Je ne suis pas de cet avis Bill, et je crois que cette affirmation, qui rallie une majorité d'humains, est justement la racine des maux dont il est question.
Je crois que la religion (dans son sens très large qui décrit la croyance en une présence surnaturelle) constitue une forme d'autorité suprême à laquelle l'homme se soumet volontiers. Cette soumission entraîne comme tu le mentionnes des comportements qu'on peut qualifier de positifs (entraide, charité, empathie, etc..) enfin bref, et sous un certain angle, une meilleure cohésion dans un groupe donné qui partage cette foi. Mais le problème c'est que le groupe voisin, la société voisine risque d'avoir élaboré une autre conception de cette autorité suprême, pour les mêmes raisons et avec les mêmes avantages locaux. Et deux conceptions différentes d'une seule et même autorité suprême peuvent difficilement cohabiter sans se nier mutuellement, du moins en partie, et ainsi constituer l'une pour l'autre une sorte d'anathème intolérable pour les fervents de part et d'autres. S'en suivent les querelles dont les livres d'histoire sont remplis.
Mais cette autorité suprême qui semble apaisante et contrôlante pour une société, n'en constitue pas moins une forme d'infantilisation de l'humain. Et c'est fondamentalement cette infantilisation que je déplore, tout comme je la déplorerais chez des individus de 40 ans, par exemple, qui demeureraient toujours chez leurs parents en se soumettant à leur autorité. J'y verrais un manque de maturité, un manque de confiance en leurs propres capacités, à la limite un manque de courage.
Et c'est un peu comme ça que je vois la plupart des sociétés humaines, qui sont majoritairement teintées «foncé» de religion, et c'est ce manque de confiance en leurs propres capacités qui constitue à la base une négation de leur propre potentiel.
Tu as fait allusion au rôle positif des religions sur la morale et la cohésion en société. De mon côté, et diamétralement à l'opposé, je crois que le «potentiel moral humain» est justement castré, court-circuité par cette autorité artificielle omniprésente, et qu'il n'a jamais pu s'exprimer pleinement mis à part de trop brèves périodes tumultueuses dans l'histoire de certaines nations, qui ne constituent en rien des essais valables.
Bref, je crois qu'il est grand temps que l'humanité quitte la Maison Parentale et établisse sa propre autorité et ses propres règles de conduite. Et ce n'est pas le chaos qui nous attend, mais la réalisation de notre potentiel collectif.
Salutations
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