Non seulement cette vision neuro-mécanique du refoulement n'a jamais été démontrée, mais aucun concept psychanalytique n'a trouvé de correspondance semblable. Si la chose avait été réalisé, si on avait montré que le mécanisme de refoulement correspondait au petit schéma neurologique que dessine votre auteur, ça aurait fait l'effet d'une bombe dans le milieu de la psychologie. Imaginez, les pauvres psychanalystes se font dire, depuis des décennies, que leur bibine n'est pas scientifique. Si on avait montré, par imagerie cérébrale, que le refoulement existe, les psychanalystes auraient lancé un hurlement triomphant. Mais dormez sur vos deux oreilles. Ca n'arrivera pas. Pour observer, par imagerie cérébrale, ce qui se passe dans le cerveau lors d'un phénomène psychologique, il faut savoir quand se produit le phénomène psychologique. Il faut même pouvoir le provoquer dans des conditions expérimentales. Or, voilà! Si le refoulement existe (le mécanisme de refoulement n'est qu'une hypothèse), on ne peut établir à quel moment il survient, ni dans quel ordre ni dans quelles conditions.
2- La définition que vous donner de la conversion peut porter à confusion. D'abord, la division corps esprit relève d'une conception dualiste qui n'est pas fondé. Ensuite, la conversion n'est pas une transposition "organique", comme le serait pas exemple la "somatisation". Il ne se passe RIEN dans le corps de l'hystérique qui fait de la conversion. C'est l'hystérique qui s'imagine qu'il se passe quelque chose. Finalement, même dans un cas de somatisation, le contact entre le cerveau et le reste du corps est direct et ses voies de communications sont assez biens connus.
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