Fausse joie. Apparemment, votre vroum-vroum n'a pas tenu. Je vous avais pourtant suggéré de donner du gaz. Ma tondeuse aussi avait calé après le premier vroum-vroum et j'avais eu un peu de mal à la re-repartir. J'ai une impression de "déjà-vu".
Par souci d'efficacité et de concision, commençons, si vous voulez-bien:
JULIEN: Si vous aviez raison, alors la science moderne n'existerait pas (en exagérant un peu). Tous (ou presque) les hommes de science des derniers siècles croyaient à un créateur ou à la bible ou à ce que vous voulez et ils ont tout de même posé les fondements de la science.
DENIS: Je n'ai strictement rien contre la croyance en Dieu. Que la majorité des hommes de sciences des temps passés (ou même d'aujourd'hui) y aient cru (ou y croient), ça me va aussi. Moi-même, à l'occasion, je peux frôler l'extase mystique. C'est contre le révélationnisme que j'en ai. Et, surtout, contre l'obstination de certains à préférer les vieilles légendes post-préhistoriques (la création en 6 jours, par exemple) à tout ce qu'on a appris depuis. Si la science a fait des progrès, c'est MALGRÉ l'obstruction des littéralistes plutôt que grâce à leur bienveillant support. J'en ai contre la mentalité révélationniste. Quand on tient (ou croit tenir) la Vérité révélée, on a fortement tendance à résister au progrès des connaissances.
À ce propos, je fais mienne la position de Jean Rostand qui, dans son "Ce que je crois", écrit: " Impossible, pour moi, de croire à une Vérité qui serait derrière nous. La seule vérité à laquelle je crois en une qui se découvre lentement, graduellement, péniblement, et qui imperceptiblement s'augmente chaque jour."
JULIEN: Si le fait de croire en un créateur produit un blocage et bien expliquez moi comment ils ont déduit les lois de thermodynamique, de gravité, les modèles corpusculaires, la loi des gaz parfaits, la relativité, ...
DENIS: Vous n'avez pas mis l'évolution dans votre liste. Il est là, le blocage.
JULIEN: Franchement Denis, vous dites des conneries. Vous êtes à des années lumières de comprendre la théorie de l'évolution et vous êtes là à me radoter, tel mon grand-père, qu'on est des singes avec des grosses cervelles!
DENIS: Un instant, je reviens (ma chatte vient de me demander de lui ouvrir la porte; elle veut sortir).
Bon, je suis de retour. De quoi parlons-nous, déjà? Ah! Oui! On est des singes avec une grosse cervelle. Si j'avais eu un chimpanzé plutôt qu'une chatte, il aurait probablement ouvert la porte lui-même.
JULIEN: Et puis vous connaissez encore moins la théorie créationniste.
DENIS: On n'a pas besoin de connaître beaucoup de science pour comprendre que la légende de la Terre jeune (quelques milliers d'années) ne tient pas la route. Si c'est ça votre Vérité, c'est vous qui manquez de culture scientifique de base. L'alternative à la théorie de l'évolution n'est pas le créationnisme, c'est l'ignorance.
JULIEN: Dès le premier échange vous m'avez abordé comme si j'étais un illuminé (avant même connaissance de cause) et vous signé « cordialité »!. Vous êtes encore plus mauvais joueur que Florence sauf que vous cachez mieux votre jeu.
DENIS: C'est mon style de discussion, l'ironie cordiale. Je pense que c'est la meilleure façon d'avoir une discussion féconde avec quelqu'un qui a des idées croches. Ça permet d'arriver vite et sans douleur au coeur du sujet. J'ai pour principe que "qui admet la proposition A doit aussi admettre les conséquences logiques de A". Si vous admettez la théorie de la Terre jeune, vous devez nier une foule de faits formidablement corroborés par toutes les sciences contemporaines. Donc vous avez tort.
JULIEN: Vous êtes un « impliqué » des Sceptiques du Québec.
DENIS: Oui, c'est vrai, mais je suis moins actif qu'il y a une dizaine d'années. Je ne suis plus dans l'exécutif mais je suis plus sceptique que jamais.
JULIEN: Vous en avez contre la Bible et Dieu et donc contre moi.
DENIS: J'espère que vous ne faites pas l'erreur élémentaire d'identifier Dieu et la Bible et de croire qu'ils sont inséparables. Je vous ai déjà dit que je n'ai rien contre Dieu (ni contre vous, en passant) mais j'en ai contre les zouinzouins qui prennent des légendes folkloriques triviales pour des faits historiques.
JULIEN: Qu’est-ce que ça donne vraiment que réponde à vos questions sur l’«âme» dont vous n’avez pas donné de définition et à laquelle vous ne croyez pas ?
DENIS: Pourquoi dites-vous que je ne crois pas à l'âme? Je pense vous avoir déjà parlé de celle de ma chatte. Je vous prie de croire que je suis autant que vous sensible aux choses subjectives. Je suis mathématicien et, donc, un peu platonicien. Je n'ai pas défini ce qu'était l'âme. Vous non plus, je pense. Tout ce que je sais c'est que si la mienne est immortelle, celle de ma chatte l'est aussi. Mais cela n'a strictement rien à voir avec les invraisemblables magies des temps bibliques auxquelles vous vous cramponnez comme s'il s'agissait de vérités révélées.
JULIEN: Est-ce que je parle à un adulte ?
DENIS: Oui. Mais je suis un Mini-Wheat. Ç'est excellent pour l'équilibre général. Ça vivifie le discours et ça met de l'huile dans les engrenages.
Bon.
Je vous laisse sur une question: D'après vous, ma chatte a-t-elle une âme (avec ou sans définition) ?
Cordialités,
Denis
|