Postée par Ch. Bertrand , May 08,1999,11:55

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J'hésitais à intervenir dans cette discussion, et ma foi, la tournure qu'elle prend confirme mes appréhensions.

Je trouvais déjà un peu incongru que l'on puisse autant gloser sur cette série ; et je vois maintenant qu'avec la lettre et la suggestion de Stéphane, tout louable le but en serait-il, la discussion vire un peu au ridicule.

Aussi voudrais-je attirer votre attention sur les points suivants.

1) Les Chroniques de l'étrange n'est qu'une série en elle-même (quant à sa valeur artistique) assez minable. C'est une série qui n'a pas la valeur esthétique par exemple d'Omertà, valeur élevée qui aurait pu en légitimer subtilement le message, et qui ne connaît pas un grand succès quant aux cotes d'écoute, le message, déjà mal servi par la valeur artistique, se retrouvant de surcroît avec peu d'auditeurs pour le recevoir.

2) Moi aussi, et autant que vous, je trouve dommage, et peut-être un peu enrageant, qu'une série de la sorte, malgré les handicaps susmentionnés, puisse entretenir l'inculture scientifique ; mais justement, il ne s'agit que d'une série, parmi beaucoup d'autres, et qui se tire en partie dans le pied parce que mal foutue...

3) S'il fallait que les Sceptiques du Québec commencent à chialer systématiquement contre toute représentation positive du nouvel âge et des pseudosciences, que cette représentation soit télévisuelle, romanesque ou autre, les Sceptiques du Québec seraient très vite perçus comme des intégristes, comme des promoteurs dogmatiques de la science à tout prix qui ne discernent pas le significatif ou la gravité de l'accessoire ou de la futilité... Autrement dit, les Sceptiques feront le jeu des partisans des pseudosciences parce que ces derniers pourront, par ce biais, caractériser facilement les Sceptiques, leur attribuer un stéréotype. Résultat : tout le travail d'explication et de relativisation des buts des Sceptiques qui a été abattu depuis dix ans serait altéré.

4) L'intention est louable, je le répète, mais encore y a-t-il la manière. Ta lettre, Stéphane, outre qu'elle soit pleine de fautes d'orthographe (pas bon pour l'image qu'on donne de soi, ça), m'en rappelle une autre que j'avais envoyée à un critique de cinéma de La Presse, et dans laquelle je semonçais le critique parce que je n'avais pas aimé son analyse de Christine (le film de John Carpenter tiré du livre de Stephen King). Mais voilà, c'était il y a très longtemps, j'étais un ado, et malheureusement, Stéphane, mais ne te choque pas, ta lettre, elle sonne ado... Un peu comme Le Manifeste des Intouchables de Michel Brûlé (premier livre de la maison d'édition Les Intouchables) sonnait politicien en herbe en pleine crise d'urticaire...

Bref, je ne crois vraiment pas que tout cela serve, à court terme comme à long terme, les buts des Sceptiques du Québec.

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