Comme la plupart des philosophes des sciences, Popper est en fait un philosophe de la physique. Et il a essayé de faire rentrer les autres sciences dans le moule de la physique, ce qui a nuit à son système dans les autres disciplines scientifiques.
Un exemple est que Popper a déclaré que la théorie de l'évolution n'était pas scientifique parce que non réfutable. C'est parce qu'il compare toujours à la physique où la dimension historique n'a pas de signification et que les lois sont universelles. Et puis, il a changé d'avis quand il a réalisé qu'on pouvait faire de la science sérieuse, sans qu'elle soit expérimentale ou empirique, par la méthode hypothético-déductive qui est utile pour l'approche historique reliée à la biologie de l'évolution. D'ailleurs comme vous l'avez écrit :
''un historien ou un critique littéraire peut exposer les implications d’une thèse si clairement qu’il est possible de chercher des contre-exemples et donc, éventuellement de réfuter sa thèse. ''
Après avoir cela, c'était une mauvaise formulation que d'avoir écrit ce qui suit :
''La méthodologie scientifique existe partout ou les théories sont soumises à des tests empiriques rigoureux''
Le problème est l'utilisation de l'expression ''tests empiriques'' qui, s'il veut dire "expérimentation" est restrictif au point de rendre la définition fausse. Pour garder mon exemple de théorie de l'évolution, celle-ci a des implications. On imaginer la contredire comme l'a tenté Julien dans l'un de ses derniers envois. Mais ce n'est pas de manière expérimentale.
Quand vous vous intéressez à la théorie de l'évolution de manière empirique ou expérimentale, vous risquez de ne pas aller très loin. À moins qu'un fossile puisse être considéré comme un "test empirique". Mais dans ce cas, un fossile d'âge approprié qui présente des caractéristiques de deux classes actuelles n'est-il pas un "test empirique" de transition entre deux classes? Je vous renvoie à une question précédente sur les formes transitionnelles que vous avez éludée.
Bruno
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