Je ne fais pas de politique ici donc je ne poserai pas de commentaire direct là-dessus. Par contre, ceci cadre parfaitement avec ce que je dis: Je suis certain qu'un psy homosexuel serait en désaccord avec l'idée que son orientation sexuelle est un trouble. C'est plutôt une identité sociale exclue que votre médecin hétéro risque de réifier et de pathologiser.
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«C'est la conceptualisation de la maladie qui est une construction coopérative, pas la maladie. La maladie est réelle indépendamment de la prise de conscience. L'arbre qui tombe fait-il du bruit s'il n'y a personne pour l'entendre? Pour un scientifique, oui !»
Seulement pour l'instant, tout ce que vous avez c'est la construction et pas la maladie (sauf dans certains cas, je l'ai déjà dit). Quelqu'un vous dit «boum» et vous dites «un arbre doit être tombé.» De plus, la psy n'est pas simplement observation, mais bien intervention, ce qui rend la chose plus grave.
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«Je ne crois pas que la criminologie ait beaucoup de leçons à faire à la psychiatrie à ce chapitre.»
J'imagine que vous parlez de la crimino clinique. Je n'ai jamais dit le contraire. Rejetter l'accusation sur les autres ne fait que changer le mal de place. J'ajouterai par contre, sans être moi-même clinicien, que les criminologues qui évaluent, traitent, etc. sont conscients de leurs limitations et donc beaucoup moins dogmatiques que les psy.
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«Le DSM n'est pas un outil de prédiction du risque de récidive. Je ne vois pas comment il pourrait faire mieux que 50 %. Ce serait comme de demander quelle est la performance d'un marteau pour scier des planches.»
Sur cette planète-ci (donc, peut-être pas idéalement), quand un clinicien/évaluateur dit, «il montre les signes de la pathologie x», il veut dire, «il se comportera de façon x», c'est-à-dire «il continuera de montrer les symptômes généralement observés de la pathologie x» et «à moins qu'on lui administre le traitement y.» C'est donc un outil de prédiction, parmi d'autres,* et comme il a saveur déterministe/naturaliste on lui donne généralement un pouvoir énorme.
*vous me demandez quels tests: eh bien, vous devez les connaître aussi bien que moi, puisqu'on les mentionne dans le DSM. Je parle tout simplement des tests en général, du MMPI au rorschach en passant par le plétysmographe pénien... Comme vous allez me dire qu'il y a de ces tests qui sont bien meilleurs que d'autres, je vous réponds à l'avance que justement, puisqu'on les utilise tous, leur efficacité objective est donc secondaire.
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