On sait que l'instruction structure principalement le cerveau intellectuel (lobe cérébral gauche) et l'éducation le cerveau émotionnel (lobe droit). En effet, entre 1950 et 1980, les physiologistes tels que Roger Walcott Sperry, Prix Nobel de Médecine, et ses élèves ont découvert que l'homme possède deux cerveaux :
1) le cerveau gauche, siège de la conscience, c'est-à-dire de la perception et de la reconnaissance du monde par les sens, permettant l'analyse, la conceptualisation et la symbolisation. Son raisonnement est digital et numérique, s'effectuant par étapes dont le mécanisme est défini, spécifique (comme lorsqu'on compte sur ses doigts).
2) Le cerveau émotionnel, siège de l'inconscient. La notion de l’inconscient existait bien avant Freud qui lui a apporté le concept du refoulement des pensées inacceptables et de son action occulte sur le comportement ; mais l'existence de celle-ci n'a jamais été prouvée scientifiquement. On sait que le cerveau droit capte les informations venant des organes, des muscles etc. (du monde intérieur), de la mémoire et assume les fonctions "pathiques" régissant l'imagination, la rêverie, la sensibilité aux arts, à la religion, aux idéologies et aux superstitions, et élaborant inconsciemment des idées sectaires et partisanes.
Il est encore responsable de l'orientation dans l'espace, des performances artistiques et artisanales et permet la reconnaissance de l'allure générale des choses, de leurs formes, de leurs aspects agréables ou nuisibles, des images, et enfin de la gestion du domaine émotionnel.
Il raisonne par intuition et par analogie, c'est-à-dire par comparaison d'images. C'est le raisonnement par images de Lévy-Bruhl, observable chez les primitifs, qui réapparaît malgré la scolarisation !
En fait, le cerveau de l'homme est un tout cohérent et coordonné sur le plan fonctionnel. Aussi l'individu en croissance devra non seulement structurer ses deux cerveaux droit et gauche, mais encore apprendre à harmoniser leur fonctionnement. Ainsi, par exemple, dans l'acte de lire un mot, le cerveau droit intervient d'abord pour reconnaître globalement le mot, par intuition.
Cerveau droit, cerveau gauche
En cas d'échec de cette lecture par images, comparant le dessin du mot aux références mémorisées, le cerveau droit cède sa place à son homologue gauche qui va décrypter le mot par l'analyse. C'est pourquoi la méthode alphabétique traditionnelle de lecture, trouvée empiriquement depuis des siècles, est la seule qui soit scientifiquement justifiée à posteriori. Même dans les domaines de la logique apparemment la plus pure, on ne peut exclure l'intervention du cerveau droit. Par exemple en mathématique, le cerveau gauche travaille en priorité pour analyser la situation présente ; mais le cerveau droit entre en jeu pour concevoir la synthèse globale et pour retenir la solution la plus "élégante" (sic) !
Car même en logique, l'esthétique compte. "L'homme ne vit pas que de pain". On raisonne avec son intellect certes, mais aussi avec sa sensibilité, son inconscient, son cœur. L'objectivité est un mythe. Du reste, on ne peut percevoir que ce qu'on sait concevoir, avec "sa lunette" selon les journalistes, "son hardware" selon les informaticiens, "son dressage" selon les pédiatres, "sa structure cérébrale" ou "sa culture" selon les neurosciences. Enfin il faut savoir que le cerveau raisonne par association, autrement dit, pour complexifier une pensée, un comportement en général, on ajoute des circuits de neurones (dont la fonction est spécifique) à des circuits de neurones.
Retour à la calligraphie
Donc, dans le dressage des enfants, le problème consisterait à développer au maximum les associations possibles des neurones, en apprenant beaucoup, en remplissant les crânes, et non pas à s'éveiller (par les disciplines d'éveil) et à s'amuser. Tous les apprentissages sont utiles, y compris la calligraphie : les pédiatres savent bien qu'un déficit moteur (une paralysie obstétricale par accident d'accouchement par exemple) retentira défavorablement sur le développement intellectuel de l'enfant. D'ailleurs les neurones non utilisés s'atrophient et meurent sans être remplacés. Une tête vide ou mal remplie ne sera pas bien faite.
Quant à l'éducation, elle est essentielle ; car elle forme la sensibilité, les goûts, les désirs, les croyances et les aspirations, permet la communication non-verbale des hommes et renforce la cohésion d'une société, d'une nation. Elle est fondée sur l'initiation religieuse et artistique et l'éducation civique. Et, en ce qui concerne les arts, la musique semble être le facteur principal et les influx auditifs constitueraient jusqu'à 60 % des influx sensoriels perçus par le cerveau. Le choix musical pour enfants n'est pas anodin.
Musique et bruit
Les musiques européennes, dont la composition est complexe, et dont le rythme résulte de la composition tonale et harmonique, s'adressent surtout à la fonction analytique du cerveau ; elles rendent donc plus intelligent. On a montré que la musique de Mozart augmente transitoirement le QI de 10 %. On s'en sert pour rééduquer les enfants débiles mentaux, en structurant leurs cerveaux.
Les musiques afro et les "musiques jeunes" en général sont pauvres en composantes et sont dominées par le rythme monotone des battements (tam-tam, cymbale, etc.), et excitent surtout le cerveau émotionnel. Les ethnologues et les psychiatres savent que le rythme rapide du tam-tam peut provoquer une obnubilation de la conscience, une régression mentale jusqu'à la transe (ou extase), dans laquelle le cerveau intellectuel cesse de percevoir le monde extérieur pendant que le cerveau émotionnel est excité au maximum : d'où insensibilité à la douleur (des brûlures, des blessures), hallucinations, jouissance exacerbée et même orgasmes possibles. Le tam-tam stimule l'activité sexuelle et l'action de la drogue. C'est bien connu des peuplades primitives qui ont des musiques et des danses orgiastiques.
Les effets à long terme du tam-tam sont moins connus : les "accros" des "musiques jeunes" sont nerveux, émotifs, instables, violents et fragiles, exactement comme les sauvages décrits par les explorateurs des 17e, 18e et 19e siècles, donc identiques aux Européens d'avant le 16è siècle, ayant la "pensée sauvage" définie par M. Claude Lévy-Strauss, membre de l'Académie Française.
D'ailleurs les ethnopsychiatries reconnaissent que la personnalité hystérique est normale et fréquente chez les primitifs ; elle a donc été éliminée chez les hommes civilisés par l'éducation traditionnelle dont le but est de leur donner du caractère.
Education ou hystérie
La culture du tam-tam, par la régression mentale et la "suggestibilité" (hystérie) induites, est responsable de l'augmentation des cas de "névrose" et de "dépression", du taux de suicide, des échecs scolaires, et finalement des "exclusions" (aliénation) chez les jeunes. Il est clair qu'on ne peut greffer un cerveau intellectuel du 20e siècle à un cerveau émotionnel primitif ou sauvage du 16e siècle. L'ethnie du tam-tam est donc débile par rapport à l'ethnie universitaire occidentale.
Selon le show-biz, les tapages rythmés, appelés "musiques jeunes", serviraient de "pont" aux malappris pour accéder à la civilisation européenne, vieille de vingt-cinq siècles, tout comme le tag, le verlan et autres argots ! Hélas l'éducation marque définitivement les individus : le tam-tam maintient l'homme dans l'état primitif émotionnellement, donc intellectuellement.
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