jroche a écrit : 06 sept. 2025, 20:14
Dominique18 a écrit : 06 sept. 2025, 20:11
Boutade ou provocation ?
Je n'y passe pas non plus des heures. J'ai loupé quoi ? Cela dit, si ça ne vaut pas mieux...
Si.
Tout.
Non.
Edit...
Un peu d'information... "frelatée" évidemment selon les canons jrochiens, mais on s'en fout.
S'il fallait tenir compte de ceux qui, quand ils circulent à vélo, s'arrêtent pour se regarder pédaler, on n'en sortirait pas
.
Plainte des époux Macron : on s'est infligé la vidéo complotiste de Candace Owens sur Brigitte, la pédophilie et tout le reste
Pschitt
Par Antoine Margueritte
Publié le 01/02/2025 à 17:32
Tous les délires complotistes contemporains y passent. Pédophilie, délires sataniques ou encore fausse identité : en janvier 2025, l'influenceuse Candace Owens a réuni des millions de vues sur une vidéo présentée depuis des semaines comme celle qui prouverait la fausse identité de Brigitte Macron. Résultat, six mois plus tard, les époux Macron ont porté plainte. « Marianne » a regardé ce tissu d'inepties.
Quand on gravite dans l'univers du complot permanent, on n’a pas le choix : il faut mettre en scène la cible qu’on aurait dans le dos, placée là par ceux qui voudraient empêcher la divulgation de leurs secrets. Dès le début de sa vidéo, annoncée pendant tout le mois de janvier 2025 comme l’édifice ultime de preuves sur la pseudo-identité masculine cachée de Brigitte Macron, Candace Owens « révèle » que son nouveau site web vient de connaître une attaque informatique massive (de type DDOS) venue de France. Elle revendiquait déjà être la cible de menaces juridiques de l’Élysée. Les comploteurs auraient peur ! Six mois plus tard, les époux Macron ont finalement porté plainte contre l'influenceuse. Mais qu’avait-elle de si majeur à révéle, sur cette rumeur complotiste qui court depuis des années ? En janvier dernier, Marianne s’est infligé sa litanie d’idioties, et vous en fait le compte rendu. Garanti sans complot.
Ambiance scandale
La première minute d’une vidéo qui en dure 40 n’est même pas finie, qu’on est déjà déçus : les grosses révélations seront étalées en série, et cette vidéo ne serait qu’une « introduction ». Les « informations » seraient comme la confiture, moins on en a plus on les étale ? L’influenceuse Candace Owens rappelle qu’elle a mis sa carrière en jeu autour de cette « enquête ». Il y a un an, la rumeur sur la pseudo-fausse identité de Brigitte Macron, qui serait en fait son frère Jean-Michel, a traversé l’Atlantique, et la complotiste en cheffe la présentait comme « le plus gros scandale de l'histoire de l’humanité », rien que ça.
On enchaîne avec de l’argumentation auto-entretenue. La mécanique est diaboliquement efficace : l’influenceuse présente une liste de 21 questions sur Brigitte Macron, son sexe, ses enfants, sa relation avec Emmanuel Macron, arguant qu’elle aurait envoyé cette question aux équipes présidentielles et que celles-ci n’auraient pas répondu.
On pourrait trouver qu'il n'y a rien de plus normal que ce silence devant une démarche un brin surréaliste et insultante... Mais Candace Owens y voit au contraire un indice. L’influenceuse déroule : Brigitte Macron devrait répondre à ces questions simples si elle était vraiment une femme, mais elle ne le fait pas, donc c’est un homme. C.Q.F.D. ! Passons sur le fait qu’une réponse à toutes ces questions n’aurait bien sûr rien changé. S’il suffisait de dire à théoricien du complot « tu te trompes, il n’y a pas de complot », ça se saurait.
Indices partout
Évidemment, entre autres délires – insultes, accusations de pédophilie… –, on insinue que la fameuse scène de drag-queens à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 était un indice évident d’un penchant antéchristique et satanique du président. La chercheuse de preuves déclare aussi que Brigitte Macron avait voulu imposer une nouvelle flèche en forme de pénis en érection au sommet de Notre-Dame, une fake news maintes fois démontée.
Comme à la grande époque des vidéos de théorie du complot sur les « illuminatis », les complotistes aiment le paradoxe : il y a un complot d’État, secret parmi les secrets, mais ses instigateurs voudraient placer des indices de leur perversion devant un milliard de téléspectateurs. Logique. L'ex-Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern et l'ex-Première dame américaine Michelle Obama avaient elles aussi été ciblées par les mêmes rumeurs, en 2017 et 2018. Les mouches ont juste changé d’âne.
Aussi creuse soit-elle, la vidéo a rassemblé plus d’1,5 million de visionnages en moins de 24 heures, et en totalise plus de 4 millions 6 mois après.. Sur sa chaîne Youtube où sont coagulées des vidéos complotistes en tout genre, l’influenceuse proche de Donald Trump compte sur le soutien de près de 4 millions d’abonnés. Parmi ceux qui se revendiquent de l'influence des vidéos de Candace Owens, on compte notamment le terroriste de Christchurch, Brenton Tarrant, responsable de la mort de 50 fidèles en 2019, qui la cite dans son manifeste. Pour conclure la lanceuse d’alerte autoproclamée promet que cette vidéo (qui ne révèle rien) n’est que la partie émergée de l’iceberg, et demande bien sûr un maximum de soutien financier pour pouvoir continuer son « travail » indépendant, avant de faire de la publicité pour un service de prêteurs hypothécaires. La mécanique est bien huilée.
Antoine Margueritte
Récapitulatif des tarés qui entretiennent la rumeur, pedigree, nuisances,... c'est bien connu, les bouses bien "grasses" attirent les mouches à m... qui rappliquent à tire-d'aile.
Natacha Rey, Alain Soral, Zoé Sagan… Ces personnalités à l'origine de l'intox Jean-Michel Trogneux
Par Emilien Hertement et Lucas Planavergne
Publié le 31/03/2024 à 12:00
Natacha Rey, l’enquêtrice
À l’origine de la fausse information sur Brigitte Macron, on trouve une femme d’une cinquantaine d’années, originaire du sud-ouest de la France : Natacha Rey. Le 10 décembre 2021, elle apparaît dans une vidéo publiée sur l’obscure chaîne YouTube de la « médium » Amandine Roy. Dissimulée derrière des lunettes de soleil, Natacha Rey se présente comme « journaliste indépendante » et affirme avoir enquêté durant trois ans sur la femme d’Emmanuel Macron.
C’est dans cet entretien de plus de quatre heures qu’elle développe sa thèse selon laquelle Brigitte Macron serait née homme. Relayée sur les réseaux sociaux, la vidéo devient virale, visionnée par plus de 450 000 personnes en quelques jours. Selon la journaliste du Nouvel Observateur Emmanuelle Anizon, qui publie un ouvrage d’enquête sur le sujet*, Natacha Rey fait partie des sphères antisystème pour qui l’identité de Brigitte Macron est devenue une obsession.
Le journal Libération relève cependant qu’elle publiait, dès 2018, des textes sur les réseaux sociaux appelant à « exécuter » le chef de l’État pendant la crise des Gilets jaunes et apportant son soutien au négationniste Hervé Ryssen.
Xavier Poussard, le stratège
Alors que la presse traditionnelle ignore ses « révélations », Natacha Rey se tourne vers la revue confidentielle Faits et Documents, dirigée par un certain Xavier Poussard. Celui-ci décline la théorie dans une série d’articles à partir de septembre 2021 au milieu d’élucubrations sur le couple présidentiel. En vrac, on y trouve des allusions au satanisme supposé des élites et des références aux obsessions de l’extrême droite sur les juifs et les francs-maçons. Xavier Poussard, qui a repris la revue à la suite du fondateur, Emmanuel Ratier, journaliste d’extrême droite décédé en 2015 et dont il était proche, signe la plupart des articles, rédigés avec une certaine finesse pour éviter les procès.
Il colore également ces bruits de caniveau d’une dimension très politique. « Ce qui nous intéresse, c’est le fonctionnement psychologique de Macron. L’enjeu, c’est quand même la guerre mondiale. Il y a des failles psychologiques chez cet individu, le chaos dans lequel est plongée la France est sans doute en partie lié aux vulnérabilités d’Emmanuel Macron qu’il a depuis l’enfance », assène-t-il auprès de Marianne.
Le trentenaire gravite depuis de nombreuses années dans les sphères du polémiste antisémite Alain Soral. Il se vante d’avoir envoyé ses travaux à l’entourage de Donald Trump. De fait, le 11 mars 2024, la thèse délirante franchit l’Atlantique, avec le concours de l’éditorialiste pro-Trump, Candace Owens. « Les trumpistes ont suivi le schéma qu’on leur avait soumis, assure Xavier Poussard. Trump a un dossier classifié dont on peut penser qu’il est alimenté par les agences de renseignement et il envoie une de ses influenceuses stratégiques valider le truc, posez-vous la question », lâche-t-il. Xavier Poussard dirige sa revue depuis son domicile en Italie et prend soin de ne jamais apparaître en photo. « Il ne veut plus mettre un pied en France, il a toujours été parano et pense que, vu l’ampleur de l’affaire, les autorités vont vouloir s’en prendre à lui », témoigne un fin connaisseur de cette sphère complotiste.
Alain Soral, le parrain
Comme l’a largement documenté une enquête du site d’informations StreetPress, la revue Faits et Documents est aujourd’hui largement contrôlée par des proches du polémiste multicondamné Alain Soral. « Faits et Documents a une grosse influence à l’extrême droite, ça lui permet de garder une forme d’autorité intellectuelle. C’est aussi une question de business : le but est d’alimenter la complosphère », assure une source au cœur de la mouvance.
Le site Égalité et Réconciliation, du nom de l’association fondée par Alain Soral, relaie abondamment les rumeurs sur Brigitte Macron. Alors que les chaînes YouTube du polémiste ont été supprimées en 2020 pour diffusion de « contenu incitant à la haine », selon StreetPress, la chaîne Le Média en 4-4-2 a pris le relais de la propagande.
Dirigé par une ancienne petite main de Soral, le média s’en donne à cœur joie sur l’intox « Trogneux » auprès de ses 60 000 abonnés sur X (ex-Twitter) et de ses 43 000 abonnés sur YouTube.
Mike Borowski, le journaliste
Depuis de longues années, Mike Borowski distille vrais ragots et fausses informations partout où il peut. Autrefois membre de l’Union pour un mouvement populaire (UMP), cet ancien attaché parlementaire (de Gilles Carrez, notamment) – reconverti en journaliste autoproclamé – a profité des nombreuses théories farfelues nées de la crise du Covid pour engranger une large audience.
Désormais suivi par quelque 175 000 internautes sur X, il contribue à Gérard Infos, Radio Courtoisie, Planetes360, mais surtout à Géopolitique profonde, une revue déclinée en émissions sur YouTube, parfois visionnées des centaines de milliers de fois. Il ne manque pas de surfer sur le faux scandale en tendant le micro à des experts aussi pertinents que Francis Lalanne ou Dieudonné…
Zoé Sagan, l’influenceur
Les réseaux sociaux débordent de ses publications. Zoé Sagan s’est forgé une vraie réputation comme relais privilégié des théories fumeuses en ligne. Depuis plusieurs années sur X, cette écrivaine sous pseudo répand ses messages énigmatiques – voire lunaires – sur la sphère politico-médiatique auprès de 188 000 abonnés. Si elle aime faire croire à ses disciples qu’elle a ses entrées dans les sphères politico-people de Paris, Zoé est en réalité un homme – et cette fois c’est vrai.
Il s’agit d’Aurélien Poirson-Atlan, ex-publicitaire quadragénaire adepte de « l’infofiction », un genre entre réel et intox qu’il revendique comme « artistique ». Avant de multiplier les publications sur Brigitte Macron, il avait été l’un des premiers à relayer la vidéo compromettante de l’ancien porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux en 2020.
Candace Owens, la trumpiste
Dernier rebond, et non des moindres : l’affaire a donc traversé l’Atlantique par l’intermédiaire de l’éditorialiste pro-Trump Candace Owens. En mars, la jeune femme reprend à son compte la fausse information pour la diffuser dans une vidéo sur sa chaîne YouTube, suivie par 3 millions de personnes. « Il s’agit probablement du plus grand scandale politique jamais survenu dans l’histoire de l’humanité », tweete l’influenceuse politique le même jour.
Via une rhétorique antisystème, elle explique sur son compte X à ses 5 millions d’abonnés : « Tout journaliste ou média qui rejette cette possibilité est immédiatement identifiable comme faisant partie de l’establishment. » Si la vidéo a depuis été supprimée de sa chaîne YouTube, le contenu aux relents transphobes peut trouver sans peine une caisse de résonance aux États-Unis. Pour cause : en 2014, Michelle Obama, l’épouse du président de l’époque, avait déjà été la cible de la même rumeur.
