Oui, les états remboursent une partie de leur dette chaque jour pour ainsi dire. La dette est composée de beaucoup d'emprunts avec des échéances très différentes (de quelques jours à plusieurs dizaines d'années), de sorte qu'il y a un remboursement quasiment en continu d'une fraction de la dette.shisha a écrit : 21 juin 2024, 22:00 Thewild s'adressant à Uno
.Alors tu ne l'as pas compris. La dette n'a pas pour vocation d'être remboursée
Je ne comprends pas ce passage.
Dans ton message, tu traites surtout des intérêts de la dette par rapport au PIB mais qu'en est t'il de l'emprunt à rembourser ? L'état est censé un jour ou l'autre rembourser sa dette à ses créanciers non ? Or cela fait des dizaines et dizaines d'année que l'état est constamment déficitaire (dette cumulée : 110% du PIB en 2023). Il y a donc bien une ou des générations qui profitent en vivant au dessus de ses moyens contrairement aux suivantes qui devront en payer le prix fort. En tout cas si tu as une info sur les éventuelles echéances de remboursement, je suis preneur.
Cependant, cette dette n'est pas remboursée avec de nouveaux emprunts. En réalité, ça fait plus de sens de considérer que la dette publique est une location d'argent plutôt qu'un emprunt.
C'est pour ça que je dis que la dette n'a pas pour vocation d'être remboursée. On rembourse effectivement les créancier à l'échéance, mais via de la nouvelle dette donc en réalité le niveau d'endettement ne change pas lorsqu'un des emprunts arrive à échéance et est remboursé.
D'ailleurs, contrairement à de l'emprunt privé de type emprunt hypothécaire, on ne rembourse jamais le capital lors des mensualités, uniquement les intérêts. Une fois le terme arrivé on rembourse l'intégralité du capital. Ca existe aussi pour les emprunts privés (remboursement à terme fixe), mais c'est utilisé dans des cas assez précis.
Donc non on ne peut pas dire qu'une génération profite et fait payer une autre. La coût de la dette ce sont les intérêts. La soutenabilité du coût de la dette dépend du montant de ces intérêts par rapport au montant des recettes fiscales. Ces recettes sont directement proportionnelles au PIB, c'est pour cela qu'on mesure l'endettement en pourcentage de PIB. Plus l'endettement est élevé par rapport au PIB, plus le montant des intérêts est élevé par rapport aux recettes fiscales.
Mais en réalité, la seule chose qui importe c'est le montant des intérêts et le montant des recettes.
Pour les données "réelles" dans le cas de la dette française, toutes les adjudications, encours, échéances, etc. se trouvent sur le site de l'Agence France Trésor. https://www.aft.gouv.fr/
En réalité, la sensibilité de la dette aux fluctuations des taux est assez limitée du fait de l'étalement des échéances mentionné plus haut. On ne refinance jamais qu'une petite partie de la dette au taux en vigueur, et sur le long terme c'est assez lissé.Pour revenir aux taux d'intérêts, comme tu le dis, l'état ne peut pas contrôler les fluctuations des taux d'intérêts, donc à partir de là, c'est prendre le risque d'avoir des dépenses énormes alors que cet argent aurait pu être utilisé autrement. C'est quand même pas anodin, si la première dépense publique devient par exemple le remboursement des intérêts de la dette.
Pour ton autre question, si la première dépense publique est le remboursement des intérêts de la dette, mais que ladite dette a permis une croissance telle que la hausse du PIB et donc des prélèvements est supérieure au montant des intérêts, c'est gagné. On peut rester dans cet état éternellement et l'état est gagnant, le solde est positif.
C'est encore une fois l'illustration du fait que la dette n'a pas pour vocation d'être remboursée. Elle peut l'être, mais ce n'est vraiment pas un objectif principal.
Les états peuvent faire défaut, ça arrive assez régulièrement. Ils peuvent refuser d'honorer certaines échéances, restructurer leur dette, l'annuler complètement. Ça a des conséquences évidemment, mais ce n'est pas qu'une possibilité théorique, ça arrive même assez souvent dans l'histoire.En plus de la question du souhaitable, c'est aussi la question du possible. Une croissance perpétuelle dans un monde fini c'est impossible, il y aura forcément des phases de contraction et ou de décroissance. Qu'en est t'il des théories économiques sur la dette perpétuelle dans une décroissance subie ?Par contre, on peut légitimement se demander si ce modèle basé sur la croissance est souhaitable dans le monde actuel.
Le problème de la dette publique est plus éthique qu'économique. Si on veut de la croissance, c'est plutôt une bonne idée pour les états de s'endetter. Si on veut limiter la croissance alors il ne faut plus s'endetter, voire commencer à rembourser les dettes.
Le fait est que chaque cas est très particulier et qu'il n'y a pas de consensus chez les économistes sur les conséquences d'un défaut. Certains défendent par exemple que la Grèce aurait mieux faire de faire défaut que d'honorer ses créancier. Mais nous ne le saurons jamais bien-sûr.
https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_s ... ebt_crises
Sur les conséquences des défauts : https://www.nber.org/system/files/worki ... /w9908.pdf