonnent, et sont capables d'émarger dans le top 10. Plusieurs sont devenues des légendes. Lizzy Hawker, une athlète britannique, détient le nombre absolu de victoires (5), avec une carrière d'une longévité qui laisse rêveur.
Ironman d'Hawaï: 3,8 km de natation, 180 km de vélo, 42 km de course à pied.
Toujours des femmes avec deux autres légendes du triathlon: Paula Newby-Fraser et Erin Baker.
Là encore, il faut du muscle et de la puissance.
Traversée de la Manche: les nageuses ne sont pas à la traîne derrière les hommes.
Plusieurs sports (équitation, voile, pétanque,...) sont mixtes.
https://www.ouest-france.fr/leditiondus ... 99581c5a4f
Pour les passages de grades en arts martiaux, le karatė par exemple, ce qui ne correspond pas à une compétition stricte mais à un examen poussé et exigeant, il n'existe pas de catégorie homme ou femme. Cet examen comporte plusieurs phases où le partenaire peut être indifféremment un homme ou une femme. C'est un partenaire, peut importe son genre. Le jour du passage, il faut simplement être au top de sa préparation. Le réalisme martial, dans tous les sens du terme, est exigé.
Ce qui pose plusieurs questions de société: pourquoi a-t-on encore besoin de catégories différenciées femmes et hommes, et en vertu de quels principes ?
Pour continuer d'affirmer quels stéréotypes?
Aparté...
Les recherches en paléo-anthropologie ont beaucoup évolué ces dernières années, notamment sous l'impulsion de chercheurs comme Pascal Picq. Il apparaît que les conceptions qui avaient cours, l'attribution des rôles respectifs des hommes et des femmes, compartimentés, relèveraient plus de fantasmes véhiculés par la sociocilture laquelle appartiennent les spécialistes. La réalité des faits pourrait être toute autre.
Fin de l'aparté...
Ce qui s'applique également à l'univers sportif établi selon une culture masculine, depuis des décennies, où la place et le rôle des femmes ont été définis et figés, pour l'éternité.
Cette binarité, admississible sur un plan de logique élémentaire ( vrai-faux, oui-non, noir-blanc,...) ne fonctionne plus en l'état des dernières connaissances (les "vrais " hommes et les "vraies" femmes biologiques, plus une chimère et un fantasme).
Qui plus est, ce niveau d'organisation hommes-femmes strict, est sensé s'inscrire dans d'autres niveaux d'organisation (les relations sociales et les organisations sociétales) aussi strictement binaires, alors qu'il n'en rien, et qu'il fonctionne à coups d'exceptions qui dérogent à la règle.