Reuters :
US intelligence indicates Putin's war aims in Ukraine are unchanged
"Les rapports des services de renseignement américains continuent d'avertir que le président russe Vladimir Poutine n'a pas abandonné ses objectifs de capturer toute l'Ukraine et de récupérer des parties de l'Europe qui appartenaient à l'ancien empire soviétique, ont déclaré six sources proches des services de renseignement américains, alors même que les négociateurs cherchent à mettre fin à la guerre qui laisserait à la Russie beaucoup moins de territoire.
Les rapports présentent un tableau très différent de celui brossé par le président américain Donald Trump et ses négociateurs de paix en Ukraine, qui ont déclaré que Poutine souhaitait mettre fin au conflit."
Donc les renseignements US (tout comme les européens) confirment que Poutine veut la capitulation totale de l'Ukraine et continuera pour reprendre les ex territoires soviétiques.
Et Trump n'en tient pas compte et affirme que Poutine veut la paix et se contentera du Donbass.
À mettre en lien avec un article du WSJ :
Comment Poutine a obtenu son envoyé américain préféré : venez seul, pas de CIA*
Witkoff a été choisi par Poutine, étant bien plus "compréhensif" que Kellog.
Witkoff travaille en dehors des protocoles diplomatiques essentiels : Avions privé, déplacement en Russie dans des voitures du kremlin, téléphones privés non sécurisés, seul aux réunions avec le Kremlin, Pas de CIA ni de personnes des affaires étrangères dans le coup, pas ou peu de compte-rendu aux organes gouvernementaux.
En fait, en dehors du clan Trump, personne ne sait bien de quoi il discute vraiment avec les autorités russes.
Et les réunion en Floride de ce week-end entre les USA et la Russie se passent de la même manière. Pas de diplomates, pas de CIA. Juste Witkoff et Kushner (des hommes d'affaire qui vont surtout discuter affaires, comme la zone économique du Donbass, le partage des ressources ukrainiennes ou la
collaboration sur l'Arctique).
Tout cela confirme la même chose : L'équipe Trump ne travaille pas avec les organes gouvernementaux. Le clan Trump ne gouverne pas les USA. C'est un clan qui a obtenu le pouvoir et qui travaille pour lui-même.
Les négociations USA-Russie ne sont pas des négociations entre états, ce sont des discussions entre deux clans au pouvoir.
Pas pour rien que ni la Russie ni les US ne veulent de réunion tripartie.
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PDF de l'article en pièce jointe.
Bonus : Un article du Royal United Services Institute (RUSI) du 19/12 :
Russia is Losing – Time for Putin's 2026 Hybrid Escalation
Résumé / extraits :
- 2025 a offert à Vladimir Poutine la voie de sortie potentielle la plus généreuse. Il l'a rejeté.
- Depuis son retrait de Kiev en avril 2022, la Russie a échoué dans quatre de ses cinq objectifs stratégiques : l’assujettissement politique, la durabilité économique, la stabilité du régime et la position internationale. Ce n’est que dans le contrôle territorial qu’il détient un avantage (à la Pyrrhus).
- Confronté à une spirale économique et à des forces conventionnelles épuisées, Vladimir Poutine entre dans une fenêtre de danger maximal. Nous ne devons pas nous préparer à une Russie renaissante mais à une Russie désespérée : 2026 sera l’année de l’escalade des guerres hybrides.
- Le piège que Poutine s’est maintenant créé est psychologique : un régime qui a justifié son modèle autoritaire en promettant de restaurer la grandeur russe ne peut pas reconnaître sa défaite stratégique sans risquer un effondrement politique.
- La Russie doit démontrer à son public national et à l’Occident qu’elle conserve l’initiative et qu’elle reste une grande puissance. L’année prochaine, cela se manifestera à travers trois piliers spécifiques de la guerre hybride : sabotage, Subversion et coercition.
- Trois contraintes forçant une escalade hybride en 2026 :
1. Une économie de guerre non durable
2. Structurel : les options militaires conventionnelles s'épuisent
3. L’Europe n’a pas mis en œuvre de dissuasion hybride - pour le moment.
Pour la Russie, le choix stratégique fondamental est simple : doubler la mise. Les faits prouvent que la stratégie actuelle de l’Occident – armer l’Ukraine, imposer des sanctions, renforcer les infrastructures critiques – fracture la cohésion militaire, économique et politique de la Russie.
Poutine parie que l'Europe manque de détermination pour imposer des coûts significatifs en-deçà du seuil de l'article 5. Les preuves suggèrent qu'il a raison : aucun responsable russe n'a subi de conséquences pour les mystérieuses explosions d'usines d'armement, les coupures de câbles en mer Baltique ou la campagne d'envoi de colis piégés. Mais lui prouver le contraire ne nécessite pas d'égaler la force conventionnelle de la Russie – cela exige une clarté sur ce que l'Occident ne tolérera pas. 2026 révélera si l'Europe a retenu cette leçon, ou si la fenêtre de tir qui se referme pour Poutine réussira à briser ce que son invasion militaire n'a pas pu.
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