Il faudrait que tu lises «la fable des abeilles» de Mandeville et un petit bout d'Adam Smith. L'interaction des égoïsmes produit «naturellement» le bien de tous (dans Mandeville quand les abeilles se mettent à agir pour le bien de la ruche au lieu de se concentrer sur leur petite affaire, tout fout le camp)
http://expositions.bnf.fr/utopie/cabinets/extra/textes/constit/1/18/2.htm
Voilà pourquoi Tremblay s'oppose à ta phrase sur la compétition: elle n'engendre pas la «recherche du bien» mais le bien lui-même. Il ne faut jamais rechercher le bien commun, ce serait la meilleure façon le faire disparaître.
C'était bien sûr à l'époque une justification morale en règle du mercantillisme et du libéralisme (on pourrait dire, une sorte de théodicée de ces dieux). Ce que le «néo» ajoute aujourd'hui c'est le rejet du contexte social où la somme des égoïsmes se transforme en bien commun: le néo-libéralisme est entièrement individualiste (Maggie Thatcher, disciple de von Hayek, disait que «la société n'existe pas»). Il n'y a plus de «main invisible» à la Smith, seulement la liberté totale, pour tous, de réaliser leur avantage personnel (ajoutons sans fouiller plus loin que cet avantage est conçu comme objectivement le même pour tous, et essentiellement en termes d'avoir personnel, c'est-à-dire toujours mathématiquement disponible car directement transformable en devises).
Essayer de classer ceci à gauche ou à droite, comme je l'ai déjà dit, est peu intéressant. Il n'est pas typiquement de gauche de démolir les structures sociales; mais il n'est pas typiquement de droite de réduire le contrôle de l'État sur l'individu, de prôner la «liberté» etc. (oui, je réalise qu'il y a plus d'une définition de «liberté». Justement, c'est le genre de détail qui échappe au gauche/droite).
Par ailleurs, à lire ses textes et ses interventions, je ne crois pas que notre sujet ait réfléchi tellement là-dessus. C'est seulement un gars qui hait avoir à payer des taxes et qui cherche à se justifier.
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