Cette réflexion mise à part, je voulais dire qu'on dirait que les Etats Unis sont en train de se préparer le terrain pour une autre guerre civile; pas maintenant, ni à court terme, mais à moyen (20 ans) ou long (50 ans et +) terme. En effet, avec la tendance à l'érosion de la barrière entre état et religion (barrière qui est pourtant au coeur même de la constitution américaine), sous le lobby des groupes religieux, ils se préparent un gouvernement de type religieux. Le gros problème est qu'un gouvernement ouvertement religieux ne peut être tributaire que d'une seule religion (à moins, peut-être, d'imaginer un gouvernement Bouddhiste ou polythéiste. Et encore! Ce ne serait de toute façon pas le cas aux EU), et ce, malgré les dénégations des différents groupes qui jurent par le "multi-religionisme" (néologisme -?- calqué, dans toute sa laideur, sur multi-culturalisme). On a qu'à voir, de par le monde, dans les différents gouvernements ouvertement religieux, la place laissée aux religions autres que celles du gouvernement...

Donc, un état religieux nécessite l'adhésion à une religion première. Et, aux EU, il faudra déterminer laquelle. Les paris sont ouverts. Et, quand on a vu, historiquement, comment ce genre de question se règle. (Et je n'ammène même pas le fait qu'il n'y a toujours que des vaincus.)

Le plus "amusant" c'est que dans une telle situation, l'agnosticisme ou l'athéisme n'ont pas de place légitime. Comme pour l'évolution au Texas, ceux qui ne croient pas n'ont rien à dire mais tout à subir. Il faut croire que l'idée de Dieu est vraie et indiscutable, quelqu'en soit la pratique qu'elle a fait naître. Pourtant, la liberté de culte n'est jamais aussi libre que dans une société qui ne promeut pas de religion en particulier, i.e. un état fondamentalement laïc. En fait, ceci me fait penser au poncif que le fascisme (au sens large) nait plus facilement à l'intérieur d'un état démocratique que l'inverse (la démocratie à l'intérieur d'un état fasciste).

Le pire est que les EU se sentent le droit de moraliser l'ensemble de la planète sur cette question, alors qu'ils contreviennent ainsi, et en premier lieu, à l'esprit même de leur constitution.

Je trouve maintenant un sens fort, profond, et pas forcément totalement métaphorique au juron: "bordel de Dieu!"

Jean-François

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