Tu peux me préciser les traités ou accords concernés ?jroche a écrit : 05 mars 2025, 10:18 Il y avait des restrictions, l'Ukraine devait continuer à voir son économie couplée à celle de la Russie, comme elle l'était depuis des siècles.
Parce que quand je regarde les accords entre les deux pays (1991 : indépendance, 1994, Mémorandum de Budapest, 1997 : traité d'amitié russo-ukrainien etc...) je ne vois que des violations du coté russe.
Ah ! la facette
C'est oublier que :
1 - C'est ne pas comprendre ni Poutine ni l'Ukraine.
- Poutine n'a pas atteint ses objectifs, ni ceux de départ (soumission complète de l'Ukraine) ni ceux "allégés" (Contrôle des 4 régions, maîtrise de la Mer Noire, reprise de Kursk). Il n'acceptera jamais ne serai-ce qu'un cessez-le-feu s'il ne peut pas présenter ça en interne comme une victoire. Ensuite il a toujours affirmer vouloir remplir les objectifs initiaux pour l'Ukraine et d'autres pays.
- Si cessez-le-feu, Poutine en profitera pour se réarmer et lancer une offensive vraisemblablement dévastatrice sur l'Ukraine (d'où l'importance vitale de garanties de sécurités pour L'Ukraine)
- L'Ukraine a vu comment se passaient les choses sous l'occupation russe : torture, déportations, séparation des familles, expropriations... La majorité des ukrainiens préférera se battre (même dans de mauvaises conditions) plutôt que d'être exterminés. c'est la position de Zelensky et il est très largement soutenu par la population ukrainienne.
2 - La "proposition de paix" des USA est une capitulation de l'Ukraine en cadeau à la Russie. Presque toutes les demandes russes ont été acceptées par l'administration Trump avant même un début de négociation. Une capitulation assortie d'une extorsion des ressources ukrainiennes qui empêchera l'Ukraine de se reconstruire. Avec ce plan, dans 5 ans, l'Ukraine est totalement russe. L'Europe et l'Ukraine en sont tout à fait conscients.
3 - Même sans l'aide US, l'Ukraine a la capacité de résister honorablement (surtout si les aides européennes se développent, ce qui semble se mettre en place). Il faut rappeler que la Russie n'a pas la maîtrise du Ciel, a perdu la maîtrise de la Mer Noire et l’arrêt de l'aide US ne changera pas fondamentalement ces points. La Russie avance très lentement et ça lui coûte très très cher. Elle avancera sans doute un peu plus vite, les bombardements lourds seront moins biens repoussés, mais une percée majeure russe reste toutefois très peu probable.
Lire cet article (the Atlantic) "Russia is not winning" ou cet article de Foreign Affair qui décrit bien les challenges et les forces ukrainiennes dans le cadre de l'arrêt des aides US :
"a complete cease-fire forced on Ukraine at any necessary cost will not bring a sustainable end to the war. Such an approach would reflect a fundamentally flawed understanding of the current balance of power in the war, making it both shortsighted and strategically unsound. It raises the risk of the worst possible scenario—not only failing to secure a lasting resolution but also setting the stage for the continuation of the war."
"Demanding unconditional acceptance of the terms pushed on Ukraine would mean that it would come on terms written in Moscow—for Ukraine, making it effectively capitulation. Kyiv would face a stark choice: capitulation or continuing to fight without its key ally. Yet the Ukrainian leadership, with the overwhelming support of the Ukrainian people, long ago decided that surrender was not an option, a commitment reinforced by the experience of the occupied territories: everywhere Russia has prevailed, terror, lawlessness, and destruction have followed."
"As long as strong European support continues, which seems even more likely after this week’s gathering of leaders from the continent in London, Putin will be able to achieve some tactical breakthroughs but will not reach his maximalist objectives [...] But Ukrainians, who know the awful cost of this war better than anyone, have no choice but to fight for their country’s survival".
"y almost any standard, and especially given its original plans, Russia has dramatically underachieved in three years of war."
"et even with these challenges, Ukraine has more than proved its ability to forestall major Russian advances, in part through its embrace and refinement of new warfighting methods."
"Given the current situation on the battlefield, Ukraine can continue to thwart the objectives of Russian President Vladimir Putin, restricting his forces to slow and costly progress along current frontlines. And more support from Europe could, this year or next, allow Ukrainian forces to stop and even reverse this momentum. In short, Ukraine is not losing the war today, nor will it in the future"
Traduction Kagi :
« Un cessez-le-feu complet imposé à l'Ukraine à tout prix nécessaire n'apportera pas une fin durable à la guerre. Une telle approche refléterait une compréhension fondamentalement erronée de l'équilibre des forces actuel dans la guerre, la rendant à la fois myope et stratégiquement irréfléchie. Elle augmente le risque du pire scénario possible : non seulement ne pas parvenir à une résolution durable, mais aussi préparer le terrain à la poursuite de la guerre. »
« Exiger l'acceptation inconditionnelle des conditions imposées à l'Ukraine signifierait qu'elle se ferait selon des termes écrits à Moscou, ce qui équivaudrait pour l'Ukraine à une capitulation. Kiev serait confrontée à un choix brutal : capitulation ou poursuite des combats sans son principal allié. Pourtant, les dirigeants ukrainiens, avec le soutien écrasant du peuple ukrainien, ont décidé il y a longtemps que la reddition n'était pas une option, un engagement renforcé par l'expérience des territoires occupés : partout où la Russie a prévalu, la terreur, l'anarchie et la destruction ont suivi. »
« Tant qu'un fort soutien européen se maintient, ce qui semble encore plus probable après le rassemblement cette semaine des dirigeants du continent à Londres, Poutine sera en mesure de réaliser quelques percées tactiques, mais n'atteindra pas ses objectifs maximalistes [...] Mais les Ukrainiens, qui connaissent le coût terrible de cette guerre mieux que quiconque, n'ont d'autre choix que de se battre pour la survie de leur pays. »
« Selon presque toutes les normes, et surtout compte tenu de ses plans initiaux, la Russie a considérablement sous-performé en trois ans de guerre. »
« Pourtant, même avec ces défis, l'Ukraine a plus que prouvé sa capacité à contrecarrer les avancées majeures russes, en partie grâce à son adoption et à son perfectionnement de nouvelles méthodes de combat. »
« Compte tenu de la situation actuelle sur le champ de bataille, l'Ukraine peut continuer à contrecarrer les objectifs du président russe Vladimir Poutine, limitant ses forces à une progression lente et coûteuse le long des lignes de front actuelles. Et un soutien accru de l'Europe pourrait, cette année ou l'année prochaine, permettre aux forces ukrainiennes d'arrêter, voire d'inverser cette dynamique. En bref, l'Ukraine ne perd pas la guerre aujourd'hui, et ne la perdra pas non plus à l'avenir. »
C'est sûr, il ne faut surtout pas gêner les tentatives d'ingérence russe ni leurs tentatives de coup d'état !jroche a écrit : 05 mars 2025, 16:11 Et même qu'ils retrouvent un minimum de cohésion, sans chercher à imposer plus qu'il n'en faut aux différents états membres. Ce qui s'amorce en Roumanie, et pourrait s'étendre à d'autres, n'est pas de bon augure.
Facile quand on déporte les populations natives, qu'on torture ceux qui restent et qu'on offre aux russes d'y emménager dans les maisons fraîchement saisies.jroche a écrit : 05 mars 2025, 16:20 Et ne pas oublier que la Crimée et le Donbass sont peuplés majoritairement de Russes.