La question n'est pas tant que les "démocraties" frayent avec des régimes douteux, mais que les pays riches, et devenus tels en grande partie sur le dos des pays pauvres, montrent tant d'hypocrisie en prétendant promouvoir des buts éthiques alors qu'il faut être aveugle pour ne pas constater qu'ils ne font que garantir le maintien de leurs intérêts économiques, ce que comprend immédiatement le premier habitant de bidonville du fin fond de la savanne à la vision de 1/2 h de bulletin d'information de CNN, qu'il s'agisse de la différence de valeur accordée à la vie des uns et des autres (l'hyperbole accordée dans les médias des USA au "premier mort américain en action", contre l'indifférence quasi-totale que soulève le "mauvais moment à passer" (sic) de la population afghane), des conditions économiques, éducatives, ou sanitaires mortifères que leur imposent les dictats du FMI sous influence essentiellement américaine, ou du soutien unilatéral à la politique hallucinatoire de Sharon.
Dans ces conditions, il n'est pas surprenant que chaque mauvais coup d'un psychopathe à la Ben Laden ou à la Cheik Yacine soit vécu par ces populations comme une revanche et que ce genre de fous soient idéalisés.
De plus, quelle leçon avons-nous à leur donner si nous approuvons sans réserve des représailles collectives contre toute une population (= bombarder l'Afghanistan) en tant que réponse à un affront perpétré par une minorité ? Si l'action des USA est considérée comme justifiée et proportionnée, autant donner aussi un blanc-seing à la Russie (les Tchétchènes usent de moyens "terroristes" et sont liés à divers mouvements islamistes fondamentalistes), à la Chine (Ouzbékistan chinois), à Israël (Hamas, Jihad islamiste), à l'Indonésie, et j'en passe.
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