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Re:Record de phrases-clés, JF vole la première place à Florence


Re: Record de phrases-clés, JF vole la première place à Florence -- Julien
Posté par Platecarpus , Jun 05,2002,14:15 Index  Forum

Alors, voyons ce que vous appelez "traîner le monde de la science dans l'erreur" :

>propagande de l’idée [fausse] du gradualisme dans le registre fossile

Mais le gradualisme dans le registre fossile EXISTE, et même Gould et Eldredge ne disent pas le contraire ! Il y a des exemples nets et bien démontrés. Tout ne se résume pas au modèle des équilibres ponctués : celui-ci explique certains cas, peut-être la majorité, mais cela n'empêchera jamais le gradualisme d'exister. L'idée fausse consistait à le généraliser : beaucoup de lignées évoluent plutôt sur un mode ponctualiste, mais il ne s'agit pas de _toutes_ les lignées.

> fraudes

Certes, il y a eu des évolutionnistes qui ont fraudé. C'est un fait. Ca ne signifie pas que c'est la théorie de l'évolution qui est responsable de ces fraudes : il y a des cas de fraudes dans toutes les recherches, dans toutes les disciplines scientifiques. D'accord, il y a eu Piltdown. C'était il y a 80 ans. Le monde a changé depuis, Julien...

> Je fini en vous rappelant que les organes vestigiaux n’apportent rien de bon pour l’évolution. Ça aussi je l’avais bien expliqué mais vous semblez avoir facilement tout oublié de nos conversations ; il s’agirait d’une perte de caractères morphologiques et non d’un gain

Certes, mais d'une perte partielle...

> L’évolution requiert des gains via les mutations génétiques.

Pas forcément des gains d'information ; le plus souvent, le nombre de gènes ne change pas (ou peu). Il y a juste transformation de l'information, pas gain...

>Il n’existe aucun cas concret d’un tel phénomène...

Ah bon, il n'existe aucune mutation apportant de gain d'information ??? Si je comprends bien, les généticiens sont des abrutis, et personne ne s'en était encore aperçu.
On connaît des cas de mutations correspondant à des duplications de gènes complets, c'est à dire à un _gain_ d'information (évidemment, il existe aussi des cas d'ajouts d'une seule base ou de duplication d'une courte séquence). Une équipe de chercheurs a récemment montré que l'évolution des vertébrés avait traversé plusieurs de ces phases de duplications. Les gènes supplémentaires que les vertébrés possèdent par rapport à leurs ancêtres invertébrés sont en effet apparus par duplication, puis ont évolué indépendamment, codant ainsi de nouvelles fonctions.
Il n'y a rien d'invraisemblable à cela. Les duplications de gènes sont des phénomènes couramment observés. Ces mutations existent. La transformation d'un gène par une série de mutations non-létales, qui modifient également le(s) caractère(s) qu'il code, existe aussi.

Duplication et transformation : on n'a besoin que de ces deux mécanismes pour expliquer l'apparition de nouveaux gènes. Les deux sont observés. De plus, les gènes semblent porter la trace de ces événements : on les regroupe parfois en familles de gènes très semblables, visiblement issus d'un ancêtre commun qui s'est dupliqué, puis dont ils ont divergé lentement (ex. : les gènes Hox) Des gènes codant ainsi pour des structures différentes vont se retrouver aux mêmes emplacements sur un chromosome, avoir de longues séquences communes (y compris des introns !) et fabriquer des protéines très semblables.
Le mécanisme duplication/mutations existe : il a été observé. De plus, les gènes eux-mêmes semblent en garder la trace.

Il n'est donc ni impossible, ni même difficile d'expliquer les gains d'information dans le code génétique.


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