Votre échange au sujet du respect des croyances m'a rappelé un fait qui, au Québec, n'est pas passé inaperçu et dont j'ai déjà rappelé la teneur il y a quelque temps. Mais comme ce message est disparu, j'en récapitule le contenu. Voici.

Une des chaînes de télévision de Montréal, TQS, a mis à son horaire une émission qui se voulait sarcastique et ironique au sujet de la religion, de ses rites, de ses croyances et de la crédulité de ses adeptes. L'émission, intitulée « Dieu reçoit » a eu la plus forte campagne de protestation, de tentative de signature de pétition et de manifestations, comme jamais une station canadienne n'en a reçu, même lorsqu'il s'agissait de la question de la violence, à la télé. Les protestataires ont gueulé et harcelé tellement la station, les médias et les journalistes, que ladite station a annulé la série d'émissions, au risque de se voir infligée des actes quasi-violents ou terroristes de la part des manifestatnts qui, tous, se disaient bons croyyants, bien-pensants et, surtout, tenants du respect de la liberté d'expression.

Quand on voit ce que les Britanniques et les Français font en matière d'émissions cyniques et ironiques sur ce sujet, l'émission de TQS était, comme on dit ici, de la petite bière à côté du contenu des émissions françaises et britanniques.

Je suis donc porté à partager l'opinion de Gilles. En effet, on peut critiquer et se moquer des gestes, des paroles et des actions des politiciens, des artistes, des professionnels de diverses classes de la société, et presque personne n'y trouve à redire, du moins ici au Québec. La plupart de nos humoristes traitent même à la blague des sujets sur le racisme, le sexisme, le mouvement féministe, les homosexuels et bien d'autres sujets, et cela est maintenant accepté par ces groupes, maintenant, car ils acceptent qu'ils font partie de la société. Pourquoi donc les croyants de religions ne seraient-ils pas inclus dans cette catégorie et ne pourraient-ils pas être soumis, eux aussi, aux sarcasmes et blagues des gens et des humoristes, comme toutes les autres classes sociales ? Et Dieu sait si, ici, par les temps qui courent, l'ironie et le cynisme a libre cours au sujet des médecins, des avocats, des juges, de nos politiciens fédéraux et provinciaux, des professeurs, des syndicalistes, et d'autres groupes de la société.

Et puis, au cours du Festival Juste pour rire, du côté anglophone, beaucoup de canadiens anglophones et d'Américains présentaient des numéros et des sketches relatifs à l'humour juif, aux Noirs, aux homosexuels et à la femme, et tout cela a bien passé sans esclandre de la part de ceux et celles visés. Il n'y a eu qu'un anglophone qui a eu le poil des jambes redressé par une cassette d'humour d'un de nos meilleurs humoristes québécois, Yvon Deschamps, au sujet d'un numéro au sujet des Noirs et des anglophones, et qui a protesté. Mais sa campagne n'a pas eu de réaction et est restée lettre morte.

Et puis, s'il y a lieu de ne pas se moquer des croyants, eh bien, présentement, il y a un film populaire qui devrait causer le même genre de réaction de la part des croyants ou de M. Rhéaume, car il est assez direct merci au sujet des croyances religieuses. En effet, le film
« Stigmates », que je suis allé voir aujourd'hui, a pour thème un prêtre et scientifique qui enquête sur les cas de pseudo-miracles dans le monde (les statues qui pleurent, les miraculés qui croient, etc.) et, dans ses propos et ceux de ses supérieurs, on y retrouve un peu de cette approche cynique à l'endroit des croyants qui acceptent sans rien dire tous ces phénomènes pseudo-miraculeux et leurs croyances insignifiantes aux miracles et autres sujets semblables.

Le film se dirige ensuite dans une toute autre direction, mais le thème du film et le propos général devraient faire grincer des dents les croyants catholiques et les mangeux de balustres, car on y écorche de toutes les manières les aspects de la croyance inconditionnelle aux miracles et à la naïveté ou crédulité de ces croyants. Moi, je ne vois aucune différence entre se moquer allégrement de Clinton et de Monica, des astrologues, des charlatans de la médecine et des croyants religieux, que ce soit dans les films, dans le roman ou au théâtre, comme c'est le cas, présentement, au Québec, avec une flopée de pièces de théâtre qui varge en grand sur les questions de la croyance aveugle quelle qu'elle soit, la manipulation religieuse, politique ou policière, et bien d'autres thèmes contemporains.

Si les croyants ont à répliquer, eh bien qu'ils le fassent, avec la même verve ou cinglant que le font ceux qui mettent en exergue les aspects ridicules de ces croyances.

Bref, ce n'est pas d'hier que cette situation existe, et c'est de bonne santé que ces aspects soient soulignés par les médias.

À la prochaine,

Claude

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