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R: RRe:Re:!! -- David
Posté par Platecarpus , Feb 21,2003,15:43 Index  Forum

>La séquence en acide aminés d'un site actif a un rôle crucial à jouer dans la fonctionnalité de la protéine: leurs propriétés particulières font qu'ils pourront par exemple donner ou accepter un proton, faire des interactions ou réagir avec un substrat, etc... Si on change un de ces acides aminés, on a donc de bonnes chances d'affecter l'affinité du site actif pour son substrat et ses propriétés particulières nécessaires aux réactions que le site actif catalyse. Il en résultera probablement une perte de la fonctionnalité du site et de l'activité de la protéine. Il m'apparaît donc évident que pour des protéines semblables ayant la même fonctionnalité, la séquence en acides aminés du site actif sera aussi similaire. Pas besoin de concepts évolutionnistes pour déduire ça.

Pas nécessairement, puisqu'on connaît des molécules très différentes susceptibles d'accomplir exactement la même fonction (un exemple tout bête : la caféine agit en se fixant à certains ligands des neurones normalement "destinés" à accueillir une toute autre molécule, l'adénosine).
Ensuite, il faut savoir au préalable que les protéines en question accomplissent exactement la même fonction et exactement de la même façon chez les espèces différentes que l'on étudie. Ce n'est pas si évident à savoir quand on n'a pas encore identifié le site actif.

Pour les sites non-actifs, les changements d'acides aminés auront beaucoup moins d'effet sur l'activité de la protéine, puisque ces sites n'ont habituellement aucune fonctionnalité lié à la réaction catalysée. On peut donc changer des acides aminés sans trop de problème, en autant que la protéine demeure assez stable et ne change pas sa conformation près du ou des sites actifs. Encore une fois pas besoin de la théorie de l'évolution pour en arriver à cette conclusion.

C'est tout à fait exact, mais ce simple fait ne suffit pas à prédire que les sites actifs varieront beaucoup dans le vivant. Encore une fois, une approche non-évolutionniste (créationniste ou sans modèle alternatif) ne permet pas de savoir si les sites en question varieront pas du tout, peu, moyennement, beaucoup ou énormément dans le monde vivant. L'évolution, elle, prédit qu'elles varieront beaucoup. Elle n'est compatible avec aucun des autres cas de figure. C'est une prédiction qui a prouvé son efficacité pour l'identification des sites actifs ; si elle n'avait pas été efficace, l'évolution par mutations aurait été réfutée et n'aurait plus eu qu'à être jetée. C'est un des nombreux test auxquels l'évolution a été soumise et qu'elle a passés avec succès.

Par ailleurs, je vois une autre prédiction de l'évolution liée à ces sites inactifs : non seulement ils devraient beaucoup varier au sein de tout l'arbre du vivant, mais ils devraient d'autant moins varier que les espèces étudiées sont proches. Cette relation de parenté peut être déterminée par d'autres méthodes (données morphologiques, paléontologiques ou étude d'autres molécules) en-deçà d'un doute raisonnable.
Ici aussi, l'évolution n'autorise qu'un seul cas de figure (puisqu'il a été démontré qu'en l'absence de contrainte fonctionnelle, le taux d'évolution moléculaire restait sensiblement constant en temps absolu au cours de l'évolution) là où le créationnisme les autorise tous. Or, on retrouve à très peu de choses près les mêmes arbres évolutifs avec les molécules qu'avec les fossiles. Les rares points de divergence disparaissent généralement quand on dispose de données plus précises.

--modified at Fri, Feb 21, 2003, 15:46:25


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