Appliquerais-tu la même règle pour une astrologue qui serait dans le même état psychologique et financier que Daniel, et qui tout comme lui ne forcerait personne à consommer ses prédictions ? Sinon pourquoi ?
À mon avis la description que tu fais du «consommateur» des spectacles de Daniel s’applique aussi à une portion non négligeable de consommateurs du «paranormal» (cartomancie, astrologie, médecines «parallèles», etc..) : pour reprendre tes mots, «ces gens-là ne sont pas exploités, ils ont ce qu’ils veulent, un moment [d’écoute voire] de plaisir, quelque chose dont ils vont parler pendant des jours».
Ce n’est pas tant que je suis contre ta manière de faire envers Daniel, comme je l’ai dit j’aurais tendance moi aussi à être tolérant face à un «pauvre bougre». J’essaie juste de comprendre et d’éclaircir cette règle tacite qui module le scepticisme au point de générer des comportements qui me semblent contradictoires. Le scepticisme que j’ai vu à l’œuvre, peut-être ai-je mal regardé, semblait appliquer une espèce de «tolérance zéro» envers les prétentions fausses. Ici tu sembles tailler une brèche dans cette uniformité, et suggérer une éthique différente et plus nuancée.
Mine de rien ça peut nous mener loin tout ça : à des questions du genre y a-t-il un code d’éthique manquant au scepticisme pur et dur ? Certaines circonstances peuvent-elles faire en sorte qu’une prétention fausse soit tolérée et «graciée» par la raison ? Dans certains cas, le «faux» aurait-il droit de cité ?
Enfin, je dis ça comme je le sens, mais j’avoue que si un jour James Randi, Martin Gardner, Michael Shermer ou d’autres adhèrent à des principes équivalents, j’espère qu’ils nous préviendront et qu’ils nous décriront dans le menu détail la procédure qu’ils suivent.
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