Question 1: moi je peux parler du PCL parce que je ne suis pas vraiment lié. Par contre, je ne veux pas me lancer dans une analyse du genre. Avez-vous déjà utilisé le PCL? En milieu carcéral? Peut-être n'étais-je pas clair: quand je dis que les observations sont faites en milieu carcéral, j'aurais dû souligner que je parlais du lieu (ou contexte général) de l'entrevue et non du contenu de ce qui est effectivement «observé» (mais l'un n'existant pas vraiment sans l'autre, non?). L'important est la chose suivante: que l'entrevue soit faite dans ce milieu introduit un très fort biais de confirmation, du côté de l'expert ET du côté du sujet*. Le PCL ne fait que standardiser les observations et en rendre compte de façon actuarielle. Il a l'air plus «objectif» qu'une observation ordinaire mais sans vraiment l'être. Est-il efficace? Oui. Génère-t-il des faux positifs? Énormément; je viens tout juste de participer à une enquête nationale là-dessus pour le SCC. La prédiction de la dangerosité reste pour l'essentiel un mélange de mathématiques et de vaudou.
Question 2: chiffres du Solliciteur général du Canada / Service Correctionnel du Canada. Allez sur le site et pitonnez PCL dans la boîte recherche. Gardez à l'esprit que la clientèle fédérale risque beaucoup plus de se conformer à la catégorie violente/récidiviste -- donc ces chiffres sont _optimistes_. Ces outils sont d'une utilité carrément marginale dans les prisons provinciales (où résident ~la moitié des détenus au Canada).
*C'est bien connu, le prisonnier moyen s'engage assez tôt dans une de deux adaptations: a) justement, de ne pas montrer de remords, de faire le «tough», le fanfaron, etc. ou b) d'adopter le discours psy pour parler de lui-même (ceci de façon honnête ou manipulatrice, c'est selon).
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