Les météorologistes qui nous font des prévisions refusent de se mouiller. Ils font en sorte de ne jamais se tromper en fixant un pourcentage de possibilité de pluie presqu'à chaque jour: je n'ai pas fait de relevé, mais ça tourne autour de 80%. Or depuis le début d'avril, dans mon coin de pays (Mont-Laurier), il a tombé de la pluie, en tout et partout, durant trois jours et encore même pas toute la journée.
D'abord, qu'est-ce que ça veut dire quand on nous annonce, par exemple, 30% de possibilité de pluie? Est-ce qu'il va pleuvoir 30% du temps ou sur 30% du territoire ou bien s'il y a 30% de chance qu'il pleuve, disons, durant 5 minutes. Ça, ils se gardent bien de le préciser! Pourquoi? C'est parce qu'ils savent bien dans le fond que les pourcentages qu'ils lancent ne veulent rien dire.
Quelqu'un qui craint la pluie ne sortirait à peu près jamais à l'extérieur, s'il se fie à ces prédictions. Dans un sens, en faisant ainsi en sorte de ne jamais se tromper, ils rendent un mauvais service au public. Je me rappellerai toujours, la réponse que fit à l'animateur de Radio-Canada, Joël Le Bigot, Alcide Ouellet, météorologue attitré de Radio-Canada pendant des dizaines d'années, qui s'obstinait à refuser de donner des pourcentages de possibilité de pluie, à l'opposé des autres météorologues. «L'auditeur, disait-il, ne veut rien savoir du pourcentage de possibilité de pluie. Ce qu'il veut savoir, c'est si moi je pense qu'il fera assez beau pour aller jouer au golf ou, si je veux aller à la pêche, est-que je serais mieux d'apporter un imperméable?»
En somme, j'aimerais qu'ils soient moins flous dans leurs prédictions (parce que saupoudrer de la sorte leurs prédictions de pourcentages précis, c'est y mettre un flou), quitte à se tromper un peu plus souvent.
Je me demande si mon exaspération est partagée à ce sujet.
André
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