En parallèle au post précédent, j'ai vu que le
JDD a publié les points / programme concernant la sécurité écrit par Eric Ciotti à destination d'Emmanuel Macron :
JDD a écrit :
1 - Instauration de peines planchers dès le 1er délit
2 - Mise en place de courtes peines de privation de liberté (à partir d’une semaine de prison)
3 - Mise en place de « checkpoints » policiers aux entrées des quartiers gangrenés par le trafic de drogue
4 - Hausse des amendes contre les consommateurs et publication de la peine en ligne en cas de récidive
5 - Suppression de l’excuse de minorité et abaissement de la majorité pénale à 16 ans
6 - Contrat de responsabilité parentale pour les parents de mineurs délinquants, avec une peine de deux ans de prison et 30 000 euros d’amende en cas de non-respect du contrat
7 - Suspension, voire suppression, des allocations familiales et du RSA, ainsi qu’expulsion possible des logements sociaux des parents de mineurs délinquants en fonction de leur implication
8 - Interdiction des téléphones portables au collège et au lycée
9 - Interdiction des réseaux sociaux avant 15 ans. Envisager l’interdiction de TikTok si la plateforme ne rompt pas ses liens avec le gouvernement chinois
10 - Création d’un grand ministère de la Sécurité intérieure regroupant police, gendarmerie, douane et pénitentiaire
11 - Création d’un secrétariat d’État dédié au « plan Marshall pour les prisons »
Quelques remarques :
Point 1 : Les peines plancher, ça a déjà été instauré sous Sarkozy et
ça n'a pas marché. Accessoirement, c'est contraire au principe d'individualisation des peines (DDHC en général, au conseil constitutionnel pour les mineurs).
Point 2 : Là encore contraire au principe d'individualisation des peines. Comme ça n'avait pas marché, il suffit de recommencer donc.
Point 3 : Ben les dealers vont tout simplement éviter ces points. Et si on déplace ces points, on aura des contrôles mobiles. Ah, mais c'est ce qui existe déjà.
Point 4 : La hausse, pourquoi pas. Ainsi après avoir fumé un joint ou dealé quelques grammes de shit, Mohammed sera un peu plus dans la merde alors que Jean-Eudes pourra payer sans problème
(enfin, c'est rhétorique, Jean-Eudes ne sera jamais contrôlé pour ça).
Publication en ligne ? Le livre de la honte ? Ah, non, ça va permettre à l'employeur de licencier facilement.
Point 5 : Comment jeter à la poubelle tous les travaux en psychologie, sociologie et criminalité. De plus c'est inutile, à partir de 16 ans, les tribunaux peuvent choisir d'accuser en tant que mineur ou en tant que majeur (suivant les faits, les circonstances).
Point 6 : Contrat ? Donc les deux cotés peuvent choisir de signer ? Personne ne signera. Ou alors si c'est obligatoire, c'est donc pour tout le monde ?
(Mme Du Bidet de la Jonquille qui habite dans le XVIeme ne va pas être d'accord, et comme son voisin de palier est sénateur...)
Point 7 : Voilà, Quand t'es déjà dans la merde, on va t'y enfoncer encore plus. Accessoirement,
ça ne marche pas (loi proposée par... Ciotti en 2010 qui n'a pas donné des résultats*).
Point 8 : Déjà interdit au collège. Peut être interdit au lycée par le règlement intérieur.
Point 9 : Interdire sélectivement un accès à des sites ? Ils ne savent pas comment ça marche internet. Et c'est qui qui va dénoncer ? Les parents ?
Point 10 : Un Grand Ministère ! Pour transformer différents services de l'état (très différents en nature et en rôle) ? Ça ressemble surtout à un ministère de la répression. en oubliant les autres fonctions essentielles à la société.
Point 11 : Je suppose qu'on prendra l'argent sur la justice, la santé et l'éducation (vous savez, ce qui permet de faire baisser les délinquances).
Ceci dit, améliorer l'état des prisons existantes ne serait pas un mal.
Voilà donc en ensemble de mesures dont le message principal est "vous voyez, on agit, mais si ça ne marche pas, on s'en fout". Aucune étude associée, aucune analyse sociologique / criminologique pour appuyer ces points.
*
Concernant la loi Ciotti de 2010 sur la suppression des allocations familiales : « La loi Ciotti a été adoptée sans étude d’impact et sans réflexion prospective préalable. Les dispositifs d’évaluation qu’elle prévoyait (rapport au Parlement et comité de suivi) sont restés lettre morte. Sans préjuger du fond, la méthode de législation n’est pas satisfaisante »,