Ca dépend. Ma conception de l'explication en science est qu'elle permet de mettre en place des liens logiques entre 2 phénomènes qui permettent de retrouver l'essence d'un des 2 phénomènes, en connaissant seulement l'essence de l'autre (ce qui fait que l'essence des 2 phénomènes est finalement identique). Par exemple, on peut retrouver intégralement la mécanique classique à partir de la mécanique relativiste : les lois classiques sont logiquement exprimables en termes de lois relativistes et les objets classiques sont logiquement exprimables en termes d'objets relativistes. On peut donc poser que :
la mécanique classique = un cas particulier de la mécanique relativiste.
« Si un neurologue découvrait précisément le processus/état physique du cerveau qui correspond à la perception de «rouge», et causait artificiellement cet état chez Mary, quelle serait votre conclusion? »
Je pense qu'une telle découverte et une telle application chez Mary est tout à fait possible. Ma conclusion ne serait certainement pas que la perception de rouge (pourquoi mettez-vous des guillemets ?) est identique à un certain processus/état physique du cerveau (celui découvert par ce neurologue) car ce sont 2 choses manifestement hétérogènes et non réductible l'un à l'autre : la perception de rouge est rouge, le processus/état physique du cerveau n'est pas rouge. Ma conclusion serait que l'apparition et les variations de la perception de rouge est parfaitement corrélée avec l'apparition et les variations d'un processus/état physique du cerveau bien précis.
La monté du mercure dans un thermomètre à mercure est strictement corrélée avec la montée du niveau d'eau dans un thermomètre à eau, ça ne veut pas dire que le mercure = l'eau...
Mikaël
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