Votre débat que je viens de parcourir commençait avec le problème de l'interaction entre l'appareillage d'observation et l'observé, avec soit dit en passant pas vraiment la caractéristique quantique du problème, mais ce bien ancien constat disant que "toute mesure perturbe le mesuré"; en la matière, ce qu'il y a de nouveau avec la ph. quantique en en restant à ce principe, c'est le renversement de proportion entre l'appareil et l'objet(ce n'est plus le thermomètre qui mesure la température de la baignoire mais la baignoire qui mesure le thermomètre ...). Interaction est hélas un terme devenu bien malheureux en l'occurrence, car ce simple phénomène ne dit pas qu'il y a retour du mesuré sur l'appareil par un changement des caractéristiques de cet appareillage, une aiguille qui bouge sur un cadran n'est pas une perturbation du cadran dans le sens où l'on parle d'une perturbation du mesuré, elle remplit tout simplement très exactement sa fonction; les actions envisagées n'étant pas de même nature, le terme interaction est devenu abusif.
Quoiqu'il en soit, vous commencez avec un relevé de mesures et vous terminez avec un traitement des relevés en discutant toujours de la même question épistémologique : à mon avis ça ne peut pas coller, il y a eu déraillement.
Par contre, dans le premier message on lit: "il n'est pas dit qu'il n'existe pas une interaction directe entre un phénomène et celui-ci ..."
Mais par définition, un phénomène c'est ce qui apparaît, alors évidemment ... Là aussi à mon avis dérapage de langage, car la question était de savoir si l'observateur avait accès à un réel indépendant de lui, alors si on introduit la notion de phénomène, la question devient celle de Kant pour demander : ce phénomène nous donne-t-il accès au noumène ?
Quant aux échanges d'énergie entre la conscience et ce dont elle prend ou veut prendre conscience ... eh ben ben ... mais c'est une vieille conviction caractéristique de la pensée magique, il est donc bien normal qu'il en reste quelque chose au fond du cerveau. Et puis, nous avons tous une expérience qui nous incline à une telle conception, c'est que nous ressentons parfois la pensée enfler et enfler au fur et à mesure que nous pensons à une chose, et nous pouvons croire que cette énergie qui fait bouillonner les neurones vient de cette chose,et que par réciprocité nous devons émettre aussi vers la chose, d'autant que c'est vérifiable si la chose est aussi un humain alors il suffit d'avoir tendance à doter toute chose d'un principe vivant et l'affaire est faite, nous avons tout simplement oublier que c'est la pensée de la chose, et non la chose, qui fait bouillonner le cerveau,nous avons peut-être sacrifié aussi à quelqu'instinct de volonté de puissance, décelable dès que le désir de faire se mêle au désir de savoir,et le faire le plus primitif est magique, de vie à vie, d'où l'animisme atavique.
D'une façon plus générale, le désir que nous avons des choses n'est pas une propriété des choses, mais de nous. Et de là peut venir cette pollution de la science lorsque les propriétés recherchées dans les choses ne sont que les propriétés souhaitées, or le plus recherché sans doute, hors la science pure et dure vouée corps et âme au seul savoir, est l'intimité avec les choses, une intimité cosmique ...penser que notre conscience baigne dans la conscience des choses, puis assez généralement dans La Conscience, c'est se donner au fond une dilatation de soi-même aux dimensions de l'univers. Beaucoup sont tentés d'utiliser la physique quantique pour cette nouvelle édition de la grenouille et du boeuf.
Devant chaque phrase, il faut lire : " peut-être que". Mais bon, on dira que c'était pour dire bonjour.
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