Inso a écrit : 24 avr. 2025, 09:09
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Personne ne parle des rôles officiels et officieux ni des effets de la prison à part le rôle purement répressif.
Officiellement, la prison a plusieurs objectifs (cf wikipédia) : Punition, protection de la société et réinsertion.
Pour aller plus soin, je viens de lire ce texte qui n'est pas tout jeune (1976) par un scientifique du comportement mais qui me semble toujours d'actualité :
« A quoi servent les prisons ? »
Texte assez long, difficile à bien résumer
(et qui contient pas mal de phrases adaptées à du cherry-picking).
- 1. La prison en tant que punition
- 2. La prison en tant que vengeance
- 3. La prison en tant que dissuasion
- 4. La prison en tant que prévention
- 5. La prison en tant que rééducation
- 6. La prison en tant que fabrique de délinquants
- et une proposition : 7. La réparation du préjudice comme solution alternative.
Il existe aussi une étude de Michel Foucault "Surveiller et punir" (1975).
Sous-titre: naissance de la prison.
La pensée de Foucault eut, avec "Histoire de la folie", un impact international.
Un aperçu:
https://www.radiofrance.fr/francecultur ... ir-5316562
L'un des intervenants, un magistrat, à la lecture de cet ouvrage a choisi une option, celle de développer davantage le droit et de militer en ce sens.
Michel Foucault indiquait, en 1981: "Punir est la chose la plus difficile qui soit."
La question de la prison est à considérer au sein d'un ensemble de relations de pouvoirs, pouvoirs indexés à la marche constante de la société, son état, et des desiderata politiques du moment de cette dernière, avec une évolution des systèmes disciplinaires, dans toutes les strates.
"Surveiller et punir" est on ne peut plus d'actualité, le nombre de systèmes de surveillance par caméras est, à ce titre, présent y compris dans les campagnes reculées. Surveiller et punir versus éduquer, prévenir, anticiper,...
Ce qui s'oppose à:
...Ce n’est pas une essence mais il faut leur en faire baver un maximum.
Le droit français ne fonctionne pas sous le principe de la notion de "vengeance", contre-productif et contraire à ses missions.
Rappelons que ce droit a évolué suite à une sombre période correspondant à l'État de Vichy (1940-1944) et qu'il fut à ce titre instrumentalisé et dévoyé.
La prison, dans son fonctionnement, peut entrer, dans les faits, en contradiction tant dans la forme que dans le fond, avec les principes de droit et peut se transformer en outil de vengeance, si les autorités ne sont suffisamment vigilantes.
On ne peut pas, dans une société démocratique, dont le socle repose sur des valeurs humanistes, au nom du bien
commun, entretenir des systèmes contradictoires de régulation humains. Les valeurs humanistes ne peuvent co-exister avec des outils institutionnels où la vengeance serait le maître-mot. C'est antinomique au possible, dichotomique. Voire ubuesque.
Pourquoi pas le retour de la guillotine *, encore plus expéditif, avec un gain de temps et d'argent non négligeables?
* ou toute autre forme pour envoyer définitivement ad patres, sans retour en arrière possible, avec la satisfaction (égotique) du "travail" bien fait au nom du "bon débarras!".