BRUNO : Je suis au courant que des femmes musulmanes percoivent les occidentales comme rabaissées au statut d'objet sexuel par exemple. Je ne nie pas qu'elles puissent mener une vie heureuse dans des pays musulmans. Mais sont-elles considérées comme égales à l'homme devant le droit et le justice de leur pays? (Et je suis sûr que ça varie d'un pays à l'autre). Je suis persuadé que vous connaissez l'existence de mouvements féministes dans nombre de pays musulmans. Ce qui indique un certain mécontentement de la situation actuelle. Vous avez d'ailleurs utilisé le verbe "s'accomoder". C'est du féminisme à la musulmane où on demande par exemple où il est écrit dans le Coran que les femmes n'ont pas le droit de conduire des voitures. Ces mouvements féministes rencontrent beaucoup d'opposition de la part des autorités religieuses même si ces femmes ne sont pas systématiquement lapidées non plus.
Les Japonais n'aiment les libertés individuelles et pensent en groupe. On fait souvent la comparaison entre le japon et une fourmillière. Mais y a-t-il un organisme officiel chargé de s'assurer que tout le monde marche dans le même chemin et qui punit ceux qui s'en écarte?
Quant aux sectes, elles ont le droit d'exister en Occident. Je suis le premier à trouver dommage l'intérêt des gens pour la vie sectaire. Mais je ne m'oppose pas à leur existence. J'imagine mal la Scientologie ou les Raëliens s'implanter physiquement au Pakistan.
FLORENCE : Ah oui ? et le dimanche comme la plupart des fêtes chrétiennes obligatoirement fériés sous la pression des églises ? Les restrictions apportées aux campagnes de lutte contre le sida et pour la contraception, ici et dans les pays où il s'agit d'une urgence, sous la pression des mêmes églises ? La censure de fait de films, journaux, etc, "pour ne pas heurter les sensibilités des chrétiens" et sous la pression, plus ou moins discrète des églises ? Les joyeusetés en Irlande du Nord ? Les pressions constantes des diverses églises dans la Bible-Belt aux USA ? L'influence des églises en Afrique (le Rwanda et le Burundi, de triste mémoire, par exemple) ?
BRUNO : Je ne trouve pas vos contre-exemples appropriés. L'Église chrétienne à laquelle vous faîtes allusion est un groupe de pression plutôt qu'une religion officielle de monopole d'état qui est ce que je critique. J'imagine mal quelqu'un traîné en justice pour blasphème (c'était le sujet de départ de cette sous-enfilade) en Occident, même aux États-Unis où la présence religieuse est forte. Vous avez d'ailleurs utilisé le terme "censure de fait" plutôt que "censure officielle".
FLORENCE : On a une très mauvaise idée de ce qu'était le moyen-âge, influencée par toute une mauvaise littérature de la fin du XIXè siècle.
BRUNO : D'accord
FLORENCE : D'autre part, comme pour les papous misérables, les contemporains du moyen-âge ne jugeaient pas de leur sort selon nos critères modernes. NOUS aurions de la peine à nous accomoder de bien des conditions de vie de l'époque, eux y étaient "chez eux".
BRUNO : Je ne crois pas que les gens du Moyen-âge était fondamentalement malheureux. Ce qui m'intéresse ici, c'est plutôt : avaient-ils la possibilité de dire ce qu'ils voulaient, s'il y avait quelque chose qu'ils voulaient dire. Que des gens n'utilisent pas la liberté qui leur est offerte, c'est leur choix. Ils sont libres. Par contre, je ne crains pas l'Inquisition aujourd'hui même si j'allais en Espagne.Mais, mon but n'était pas de discuter du Moyen-Âge mais de trouver une base commune pour reprendre la discussion.
FLORENCE : C'est souvent une explication facile "le texte n'a rien à voir, tout est dans l'interprétation", malheureusement le texte porte lui-même les ferments des excès qui seront commis en son nom. En même temps, il est vrai que la nature humaine étant ce qu'elle est, il y aura toujours quelqu'un pour dériver un code pénal répressif du bottin du téléphone!
BRUNO : Pensez-vous que j'ai demandé cet avis dans le but de montrer que la Bible est "meilleure" que le Coran?
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