Bill: Ne le prenez pas comme ça. D'une part, je ne vous prends pas de haut. D'autre part, il n'y a pas de mal à lire des petites revues de vulgarisation. Je suis moi-même un lecteur de SCIENCE & VIE. Le plaisir que j'ai à lire cette revue se rapproche du plaisir d'acheter un billet de loterie. Pendant quelques minutes j'ai le plaisir de m'imaginer que je comprends quelque chose à des trucs vraiment savants et en réalité trop compliqués pour moi. Ça vaut bien les quelques dollars que me coûte la revue. Je vous avouerais même que, comme vous, ce sont les articles sur la physique quantique et les accélérateurs de particules qui m'excitent le plus.
Pour ce qui est de ma spécialisation, vous tombez à côté. Je suis un petit psychologue de campagne. L'isolement m'a obligé à faire de tout: enfants, adolescents, adultes, personnes âgées, couples, familles, détenus; Troubles du développement et du comportement, psychoses, névroses, dépressions, trouble anxieux, désordres de la personnalité, désordres sexuels, etc. En résumé, il n'y a pas plus généraliste que moi. Bien sûr, je ne connais pas tous ces domaines et toutes ces clientèles à fond. Lorsque je parle de mes "spécialités", je parle de quelques détails de cet ensemble.
Gatti: "… je cherche une explication realiste a ces faits paranormaux attestés par des milliers de temoins de tres bonne reputation. "
Bill: C'est un point que j'aime à discuter avec vous. Les témoignages convergents de personnes de bonne réputation peuvent-ils être considérés comme des preuves? Je pense qu'avant de se perdre dans des détails de témoignages spécifiques, nous gagnerions à considérer le problème dans sa forme générale.
Gatti: "Votre position (assez conne et sectaire ) est de presupposer que ces temoins mentent ou qu’ils ont été le jouet d’une imagination feconde et qu’ils ont rêvé. Cette attitude est une forme de croyance inacceptable scientifiquement parlant. "
Bill: Je ne présuppose pas. J'essai de mettre de l'ordre dans mes idées et de l'ordre dans la réalité qui m'entour. Avant de chercher à expliquer un phénomène extraordinaire, je sens le besoin de m'assurer qu'il y a bien eu un phénomène extraordinaire. Pour vous le témoignage de bonne foi est suffisant. Pour moi, ça ne suffit pas. Si on ne peut pas repousser la possibilité que le phénomène est eu lieu tel qu'il est rapporté par les témoins, il faut aussi considérer que d'autres possibilités existent aussi. Comme vous le soulignez, il est possible qu'il y ait eu fraude de la part des acteurs ou méprise de la part des témoins. Considérer toutes les possibilités, les éliminer une à une en commençant par les plus probables, me semble une bonne attitude scientifique. Pas vous?
Gatti: "Pourquoi me faites vous le reproche idiot d’amasser de la documentation. Lorsque vous recherchez votre chemin et que vos vous adressez a un passant , mettez vous en doute les conseils qu’il vous donne sous pretexte qu’il a une sale tête ?
L’interpretation que fait le journaliste de vulgarisation peut ne pas etre bonne du tout, cela c’est son probleme. J’ai été le premier a m’offusquer de l’article de «science et vie» du mois dernier fait par une connasse qui iprenait le mot condensation au sens conventionnel du terme pour expliquer les travaux de CHAUMAZ a Caen. "
Bill: Je ne vous reproche pas d'amasser de la documentation. Je vous souligne seulement que vous vous trompez parfois dans votre classement de ces documents et dans le jugement que vous portez sur la valeur scientifique de ces sources.
GATTI: si vous avez travaillé avec des autistes , vous avez alors encore moins d’excuses, a moins que vous n’ayez pas eu l’opportunité de tomber sur ce type d’autiste.
Bill: Je suis loin, en effet, de tout savoir sur l'autisme. Mais je remarque que suite à la diffusion du film "Rain man", on a beaucoup fait les "chaudes gorges" à propos de cette maladie. Je ne suis pas surpris que S&A ait fait un article à gogo sur la question. Rappelez-vous (Rogé, B.,1999) que 75% des autistes ont entre 35 et 50 de Q.I.. Il y a des autistes dont le Q.I. (moyen) approche la normale, il y a même quelques cas appelés "idiots savants" qui présentent des habilités numériques, spatiales ou une mémoire hors du commun. Ces derniers sont des exceptions si rares que nous ne disposons pas (à ma connaissance) des statistiques. Votre estimation (10%)est-elle une estimation de journaliste?
Je n'ai, en effet, jamais rencontré "d'idiot savant" et je ne connais qu'un seul cas de HFA. En institution, nous avons surtout affaire à ceux qui présentent une moins bonne adaptation à la vie en société: Les autistes violents, incapables de communiquer ou qui passent la journée à laver les vitres avec leurs langues.
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