J’ai lu les textes avec un vif intérêt. J’aurais bien des choses à dire. Plutôt que de céder à l’impulsion du moment, je veux prendre le temps de réfléchir.
J’aimerais en particulier commenter les passages suivants (à mon retour) :
BILL :
«Il semble y avoir des écoles opposées à ce sujet. J'admets être de l'école la plus conservatrice, celle qui limite le mot "fait" aux réalités et aux mesures qui peuvent en être faites.»
ANDRÉ :
«On ne peut observer un atome directement. Pourtant à force d'accumuler de l'information sur ses propriétés, on s'en est fait un modèle comportant certaines caractéristiques définies incontournables ne laissant aucune place à l'interprétation. À ce titre, on peut considérer qu'un tel modèle correspond si étroitement à la réalité qu'il peut être considéré comme factuel.»
BILL :
«Votre exemple est une excellente démonstration de mon point de vue. Diriez-vous que l'atome de J.J.Thomson est un fait? Et les atomes de Rutherford et de Bohr?»
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André: " C'est comme quand on prend un individu avec le revolver fumant entre les mains près d'un cadavre. On ne la pas vu tuer, mais les indices réunis mènent nécessairement à la conclusion que sa culpabilité est un fait."
Bill: J'aime encore plus cet exemple. Les faits, vous les avez énoncés: "…Un individu avec le revolver fumant entre les mains près d'un cadavre". La conclusion est logique et elle repose sur les faits, mais devient-elle un fait pour autant? Pas dans ma terminologie.
ÉVARISTE :
Heureusement que Denis et Florence étaient là pour rétablir les... faits ;-)
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DENIS :
«Salut Bill
Les mots "fait", "réalité", "vérité", "certitude",... sont de quasi synonymes. Il ne faudrait pas s'enfarger dans les fleurs du tapis épistémologique. Tu voudrais réserver le mot "fait" aux seules observations? Si tu veux.
Disons donc que l'évolution des espèces est une vérité plutôt qu'un fait.
Ça te va comme ça? :-)
Denis»
ÉVARISTE : Pour moi, non, ça ne va pas. J’y reviendrai.
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GAËL :
«Pour concilier les deux camps et respecter la sémantique pointilleuse de Bill, pourrait-on dire que l'évolution n'est pas un fait, mais une réalité attestée par les faits ?»
ALAIN LE RAÉLIEN :
«Une théorie n'atteste pas des faits. Elle ne conteste pas non plus.
Je crois que c'est le contraire.
Supposons que les faits sont indiscutables. Et supposons qu'il existe deux théories pour tenter d'expliquer ces faits et d'en prédire d'autres.
Un jour, il s'avère qu'une dex deux n'est plus en accord avec des nouveaux faits mais que l'autre oui.
Les anciens faits sont encore des faits et il y en a des nouveaux.
Qui atteste qui ou quoi?
On vérifie la validité d'une théorie quand on vérifie si elle explique les faits et qu'elle en prédit d'autres. On ne vérifie pas la validité des faits par le truchement d'une théorie.
Tout cela est mon opinion.»
ÉVARISTE : très intéressant.
Non, je ne dis pas qu’Évariste est très intéressant, c’est le texte... ;-)
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Il me semble qu’il ne soit pas possible de discuter de la notion de FAIT sans en passer par d’autre notions (on comprend souvent mieux une notion en passant par son contraire et les notions qui lui sont sémantiquement reliées), par exemple :
illusion / culture / idée préconçue / théorie / nodèle / ad vitam écoeuram ;-)
P.-S. :
Mille excuses si j'ai oublié des textes qui mériteraient un meilleur traitement que le silence.
Sioux Léteur
Évariste
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