Petites lectures du matin: deux articles, qui ne restent que des articles de présentation de problématiques scientifiques, qui demandent dévolus amples investigations. Ce qui conduit à quelques questionnements, une agitation de neurones...
1 - Une immersion virtuelle au Museum d'histoire naturelle de Paris
https://www.lepoint.fr/sciences-nature/ ... p=1&xtcr=1
C'est une première mondiale. Jamais l'homme n'aura touché d'aussi près ce qu'a pu être la Terre bien avant qu'il ne l'habite. À quoi ressemblait le globe il y a 3,5 milliards d'années, à l'archéen, lorsque l'air – saturé à 95 % de dioxyde de carbone – était encore irrespirable ? Comment la vie a-t-elle commencé à balbutier dans ce surprenant décor minéral et désertique ? C'est à un vertigineux voyage dans le temps que nous invite le Muséum national d'histoire naturelle avec son expérience immersive « Mondes disparus », qui prend, jusqu'en juin 2024, possession de la galerie de géologie et de minéralogie.
Muni d'un casque de réalité virtuelle – le HTC Vive Focus 3 –, le visiteur suit les aventures de Charlie, docteure en biologie au Muséum, et de son vieux robot défaillant, Darwin. Nous sommes en 2223, et nous voilà conviés à une conférence exceptionnelle consacrée à l'histoire de la Terre. Pendant ce TEDx futuriste qui nous permet d'assister au big bang comme si on y était, Darwin subtilise une sonde capable de projeter les personnes qui l'entourent dans le passé. C'est le point de départ de cette exploration extraordinaire aux origines du monde, élaborée de concert par les équipes scientifiques du Muséum et la société française Emissive, pionnière des expéditions immersives .
Grâce à ces sauts dans le temps, le visiteur traverse l'époque cambrienne (- 522 millions d'années) et assiste à l'explosion des formes de vie marines, puis se promène au carbonifère (- 314 millions d'années) parmi les forêts gigantesques, les libellules de 70 cm d'envergure et les mille-pattes géants (jusqu'à 2,60 m de long !). Il se retrouve ensuite au jurassique (- 180 millions d'années), avec les reptiles marins géants, et au crétacé (- 67 millions d'années), entre ptérosaures (reptiles géants) et tyrannosaures. À l'éocène (- 45 millions d'années) et au pléistocène (- 61 000 ans), il assiste, médusé, à l'essor des mammifères et rencontre le fameux homme de Florès, cousin de Sapiens. Puis le voilà enfin arrivé en 2023, entre le Kenya et la Tanzanie. Au loin, on aperçoit les sommets du Kilimandjaro. Girafes, buffles, flamants roses et marabouts paissent tranquillement dans la savane du plateau d'Arusha, et Charlie s'inquiète : combien de ces espèces sont, en 2223, en danger ou en voie d'extinction ?
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Programme très alléchant...
2 - L'état de santé des hommes préhistoriques: l'évolution du système immunitaire humain depuis une dizaine de millénaires.
https://www.lepoint.fr/sciences-nature/ ... 8_1924.php
À quelle époque l'humanité a-t-elle été le plus exposée aux agents pathogènes ? Et quels types de maladie nos lointains ancêtres ont-ils alors dû affronter ? Quelle conséquence les épidémies de la préhistoire ont-elles eue sur le développement d'éventuels problèmes de santé ultérieurs ? Ces questions, qui taraudent depuis longtemps les paléontologues, sont sur le point de recevoir une réponse définitive.
Des chercheurs de l'Institut Pasteur, de l'université Paris Cité, du CNRS et du Collège de France publient en effet le 13 janvier, dans la revue Cell Genomics, le résultat d'une étude approfondie du génome humain qui permet de mieux comprendre la manière dont l'humanité s'est adaptée à son environnement (microbien). Cette publication, réalisée en collaboration avec l'Institut Imagine (à Paris) et l'université Rockefeller (à New York) éclaire d'un jour nouveau l'histoire de l'évolution.
« Cette étude pilotée par l'Institut Pasteur a porté sur la variabilité des génomes de plus de 2 800 individus ayant vécu en Europe sur une période couvrant du néolithique à l'époque contemporaine en passant par l'âge du bronze, l'âge du fer et le Moyen Âge. En reconstituant l'évolution dans le temps de centaines de milliers de mutations génétiques, les scientifiques ont identifié celles qui ont très rapidement augmenté en fréquence en Europe », y lit-on.
La paléogénomique consiste en l'analyse des séquences d'acides nucléiques récupérées sur des fossiles mais aussi en leur comparaison avec des ADN actuels. Elle ouvre, depuis dix ans, des horizons étonnants aux préhistoriens. Cette méthode a ainsi permis de distinguer les différentes vagues de migrations humaines en Europe et au Moyen-Orient à l'époque néolithique. C'est elle aussi qui nous a fait comprendre que l'homme de Néandertal n'avait pas disparu mystérieusement comme on le pensait jusque-là, mais s'était lentement « hybridé » avec Homo sapiens, sur plusieurs dizaines de milliers d'années.
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Le rapport avec la discussion en cours ?
Des réponses possibles à des interrogations, exprimées ici:
...C'est qu’il n’y a rien derrière la capacité d’un organisme â utiliser tout ce qu’il a à sa disposition pour sa survie ?
J’ai peine à n'y voir que toute une série de réactions, les unes derrière les autres, qui ont menée à ce que nous sommes devenus, même si je ne sais pas ce que cela peut-être et ici je ne parle pas de Dieu, mais d’une forme d’intelligence étendue qui se manifeste au coeur de la Vie. Je ne peux concevoir que tout serait une question de hasard et de nécessité.
* Je ne parle pas de volonté dans le sens de faire une chose pour des raisons bien pensées, mais d’une détermination mécanique qui tend à garder l’organisme en vie. Pour ce qui est de la volonté de l'homme qui pense et donc choisit, elle m'apparaît avoir émergée de cette détermination mécanique suivant l'évolution de nos pensées.
Concrètement, à la lecture deux articles cités, il apparaît que (nous nous situons en dehors de toute forme d'arguments d'autorité, sous l'angle de constats scientifiques établis):
Premier article
..."La vision que nous avons de l'évolution est largement fantasmée, confie Bruno David. On a généralement en tête un triptyque dinosaures-âge de glace-époque contemporaine qui est non seulement simpliste mais laisse de côté des périodes fascinantes. L'idée de cette expérience, c'est d'émerveiller pour instruire. De montrer aussi que l'histoire de la vie est un long cheminement, semé d'embûches. Qu'elle a dû s'adapter, se diversifier, se métamorphoser, qu'il y a eu des gagnants et des perdants, que la biodiversité est en danger. Et, surtout, que l'évolution n'a ni but ni finalité. »
Deuxième article
...C'est au début de l'âge du bronze, soit il y a environ 4 500 ans, que se sont manifestées les plus fortes pressions sélectives exercées par les pathogènes », révèle l'étude. Cela tiendrait à la propagation d'une maladie infectieuse sévère. Peut-être l'une des premières grandes épidémies de peste de l'histoire mondiale. Cette maladie aurait, en tout cas, « accéléré » le processus d'adaptation de la population humaine…
La transformation du système immunitaire qui en a résulté chez nos ancêtres aurait alors pris un tournant décisif, entraînant certes une meilleure protection contre certaines maladies, mais aussi, dans le même temps, un risque accru de développer d'autres problèmes de santé.
...Face aux bactéries, microbes et autres virus en circulation dans leur environnement, nos ancêtres ont bien vu des « allèles de résistance » se développer dans leur descendance pour permettre aux générations futures de survivre lorsqu'elles étaient confrontées à des maladies infectieuses. Mais, revers de la médaille, cela a augmenté chez les rejetons le risque de développer des maladies auto-immunes… En d'autres termes, à mesure que diminuait le risque de développer une maladie infectieuse augmentait celui de souffrir de troubles inflammatoires, dont fait partie, par exemple, la maladie de Crohn.. *.
L'évolution n'a ni but, ni finalité, mais correspond à un "bricolage" permanent répondant à diverses contraintes permanentes, en dehors de tout plan d'ensemble.
Dans le cas de l'évolution du système immunitaire humain, c'est plutôt flagrant, en ce sens que les processus évolutifs répondent au "mieux" aux demandes adaptatives, mais qu'il y a des "impairs" dans les résultats. **
Ce qui revient à considérer que s'il existait "quelque chose" derrière l'évolution, ce n'est vraiment pas au point, et que ce ne sont pas les critiques de plus en plus argumentées, en raison des avancées scientifiques, qui manquent. On tend alors de plus en plus vers l'absurde en conservant ce genre de croyance

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* il ne s'agit que d'une seule espèce vivante, sous-représentée à l'échelle du vivant.
On imagine le bazar pour les autres formes du vivant...
** pas sûr que les antivax et autres guignolos adeptes des pseudo-sciences comprennent ces enjeux