Démocratie et élections libres: ne sont pas synonymes. Tout dépend de savoir si les candidats et les élus représentent leurs électeurs ou leurs commanditaires et si la presse est véritablement indépendante. Aux USA (ou en Italie, où l'on vote aussi librement), ce sont les lobbies industriels, militaires et financiers, et en toute fin les partis politiques, qui font les élus et qui tiennent la presse. L'électeur ne fait qu'entériner leurs choix, comme en Somalie ou en Côte-d'Ivoire, ou même en Suisse. Une véritable démocratie demande la possibilité d'un choix éclairé et s'il y a un pays où le public n'est pas éclairé mais bel et bien endoctriné, c'est bien aux USA.
Libertés individuelles: un seul exemple, l'absence de liberté de conscience effective. La constitution de plusieurs états (dont le Texas) empêche toute personne se déclarant athée ou non croyant en une religion de postuler à un emploi public. Dans la plus grande partie du pays, se déclarer athée revient à se fermer la porte de la plupart des entreprises locales, des associations, etc.
Parlons de charia, de burka et d'infibulation (qui n'est pas pratiquée en Afghanistan), bonne idée. Ajoutons-y la famine prévisible et largement annoncée depuis des mois du fait des trafics et de la politique des talibans (armés et entraînés entre autres par les USA par le biais de l'aide militaire au Pakistan, et avec qui les USA ont négocié jusqu'à la dernière minute un deal "BenLaden contre votre maintien au pouvoir et votre reconnaissance à l'ONU"). Jusqu'au 9 septembre, ces sujets n'avaient aucun intérêt tant pour le public que le gouvernement américains, et les protestations du reste du monde devant le soutien des USA à des régimes les pratiquant ou ne faisant rien pour les empêcher étaient accueillies avec au mieux un haussement d'épaules. Soudainement, les USA voudraient faire croire au monde que leur action actuelle est une lutte "du bien contre le mal", contre l'obscurantisme, pour la démocratie, bla, bla, bla, la preuve, ils ont balancé des vivres (immangeables pour la majorité des afghans) en parallèle aux bombes.
Relis aussi les transcriptions des discours de Bush et de ses divers porte-parole au lendemain du 11 septembre (genre "transformons Irak, Iran et Afghanistan en parking"), ainsi que la vilification systématique de toute personne demandant un peu de réflexion avant de se lancer dans des actions de représaille et demande-toi si il s'agit vraiment de discours et d'actions dignes d'un idéal démocratique.
DENIS: C'est vague, la communauté internationale. De quelles instances (autres que l'ONU) parles-tu? Le Tribunal Pénal International? L'OTAN? La Ligue Arabe? L'Église Catholique?
Pourquoi pas ? tous sont impliqués peu ou prou dans la salade et auraient pu apporter des idées plus intelligence que d'aplatir un pays pour chercher et ne pas trouver une poignée d'individus dont on ne sait pas vraiment si ils sont bel et bien les principaux responsables, commanditaires et financiers des attentats.
Dans le dossier du Guardian, lis les "comments", va voir aussi dans le dossier "War in Afghanistan". Il y a aussi de bonnes analyse dans Libération (www.liberation.com) qui te donneront un autre éclairage que la presse US (qui est un décervelage à vomir). Te laisse pas envahir par le vertige, c'est bien là-dessus que comptent les propagandistes.
Bon réveillon (ici ça commence) et bon début d'année.
Amicalement,
Florence
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