Pour le reste je suis assez d'accord avec toi. C'est même assez drôle parce que j'en suis venu aux mêmes conclusions suite à la lecture de la Bible. Les plus anciens livres de la Bible sont de traditions Yahvïste et Eloïste. Dans ces traditions, il n'y a pas de rétribution céleste. En fait, il n'est pas question de vie éternelle de tout l'Ancien Testament. Si l'on obéit à la "Loi de Dieu", on obtient sa récompense (ou sa punition) sur terre dans sa génération ou dans la génération suivante. Par exemple, au moment de l'alliance Dieu ne promet à Abraham le paradis. Il lui promet une descendance. Cette forme de théologie fonctionne assez bien à l'échelle d'une nation en temps de guerre. Si Israël perdait une bataille, il était facile de trouver la faute dans une mauvaise observance de la Loi par le peuple ou par un individu en particulier. Inversement, si les juifs gagnaient une bataille, il était facile de louer la piété d'Israël.
Mais ça marche moins bien en temps de paix à l'échelle individuelle. Ce ne sont pas nécessairement les plus vertueux qui sont les plus riches, ni les plus méchants qui sont les plus pauvres. Le livre de Job (écrit après plusieurs siècles de paix entre les juifs et leur voisins)est un bon exemple du problème théologique que pose la rétribution terrestre. La solution provisoire des juifs dans ce livre est de dire que Dieux éprouve la foi de Job en l'appauvrissant et en le soumettant aux pires épreuves.
Le problème se résout avec la théologie de la rétribution céleste préfigurée chez certains prophètes mais caractéristique du Nouveau Testament. Hors, entre temps il y a eu Platon et sa théorie de l'âme éternelle. Dans "Phèdre" Socrate affirme qu'à la mort, l'âme du philosophe, qui a toujours cherché la vérité, se sépare du corps pour aller vers la vérité vers laquelle elle a toujours tendue. Et Socrate ajoute: La vérité est d'essence divine. L'âme du philosophe s'élève vers les dieux. Comme on sait qu'à l'époque de Jésus certains quartiers de Jérusalem sont occupés par des personnes de culture grecque (appelé dans la Bible "les Hellènes") ont ne peut sous-estimer la possibilité que le christianisme soit un amalgame entre les cultures juive et grecque.
Je t'ai fais un synthèse un peu trop courte mais disons que pour l'essentiel une analyse de l'évolution de la relation de l'homme avec Dieu dans la Bible suggère que "Ce sont généralement les changements sociaux qui entraînent (...) un changement du discours religieux."
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