Il n'y a cependant pas de raison de croire que Julien soit le seul à faire de l'attention sélective. Tous les chercheurs sérieux sont conscients de ce danger et plusieurs mécanismes expérimentaux sont justement prévus pour tenter de limiter l'effet des préjugés du chercheur sur la mesure qu'il effectue.
L'avantage d'adopter un modèle empirique est que le modèle est plus souple. Il évolue à mesure que de nouveaux faits sont mis à jour. Cette évolution n'est pas continue. Le modèle évoluerait plutôt par sauts (T. Kuhn). Entre les sauts, cependant, le scientifique ne sait pas trop quoi faire des faits qui contredisent le modèle. Il les ignore. Mais l'empiriste a, quand même, toujours une longueur d'avance.
Celui qui nourri des préjugés religieux est plus limité. Il lui faut faire des acrobaties intellectuelles vertigineuses pour parvenir à concilier sa foi avec les faits. Lorsque j'adopte une position de croyant, je suis dans le même bain que Julien. La seule différence est que Julien est un "intégriste". Il croit probablement que les textes Bibliques ont été "dicté", ce qui me semble naïf. Aussi, il est contraint de se limiter à la lettre du texte.
Pour répondre à ta question, je ne doute pas que la religion est un effet inducteur chez le croyant. J'estime cependant que cet effet est généralement positif. Il est positif, en tous cas, lorsque la croyance appartient à une tradition constructive basée sur l'amour de la vérité et le respect d'autrui.
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