Postée par Jean-Francois , Jan 14,2000,11:42 | Index | Forum |
Je suis parfaitement persuadé que les "preuves" (décisives, ça dépendra des formes d'autismes; aspects que la psychanalyse aura beaucoup de mal à intégrer) neurologiques arriveront un jour. Grâce aux études expérimentales, on commence déjà à comprendre certaines formes d'autismes, à les associer à certaines aires cérébrales et à tempérer certains effets négatifs. C'est déjà mieux que d'essayer d'allonger les autistes sur un divan pour leur faire raconter leur problème ;-)
Cela dit, critiquer la neurologie n'est pas un argement en faveur de la psychanalyse. Je n'ai vu avancé, ici du moins, aucune hypothèse psychanalytique plausible (ne parlons même pas de tentative de preuves) des causes de l'autisme. Refoulement de l'envie du pénis? Oedipe mal configuré? Je me demande alors quelle valeur, autre que réthorique, peut-on accorder à la psychanalyse en tant que thérapie?
N.B.: je ne vois pas en quoi d'utiliser "lésion" dans une acception large pourrait lui faire recouvrir des débalancement neurohumoraux sans cause anatomique?
Georges-André: "Freud était neurologue de formation et même chercheur en neurologie avant de fonder la psychanalyse. à la fin de sa vie, il décrivait la psychanalyse comme une théorie "provisoire" reposant sur des observations cliniques et attendant d'être remplacé par une science plus solide reposant sur une connaissance empirique du cerveau."
Ca, ça resssemble à de l'appel à l'autorité. Il existe, pour moi au moins, une grande différence entre ce que quelqu'un dit et fait effectivement. Que Freud dise que sa théorie est basée sur des observations est une choses, mais il faudrait s'assurer que ces observations entraînent la théorie (et aussi qu'elles sont justes, mais c'est un autre problème; je le souligne uniquement parce que les "cas d'études" célèbres de Freud se sont révélé de très mauvais diagnostiques). Ce qui est souvent loin d'être le cas dans le freudisme.
Même si Freud disait faire de la science (et, dans le cas de la psychanalyse, il ne l'affirmait pas péremptoirement), il n'en faisait pas vraiment.
Georges-André: "L'ennui est que vous qualifier la psychanalyse "d'imposture" et de "délire" et qu'aucun de vos arguments ne montrent que ces qualificatifs sont justifié."
L'imposture est de passer la psychanalyse pour une science. Elle n'a aucune méthode solide d'observation et de ré-ajustement de ses théories. Dogmatique, elle ne tient que sur la base des sacro-saints textes freudiens pris avec un esprit critique "inhibé" (pour dire le moins). Pour le délire, on peut dire que les interprétations freudiennes le sont grandement: trouver une valeur de refoulement sexuel (principalement) à tous nos actes est faire passer la vision des choses d'un obsédé au rang de valeur universelle.
D'autre part, si la seule valeur que vous semblez reconnaitre à cette discipline part d'un concept obscur, entièrement réthorique et difficile à traduire, vous avouerez facilement que ce n'est pas grand chose. La psychologie expérimentale à donné de bien meilleurs résultats que la psychanalyse.
Georges-André: "Une théorie fondé sur des études de cas n'est pas nécéssairement un délire ou une imposture."
Si elle ne possède pas de moyen de contrôle sur la validité de ce qui ressort des cas, elle laisse la place au délire (léger ou non) de l'imposteur qui se présente comme un scientifique.
Georges-André: "Lacan, quant à lui, est un phénomène exclusivement français."
Ce n'est pas tout à fait vrai, mais dans l'ensemble (comme disait Stéphane) la psychanalyse est une discipline plutôt européenne. A propos de votre comparaison, je vous signale que l'immunologie a les moyens méthodologiques de prouver que Beneviste délirait; moyens totalement inexistants en psychanalyse, où n'importe quel pontifiant peut avancer à peu près n'importe quoi sans risquer véritablement de ce faire critiquer objectivement. Lacan a bâti "sa" psychanalyse sur son charisme, et comme il est presque impossible de critiquer une construction entièrement théorique (comment prouver ou infirmer l'inconscient? Impossible)... il a eu le succès qu'il a eu... mérité, quant à moi, à la valeur de la représentation (dans un sens artistique) mais pas à celui d'une thérapie.
Je vous conseille vraiment la lecture du site de J. Brissonnet (c'est vulgarisé, par contre) que j'ai donné dans un autre message de cette enfilade. On y découvre que même certains psychanalystes avouent l'ineptie qu'il y a à voir la psychanalyse comme un instrument de compréhension de l'esrit humain.
Georges-André: "Si vous êtes trop émotifs ou si vous n'avez pas le goût de tenir une discution sereine sur la question de la valeur de la psychanalyse, dite le."
Qu'est-ce qui vous fait croire que c'est le cas? Il me semble que nous (Gaël et moi) argumentons nos dires, et ne nous réfugions pas dans les "noms d'oiseaux"?
En ce qui concerne votre paris, il est biaisé à la manière des demandes des pseudoscientifiques: le fardeau de la preuve ne repose pas sur ceux qui affirment (les psychanalystes) mais sur l'interprétation de textes qu'ils ont écrits sans preuve. C'est futile, si les psychanalystes n'ont pas prouvés leur dires, je considère que les découvertes ultérieures ne sont pas basées sur les principes psychanalytiques (même si elles ressemblent à certaines théories ou conclusions psychanalytiques) mais sur les principes de la discipline qui montre la découverte. De trouver des "preuves" de la valeur de théories psychanalytiques dans des découvertes d'autres disciplines ne fait que souligner la stérilité méthodologique (et théorique, par extension) de la psychanalyse.
C'est toute la différence entre dire "la terre est ronde" (ce qui a pu tenir du délire fiévreux ou de l'affirmation dogmatique) et montrer mathématiquement que la terre est effectivement ronde... la preuve indéniable demeurant ces images claires (parfois magnifiques) de la rotondité de la terre.
Jean-François
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