G. Il est évidemment possible de créer en se servant des connaissances que l'on a déjà. Mais, au plus vous vous servez de connaissances, au plus vous réfléchissez. Vous minimisez ainsi d'autant plus toute la partie "humaine" et émotionnelle. Maintenant il est beaucoup plus difficile de prouver que l'on peut créer sans connaissances. Je l'avais suffisamment développer en son temps. Une connaissance culturelle intérieure peut-elle être classée comme connaissance au sens premier du terme? Car une création spontanée fait appel à ce type de connaissance. Vous ne vous embarrassez plus de la réflexion, vous vous servez d'une connaissance intérieure se situant je ne sais où (dans « l’âme » ou la « nature humaine » ?) et pouvant s'apparenter à celle du "sens du bien et du mal". On pourrait également formuler la question de cette façon: "Pourquoi certains aiment le style antique et d'autres le style modernes (dans n’importe quel domaine que ce soit), d'où cela vient-il?"
S. "Là, par exemple, je vous avais demandé, comment se pourrait-il qu'on naisse avec déjà en tête un code social moral, sans jamais s'être frotté à la société? Et vous me répondez que des autistes savants peuvent faire des racines carrées et que Bill Gates sait programmer. N'avez-vous aucune suite dans les idées?"
G. Vous vous estimez de bonne foi là? Les exemples de Bill Gates et les autistes répondaient à une autre question: "la réalité que l'on se crée".
Vous me dites: "comment se pourrait-il qu'on naisse avec déjà en tête un code social moral?"
Je n'ai pas à y répondre parce que formulée comme ça cette question ne veut rien dire et est un piège. "Code social" n'est pas le terme approprié. Je dirais plutôt qu'on né avec "le sens du bien et du mal" et avec "le sens de ce qui est beau et de ce qui est laid".
Vous ne pouvez pas sans cesse vous réfugier derrière la subjectivité. Au contraire, c’est la subjectivité elle-même qui doit vous interpeller. Si vous allez aux beaux arts on vous apprend à différencier ce qui beau de ce qui est laid selon des critères analysés et établis par des spécialistes. Il n’y a aucune raison que ce ne soit pas identique pour le bien et le mal.
Alors posons la question de cette façon: "D'où nous vient la subjectivité et pourquoi sommes-nous attirés par des sentiments ou des goûts contraires quel que soit l'environnement et le milieu social vécu?
Vous allez me dire que tout ça c’est compliqué et que sa tient plus de la philosophie de la subjectivité qu’autre chose. En attendant cette subjectivité existe bel et bien et vous ne pouvez pas indéfiniment la nier ou vous en servir, à tort, comme une arme de défense pour vos arguments. Je vous l’avais déjà dit, croire ce n’est pas quelque chose qu’on réfléchit, mais que l’on ressent !
Avec la subjectivité et tout ce qui en découle vous voyez bien que le discours est à tel point compliqué qu’il est pratiquement jamais abordé par qui que ce soit. Ainsi un croyant préfèrera parler d’intuition et de ressenti, c’est plus simple et plus rapide.
G…
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