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Le "territoire connu" s'est tellement étendu que la zone inconnue a perdu presque toute sa "substance".
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J'espère pour JF que vous vous trompez.
Car il me semble au contraire que plus la science va de l'avant, plus elle mesure l'immensité de son ignorance...
Les nouvelles réponses de la science soulèvent des questions qu'il était autrefois impossible à imaginer.
La terre n'est plus au centre de l'Univers autour duquel tournent le soleil et les planètes ?
Les étoiles ne sont plus des luminaires placés là pour l'agrément de l'Homme ?
Il y a des galaxies ? La nôtre n'est qu'une galaxie parmi des milliers, des millions, des milliards... y en a-t-il une infinité ?
Le monde n'est plus composé de quatre éléments ? Combien y en a-t-il ? De quoi sont-ils composés ?
La matière n'est plus composée de particules insécables, les atomes ?
Qu'est-ce qui compose les électrons, protons et neutrons ? Et leurs composants, de quoi sont-ils composés ? Et ceux-ci, à leur tour...
Que ce soit dans l'infiniment grand, l'infiniment petit ou l'infiniment complexe, les conquêtes de la science soulèvent des voiles qui, comme tous les voiles, cachent autre chose, en l'occurence d'autres réalités et d'autres voiles. La science se bat ainsi contre des voiles encastrés les uns dans les autres. Des voiles gigognes. Je ne peux imaginer une fin à la quête de la science.
Cela me fait penser à l'évolution d'un être humain. L'enfant n'a pas conscience de l'immensité de son ignorance. Plus il avance en âge, plus l'étendue de ses connaissances lui montre aussi l'infinité de son ignorance.
Au coucher de sa vie, c'est comme pour la chanson de Jean Gabin : Je sais qu'on ne sais jamais mais ça, j'le sais.
Et c'est à peu près tout ce qu'on peut vraiment savoir et qui ne risque pas d'être dépassé.
Évariste Galois
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