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Re:Re:Re:Julien et les préjugés religieux


Re: Re:Re:espoir d'une réponse -- Jean-Francois
Posted by Bill , Oct 20,2001,11:34 Index  Forum

Les préjugés altèrent la perception que nous avons des faits. Si nous prêtons foi à un modèle, nous aurons tendance à sur-pondérer les faits qui confirment le modèle et à sous estimer les faits qui ne le confirment pas. Cette attention sélective est évidente chez Julien. Mais, pour Julien, l'enjeu affectif de la croyance est plus important que la notre. Aussi, est-il plus entêté. Comprenons-nous bien. Je n'adhère pas à la théorie qui veut qu'existe chez l'homme un "besoin de croire" qui expliquerait la profusion des religions dans toutes les cultures. J'estime cependant que la foi répond à des besoins affectifs, ce qui explique la profusion des croyances et la difficulté pour un croyant à abandonner ses convictions..

Il n'y a cependant pas de raison de croire que Julien soit le seul à faire de l'attention sélective. Tous les chercheurs sérieux sont conscients de ce danger et plusieurs mécanismes expérimentaux sont justement prévus pour tenter de limiter l'effet des préjugés du chercheur sur la mesure qu'il effectue.

L'avantage d'adopter un modèle empirique est que le modèle est plus souple. Il évolue à mesure que de nouveaux faits sont mis à jour. Cette évolution n'est pas continue. Le modèle évoluerait plutôt par sauts (T. Kuhn). Entre les sauts, cependant, le scientifique ne sait pas trop quoi faire des faits qui contredisent le modèle. Il les ignore. Mais l'empiriste a, quand même, toujours une longueur d'avance.
Celui qui nourri des préjugés religieux est plus limité. Il lui faut faire des acrobaties intellectuelles vertigineuses pour parvenir à concilier sa foi avec les faits. Lorsque j'adopte une position de croyant, je suis dans le même bain que Julien. La seule différence est que Julien est un "intégriste". Il croit probablement que les textes Bibliques ont été "dicté", ce qui me semble naïf. Aussi, il est contraint de se limiter à la lettre du texte.

Pour répondre à ta question, je ne doute pas que la religion est un effet inducteur chez le croyant. J'estime cependant que cet effet est généralement positif. Il est positif, en tous cas, lorsque la croyance appartient à une tradition constructive basée sur l'amour de la vérité et le respect d'autrui.




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