Jean-Francois a écrit : 28 mai 2025, 20:10
En passant, l'analogie dualiste de Staune n'a rien d'originale: le poste de radio et celle du prisme sont des analogies toujours aussi stériles aujourd'hui qu'il y a cent ans. Et il est faux de dire qu'on ne peut pas se faire une idée de laquelle des deux possibilités est la plus vraisemblable. Mais, pour cela, il faut s'intéresser aux faits (
exemple ici) et accorder de la valeur au principe de parcimonie.
''Si on présente à certaines personnes qui ont subi une section du corps calleux* (un grand faisceau d'axones reliant les deux hémisphères cérébraux) un objet de manière à ce que celui-ci ne soit visible que dans le champs visuel gauche, ces personnes sont capables de pointer dans la direction de l'objet mais incapables de le nommer. Si on présente l'objet de manière à ce qu'il soit visible dans les deux champs la personne est capable de nommer l'objet. L'explication scientifique est que la perception de l'objet est faite au niveau de l'hémisphère droit (qui analyse le champs visuel gauche) mais que les échanges entre les deux hémisphères ayant été interrompu, l'information traitée du côté droit ne parvient pas aux aires, situées du côté gauche, qui servent à la vocalisation (autant donner un nom que l'énoncer verbalement).
J'insiste sur quelques points:
- la personne est consciente;
- la personne voit;
- la personne est capable de nommer l'objet;
Si l'âme existait et était bien connectée au cerveau, par on ne sait quel moyen, elle aurait en tout temps a) l'accès aux informations visuelles et b) la capacité de nommer les objets. Il m'apparaît donc incompréhensible que la personne callosotomisée ne soit pas capable de nommer l'objet.
Généralement, quand je donne cet exemple, les partisans de l'âme n'offrent pas d'explication solide. Au mieux**, j'obtiens un vague "je suppose que le cerveau doit être intact pour que l'âme se manifeste correctement". Sauf que cela ne répond à rien: la personne est consciente donc l'âme, censée être à l'origine de cette conscience, devrait se manifester."
Dans les faits, cette tentative de mettre en doute l'existence de l'âme m'apparaît parfaitement niaiseuse en plus d'être malhonnête (même si je reconnais qu'on peut légitimement douter de l'existence de l'âme). C'est préjuger de ce qu'est l'âme, et surtout de ce qu'elle peut faire malgré qu'on ne s'attend pas à ce qu'elle le fasse quand une personne est morte. En effet, pourquoi l'âme aurait-elle la capacité de nommer l'objet si la partie du cerveau responsable du langage est hors fonction? Elle ne le fait pas quand le patient est mort non plus.
Pourquoi ne pas conclure que l'âme n'existe pas quand on coupe la langue du patient tant qu'à y être? Et effet (et si une âme existe), le patient devrait pouvoir nommer l'objet qu'il voit quand même!
Bon, c'est l'accès à l'information qui est coupé dans le cas des patients callosotomisés, c'est différent.