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Re:Re:Re:Re:Re:Re:"Pensée positive" et cancer


Re: Re:Re:Re:Re:Re:"Pensée positive" et cancer -- Gilles C.
Postée par Stéphane , Oct 23,1999,10:05 Index  Forum

«Ce qui donne la force à un individu de remonter la pente importe peu. Pour certains c'est la foi, l'amour d'un conjoint ou d'un enfant, le désir de parvenir au bonheur ou au moins à un bien-être relatif, le désir d'en finir avec la misère. Souvent un évènement particulier déclenchera chez l'individu le début d'un revirement d'attitude (un accident, la mort d'un proche, etc.)»

OUI, ÇA IMPORTE!! Mais qu'avez-vous donc fait de votre attitude sceptique? Effectivement, pour les proches--et pour la personne en question-- j'imagine que la guérison est tout ce qui compte. Mais enfin, on est plutôt loin d'une analyse scientifique, là. Pour vous, la vérité et la connaissance n'ont pas d'importance? Votre conception de la médecine est plutôt bizarre. Alors je vous éclaire: l'idée, c'est de pouvoir *répéter* le résultat, c'est-à-dire de guérir les autres aussi. Alors ce qu'on cherche c'est quelque chose qui "marche", et non un coup de chance ou une interprétation erronée de l'information disponible. Donc, si l'analyse de Goleman est tout croche, et il faut le suspecter puisque 1) elle est farfelue et 2) manque de preuves solides et 3) je viens d'afficher une "vraie" étude qui dit le contraire, la pensée positive ce n'est pas de la médecine, c'est du sens commun/psycho pop. Moi je vous dis que l'amour d'un conjoint, la prière (pourquoi pas, puisqu'on y est) etc., aussi bien que leur évocation puisse sonner, et aussi désirable soient-ils, n'ont rien à voir avec la survie du patient--jusqu'à preuve du contraire. Je sais bien qu'il est réconfortant de croire que l'amour de nos proches va nous guérir, mais voilà, ça ne veut pas dire que c'est effectivement le cas. De plus, et là je ne suis pas scientifique mais tout de même, il est ridicule et insultant de supposer que ceux qui meurent sont des laissés pour compte ou bien que c'est leur faute après tout (et il y a une chose que je ne comprends pas: la foi, ça devrait donner le désir de mourir, non?).

Je donne un exemple: vous dites «qu'une forte proportion de personnes en dépression entretenaient une attitude cynique et défaitiste, contrôlaient mal leur colère, avant même de tomber en dépression.» Moi je dis qu'il n'y a rien de plus facile que de réinterpréter la vie et le charactère des gens après le fait. Toute cette logique est pratiquement impossible à extirper de ce réflèxe de raisonner en post-hoc. Vous allez me rendre cynique avec tout ça ...et ma mort sera sur vos épaules! (d'ailleurs, où est-ce qu'on met la ligne entre cynique, défaitiste, toujours en colère, et cliniquement déprimé?).

En d'autres mots, l'effet de la pensée positive se discute sous le mode typique du new-age, avec peu de preuves, beaucoup d'interprétation, et énormément de "pensée positive" quant à son existence.


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